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[CRITIQUE] The Flash : Le film qui clôt le DCEU

The Flash clôt le DCEU avec une adaptation libre de Flashpoint. Un film imparfait mais divertissant, porté par Ezra Miller.

Dans nos salles depuis le 14 juin 2023, The Flash vient conclure le DCEU de DC Films, initié en 2013 avec Man of Steel de Zack Snyder. Le film d’Andy Muschietti est il le meilleur film de super-héros comme l’ont évoqué les nombreux acteurs de l’industrie ? Le film est-il le pire film du genre décrié par plusieurs critiques ? Réponse dans notre critique et analyse de la dernière aventure de Barry Allen dans le DCEU.

ANALYSE / CRITIQUE AVEC SPOILER

Un développement chaotique

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Dans la critique de Fast and Furious 10, on souligne qu’il est toujours passionnant d’écrire sur la famille de Dominic Toretto. Lancée en 2001, la saga d’Universal Pictures a su se renouveler à plusieurs reprises, ce qui en fait un produit culturel intéressant à étudier. Pour The Flash, c’est exactement la même chose. Le long métrage a connu un long development-hell : la pré-production du film pourrait faire elle-même l’objet d’un documentaire tant elle en dit long sur l’industrie Hollywoodienne.

Dans cette critique, il serait facile de faire preuve d’enthousiasme comme plusieurs de nos confrères américains. De même, il serait tout aussi facile de parler de The Flash comme du pire film de super-héros, à l’instar de plusieurs médias hexagonaux, pour quelques clics supplémentaires. Mais la vérité se situe quelque part entre ces deux extrêmes. The Flash n’est ni le meilleur film de super-héros, ni le pire film de super-héros. En tant que produit pop culture, The Flash est une œuvre passionnante sur laquelle écrire, dont le développement a débuté avant qu’AT&T n’acquière Time Warner en 2018 et qui s’est poursuivi après la fusion avec Discovery, ainsi que la séparation d’AT&T en 2022.

Adapter les aventures du speedster écarlate au cinéma est une initiative ancienne qui remonte à la production de Batman (1989). Dans notre dossier – que je vous invite à lire après la critique – qui revient sur les origines et les coulisses de la production de The Flash, nous avons vu que le scénariste Jeph Loeb a travaillé sur une entreprise dès 1989. Le développement d’une œuvre consacrée à Flash s’est accéléré au milieu des 2000’s, avec plusieurs initiatives cinématographiques, avant de se concrétiser après la sortie de Man of Steel (2013). La suite de l’histoire vous la connaissez.

Si Zack Snyder avait un projet ambitieux pour les personnages de DC Comics, les plans du réalisateur ont été contrecarrés par la Warner Bros durant la production des longs métrages Suicide Squad et Justice League. Désireux de s’approcher des œuvres plus légères de Marvel Studios, dont la recette fonctionne, le studio a réorienté une première fois le DCEU. Mais cette manœuvre a conduit à de nombreux retards pour The Flash.

En effet, avant ses caméos dans Batman v Superman : Dawn of Justice (2016) et Suicide Squad (2016), Ezra Miller est annoncé dès 2014 dans un film autonome Flash dont la date de sortie est fixée au 23 mars 2018 aux États-Unis.

Pendant la construction, ou la déconstruction selon ce que vous préférez, du DCEU, plusieurs réalisateurs et scénaristes se sont succédé sur l’initiative. Un article de Deadline estime qu’il y a eu pas moins de 45 scénaristes impliqués dans le scénario à différents stades de son élaboration. Parmi les différents noms attachés à l’entreprise, citons Phil Lord, Christopher Miller, Seth Grahame-Smith, Rick Famuyiwa, Joby Harold, John Francis Daley et Jonathan Goldstein. L’auteur des comics Grant Morrison et Ezra Miller ont également travailler sur l’histoire afin de sauver le long-métrage. Finalement, le crédit principal de revient à Christina Hodson (Birds of Prey) avec Andy Muschietti à la direction.

L’impact de l’Arrowverse

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En parallèle du développement de The Flash, les anciens dirigeants de la Warner essaient tant bien que mal d’éviter le naufrage pour le DCEU. Plusieurs projets sont annoncés : certains voient le jour, comme Birds of Prey ; d’autres sont abandonnés, comme le film centré sur Harley Quinn (Margot Robbie) et le Joker (Jared Leto).

Quant à la télévision, un univers télévisé s’apprête à révolutionner le genre super-héroïque avec le multivers : l’ArrowVerse. Lancé en 2012, l’Arrowverse a profondément transformé le genre super-héroïque à la télévision et au cinéma. Malgré les contraintes budgétaires, les scénaristes ont fait preuve de créativité et se sont inspirés des comics pour adapter à l’écran des récits cultes comme Flashpoint, Crisis on Earth-X ou Invasion!.

La rencontre Elseworlds qui a débouché sur une adaptation de Crisis On Infinite Earths a incité Marvel Studios à introduire les univers parallèles dans le MCU et a révélé l’attente des fans pour ce concept. Avant cette rencontre de l’Arrowverse, les studios évitaient de proposer plusieurs versions d’un même personnage par peur de créer de la confusion chez le spectateur. L’Arrowverse a ainsi ouvert la voie à d’autres projets ambitieux qui jouent avec les univers parallèles. Alors que les plans commencent à prendre forme pour l’avenir du DC Extended Universe (DCEU), Warner Bros profite du croisement de Crisis On Infinite Earths pour intégrer le DCEU dans les univers parallèles. En effet, à la demande du studio, Ezra Miller fait un caméo surprise dans le crossover de la CW.

Le soft reboot du DCEU

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Alors qu’il a contribué au naufrage des œuvres DC, Walter Hamada a fini par avoir un projet ambitieux pour les personnages du DC Extended Universe (DCEU). Après la crise des œuvres DC, qui a conduit à la sortie sur HBO Max de Zack Snyder’s Justice League, Walter Hamada souhaitait profiter de The Flash pour proposer un soft reboot du DCEU.

En effet, Batgirl devait être le premier long-métrage de la nouvelle timeline post-Flash dans laquelle le Batman de Michael Keaton devait officier comme une sorte de mentor dans l’univers. Le comédien aurait également repris son rôle dans une adaptation de « Batman Beyond » écrite par la scénariste Christina Hodson, avec un retour de Michelle Pfeiffer en Catwoman.

De plus, la nouvelle Justice League aurait eu deux nouveaux personnages en lead, à savoir la Batgirl de Leslie Grace et la Supergirl de Sasha Calle. Pour terminer, le directeur de DC Films souhaitait comme climax pour cette nouvelle série de longs-métrages une adaptation au cinéma de Crisis on Infinite Earths.

The Flash a même frôlé l’annulation. L’année 2022 est marquée par les nombreuses frasques d’Ezra Miller. Le comédien est accusé de vol et de violence. Le comportement de Miller pousse Warner Bros Discovery à lui donner un ultimatum avec trois options : Suivre un traitement et participer à la promotion du long-métrage ; En cas de refus, Miller est retiré de la promotion du long-métrage; En cas de récidive, le long-métrage est abandonné.

Très rapidement, Ezra Miller accepte de suivre un traitement et demande « pardon ». Finalement, The Flash se voit attribuer une date de sortie définitive, le 16 juin 2023 sur les écrans américains, et le 14 juin 2023 en France. Après l’annulation du long-métrage Batgirl, Warner Bros. Discovery confie les rênes d’un nouveau label, DC Studios, au réalisateur James Gunn et au producteur Peter Safran. Les deux hommes ont la lourde tâche de remettre sur les rails l’ensemble des projets DC.

La fin du DCEU

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En janvier 2023, James Gunn officialise la fin du DC Extended Universe (DCEU) de DC Films pour la mise en place du DC Cinematic Universe (DCU), de DC Studios, un nouveau monde construit autour des longs-métrages, des séries, des animés ainsi que des jeux vidéo. Les derniers longs-métrages produits au sein du DCEU doivent apporter une conclusion au DCEU et ouvrir la voie au DCU.

Ces longs-métrages sont Shazam! La Rage des Dieux, The Flash, Blue Beetle et Aquaman et le Royaume Perdu. Tel que sont présentés les choses, Shazam! La Rage des Dieux s’intègre dans le DCEU, soit le monde établi Zack Snyder, The Flash doit tout changer et faire office de long-métrage de transition entre les deux mondes. Suite aux évènements du long-métrage, Blue Beetle et Aquaman 2 doivent se dérouler dans le nouveau monde qui démarrera véritablement avec Superman : Legacy, le premier long-métrage de DC Studios.

Certains acteurs comme l’ensemble du casting de The Suicide Squad (2022) et de la série Peacemaker continueront d’interpréter leurs personnages, quand d’autres doivent être rebootés et recastés. En parallèle, un label « Elseworlds » a été officiellement créé pour les projets autonomes, les mondes de « The Batman » ou du « Joker », qui n’auront aucun impact sur la nouvelle continuité principale.

Afin de mener à bien son objectif, James Gunn a dû réajuster les derniers longs-métrages du DCEU. Initialement, Michael Keaton avait tourné un caméo dans la suite d’Aquaman avant que Ben Affleck refasse le caméo du comédien, suite à l’annulation de Batgirl. Finalement, avec la mise en place du DCU, aucun des deux acteurs ne devrait être présent dans l’œuvre de James Wan.

Avant de parler de The Flash en lui-même, il était important de faire cette mise en contexte qui montre comment s’est passé le développement du long-métrage avec de nombreux reshoots.

Une adaptation libre de Flashpoint

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The Flash s’inspire librement de Flashpoint, le comics de 2011 écrit par Geoff Johns et dessiné par Andy Kubert. Dans cette histoire, Barry remonte le temps pour sauver sa mère, mais provoque des bouleversements dans la chronologie. Cette histoire a conduit à The New 52, qui relance entièrement les histoires des personnages de DC Comics. Le film a le même objectif : il permet un reboot de l’univers partagé à l’écran.

Après avoir aidé Bruce Wayne / Batman et Diana Prince / Wonder Woman à déjouer un braquage de banque sanglant, Barry Allen / The Flash se rend dans la maison de son enfance. Il se remémore son enfance avec ses parents Nora et Henry, avant que ce dernier ne soit condamné à tort pour le meurtre de Nora. Submergé par ses émotions, Barry remonte accidentellement le temps jusqu’à plus tôt dans la journée et en informe Bruce. Malgré les avertissements de Bruce sur les conséquences imprévisibles du voyage dans le temps, Barry retourne au jour du décès de Nora et l’empêche de se produire.

De retour dans la speed force, un autre speedster le propulse dans une réalité alternative, en 2013. Dans cette ligne temporelle, sa mère est en vie, mais le monde est menacé par l’invasion du général Zod. Il rencontre un autre Barry qui n’a pas encore ses pouvoirs et qui vit dans la maison de son enfance. Barry lui fait obtenir ses pouvoirs en le faisant frapper par la foudre. Cependant, il perd les siens dans le processus.

Ils se rendent au Manoir Wayne pour trouver Batman, mais ils tombent sur une version alternative et plus âgée de Bruce Wayne. Ce dernier a renoncé à la lutte contre le crime. Ils le persuadent de les aider à trouver Superman, mais ils découvrent que c’est sa cousine Kara Zor-El qui a été capturée en Sibérie. Ils la libèrent. Kara aide Barry à récupérer ses pouvoirs en le faisant voler dans une tempête et le faisant frapper par la foudre.

Cette nouvelle Justice League affronte Zod, qui a tué Superman lorsqu’il était bébé. Au cours de la bataille, Batman et Kara sont tués par Zod. Les deux Barry remontent le temps pour les sauver, mais réalisent qu’ils ne peuvent pas changer leur destin. Ils affrontent un autre Speedster, celui qui a projeté Barry dans cette réalité alternative. C’est une version plus âgée du jeune Barry dans cette ligne temporelle. Il veut empêcher Barry de changer le passé, qui mènera à la mort de sa mère. L’événement est un point fixe et il doit se produire pour que le multivers, le passé ainsi que le futur, ne soient pas perturbés. Le Speedster sombre révèle qu’il voyage sans cesse dans le temps pour sauver ses amis, mais échoue toujours. Il attaque Barry, mais le jeune Barry se sacrifie pour le sauver et efface le Speedster de l’existence.

Barry réussit finalement à annuler ses actions et à accepter la mort de sa mère. Il parvient aussi à disculper son père Henry du meurtre de Nora en modifiant un élément du passé. Il reprend contact avec Bruce, qui a changé d’apparence suite au changement mineur de la ligne temporelle. Dans une scène post-crédits, Barry raconte à Arthur Curry ses aventures dans le multivers.

Une œuvre imparfaite mais divertissante

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Malgré ses imperfections, The Flash n’est pas le désastre annoncé. Le scénario du film d’Andy Muschietti pèche par son manque de cohérence et de fluidité. La première partie se laisse regarder et nous offre l’occasion de revoir Batman (Ben Affleck) et Wonder Woman (Gal Gadot). En revanche, les choses se gâtent avec la deuxième partie lorsque Barry se retrouve dans une réalité alternative de 2013. Le rythme devient chaotique dès que le Barry de 2013 acquiert ses pouvoirs jusqu’à sa rencontre avec le Bruce Wayne alternatif.

Si l’humour fonctionne tout au long du film, certaines d’entre-elles sont dispensables. Plusieurs acteurs sont sous-exploités, notamment Sasha Calle, l’interprète de Supergirl. Le retour de Michael Keaton dans le rôle de Bruce Wayne est un régal, mais son introduction nous laisse un goût amer. Le film rend hommage à ce qui a été fait auparavant à travers certains dialogues, comme lorsque le personnage de Iris West, coupée de Justice League, mais présente dans la version de Snyder, dit à Barry qu’elle l’a vu trois ans auparavant. Le voyage dans le temps de Barry dans la version de Snyder est également évoqué par Bruce Wayne. Ainsi, nous pouvons en déduire que le film est canon avec le film de Zack Snyder. De même pour les événements du crossover Crisis On Infinite Earths dans lequel le Barry de Grant Gustin révèle le pseudonyme de Flash au Barry d’Ezra Miller. Wonder Woman est la première à appeler Barry sous le pseudonyme de Flash. Nous pouvons en déduire que les événements du crossover sont pris en compte.

Si Andy Muschietti n’arrive pas à la hauteur des films qu’il cite, le réalisateur propose une mise en scène efficace, mais s’il parvient à filmer son Flash il ne sait pas comment iconiser son Batman sans singer ce qui a été fait précédemment.

The Flash est avant tout une histoire d’amour d’un fils et d’une mère. La véritable surprise du film est Ezra Miller qui incarne deux Barry diamétralement opposés, un Barry plus expérimenté et mature, et un jeune Barry, naïf et insouciant qui gagne en maturité. Ezra Miller se donne à fond dans le personnage et se révèle être le cœur du film.

Le gros point noir reste les effets spéciaux et le résultat est incompréhensible quand on sait que la post-production est terminée depuis plusieurs mois. Muschietti a eu une approche intéressante pour filmer la Force véloce, mais les CGI ne lui rendent pas justice. La plupart des caméos sont tous en CGI et le rendu pique les yeux. Il ne s’agit pas réellement d’images d’archives des films et séries précédents. Un caméo de Grant Gustin aurait été plus apprécié que l’ensemble des caméos…. Le film échoue là où Spider-Man : No Way Home avait été sauvé par son fan-service.

Conclusion :

Ezra Miller livre une performance remarquable en interprétant deux Barry Allen / The Flash distincts. Toutefois, The Flash pâtit de plusieurs faiblesses, comme une intrigue confuse et désordonnée, des effets visuels décevants, des caméos maladroits et des acteurs mal exploités.

Tout savoir sur The Flash :

RÉSUMÉ

Un divertissement imparfait mais plaisant, qui signe la fin d’une époque.

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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Un divertissement imparfait mais plaisant, qui signe la fin d’une époque.[CRITIQUE] The Flash : Le film qui clôt le DCEU