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[CRITIQUE] Spider-Man : No Way Home ou l’émancipation de Peter Parker

Attendu par plusieurs générations de fans, Spider-Man : No Way Home promettait d’être un rendez-vous incontournable du Marvel Cinematic Universe. Le 27e film de l’univers cinématographique Marvel et le 4e de la phase 4 de Marvel Studios a pour mission d’ouvrir les portes du multivers. Une introduction des Terres multiples de Marvel Comics au cinéma qui doit ouvrir la porte à un champ des possibles infinis. Est-ce que le ‘Spider-Man 3’ de Sony Pictures et de Marvel Studios parvient à remplir sa mission ? Réponse ci-dessous. (Critiques avec spoilers)

Dès le début de sa production, le troisième opus Spider-Man est au cœur des actualités ciné. Le film  fait l’objet de nombreuses rumeurs et très rapidement de leaks. Le film s’annonce comme étant un film majeur de la phase 4 de Marvel Studios qui va redéfinir le Marvel Cinematic Universe. En effet, Spider-Man : No Way Home doit introduire le multivers des bandes-dessinées au cinéma avec au menu les vilains et les interprètes du tisseur des films précédents. Un souhait des fans de Peter Parker qui n’est jamais réellement confirmé par les studios. Ces derniers préfèrent s’amuser avec les attentes des fans durant la campagne promotionnelle, malgré les nombreuses fuites à l’approche de la sortie du long-métrage.

Spider-Man in the Multiverse

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Tom Holland (Peter Parker / Spider-Man) et Benedict Cumberbatch (Dr Stephen Strange / Doctor Strange) dans Spider-Man : No Way Home.

Suite au final de ‘Far From Home’, Peter Parker voit son identité révélée au monde entier. Une révélation qui impacte non seulement la vie de Peter Parker, mais aussi toutes les personnes de son entourage. Afin de retrouver une vie normale, Peter sollicite l’aide de Doctor Strange. Le sorcier accepte de lui prêter main-forte avec un sort qui fera oublier au monde entier l’identité civile de Spider-Man. Parker modifie plusieurs fois le sort en cours, afin que ses proches se souviennent de lui. Ses interruptions vont causer l’échec du sort et l’effondrement du multivers. L’incantation mène dans le monde du MCU toutes personnes qui connaissent l’identité réelle de Peter Parker.

C’est ainsi que débarquent les visages familiers des précédentes productions Marvel. Les acteurs, ainsi que les personnages, Willem Dafoe (Norman Osborn / le Bouffon Vert), Alfred Molina (Otto Octavius / Docteur Octopus), Thomas Haden Church (Flint Marko / l’Homme-Sable), Rhys Ifans (Curt Connors / le Lézard), Jamie Foxx (Max Dillon / Electro), Tobey Maguire (Peter Parker / Spider-Man) et Andrew Garfield (Peter Parker / Spider-Man).

Un film inégal

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Tom Holland dans Spider-Man : No Way Home.

Si Spider-Man : No Way Home démarre sur les chapeaux de roues, le film peine à trouver son rythme. Il faut attendre une demi-heure pour que l’histoire se mette en place, dès l’arrivée de Peter au Sanctum Sanctorum de Docteur Strange.

Cette première partie est particulièrement marquée par un trop-plein d’humour. Sans doute l’un des plus gros défauts de ce Spider-Man 3. Le film de Sony Pictures s’inscrit dans la logique des films de Marvel Studios qui sacrifient chaque moment dit ‘sérieux’ par une blagounette qui le plus souvent tombe à plat. Et elles sont nombreuses dans ‘No Way Home’. Tout n’est pas à jeter, heureusement, mais il y a une surabondance de blagues pas drôles. L’humour est davantage maitrisé dans la seconde partie.

Pour autant, le film de Jon Watts sait être sérieux et le fait plus ou moins bien. Lorsque Peter est confronté à la perte de Tante May, Tom Holland nous livre sa meilleure prestation de la trilogie Spider-Man. Le comédien est impliqué tout comme Zendaya et Jacob Batalon. Leur trio est la véritable force du film.

Le point noir de ‘No Way Home’ est son réalisateur. Si Jon Watts a clairement évolué depuis les deux opus précédents, le réalisateur ne sait pas comment filmer son Spider-Man. En trois films, Watts n’a pas été capable de nous proposer une séquence de haute voltige dans les rues de New-York. Ce que faisait jadis Sam Raimi avec une inventivité qu’on lui connait, mais aussi Marc Webb avec une approche ‘clipesque’. Pour vous en convaincre, regardez à nouveau ‘Spider-Man 2’ (2004) de Sam Raimi qui à ce jour reste le meilleur film consacré au tisseur pour sa mise en scène.

Spider-Man sauvé par son fan-service

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Doc Ock / Dr Otto Octavius (Alfred Molina) de retour dans Spider-Man : No Way Home.

Malgré ses défauts évidents, Spider-Man : No Way Home est sauvé par son fan-service. L’intérêt du film repose sur la présence des acteurs et des personnages des précédentes productions de l’homme araignée. L’ensemble des personnages est traité à l’image du Marvel Cinematic Universe. C’est-à-dire que leur écriture a évolué pour être en accord avec ce qui se fait au sein du MCU… l’humour.

Du côté des vilains, seuls Willem Dafoe (Norman Osborn / le Bouffon Vert), Alfred Molina (Otto Octavius / Docteur Octopus) et Jamie Foxx (Max Dillon / Electro) ont un temps de présence suffisant pour émettre un jugement. Thomas Haden Church (Flint Marko / l’Homme-Sable) et Rhys Ifans (Curt Connors / le Lézard) ne servent strictement à rien, tout comme l’apparition anecdotique de Charlie Cox (Matt Murdock).

Jamie Foxx fait le minimum syndical, Alfred Molina interprète un Octavius bougon qui méritait une meilleure écriture. Quant au Bouffon Vert, Willem Dafoe prend un réel plaisir à retrouver le méchant iconique des films de Sam Raimi. La première confrontation entre Peter Parker et le Bouffon Vert marque les esprits. Elle se traduit par la perte de tante May. Un moment fort du film qui méritait, une nouvelle fois, une meilleure exécution de la part de Jon Watts.

Quant à Tobey Maguire et Andrew Garfield, c’est la cerise sur le gâteau. L’ensemble de l’équipe a été hypé par le retour des anciens Spider-Man. Le retour des précédents interprètes de Peter Parker apporte une sorte de conclusion à leur histoire. Nous savons où ils en sont dans leur vie respective. Toutefois, ils méritaient eux aussi une meilleure écriture et une meilleure introduction.

Le film donne aux fans ce qu’ils attendent, des références à Mary Jane Watson, à Gwen Stacy et un rappel – à deux reprises – au célèbre même Spider-Man qui pointe du doigt. On regrette l’absence de surprises. Si les apparitions citées étaient connues depuis presque deux ans, nous espérions un caméo de Kirsten Dunst et une introduction de Spider-Gwen avec la comédienne Emma Stone. Autant assumer jusqu’au bout un film qui repose sur du fan-service.

No Way

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Il est difficile de faire une critique objective de ‘Spider-Man : No Way Home’ quand on a eu un réel plaisir à le regarder. Le plaisir dont on parle ici repose essentiellement sur le fan-service. Sans le fan-service, le long-métrage ne marquerait pas les esprits. Et un film qui repose essentiellement sur du fan-service… est un film malade.

L’élément que l’on retient de ‘Spider-Man : No Way Home’ est l’évolution de Peter Parker. Après la perte d’une figure paternelle, Tony Stark, Peter voit son monde s’effondrer avec la disparition de Tante May. La version du Marvel Cinematic Universe de Peter Parker prend enfin conscience qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. En ça, Peter fait le sacrifice ultime. Le monde entier, mais aussi ses amis et les Avengers, oublient qu’il est Spider-Man. Peter Parker s’émancipe enfin de Tony Stark pour devenir le héros que l’on connait tous. La fin de ‘No Way Home’ promet une seconde trilogie Spider-Man plus adulte pour Tom Holland.

Spider-Man : No Way Home est-il une master class ? Définitivement non ! Spider-Man : No Way Home est-il le film de la décennie ? Non plus ! En revanche, si le film n’est pas exempt de défauts, il laissera une empreinte indélébile sur la Pop Culture au cinéma à l’instar du premier film Avengers. (La note ci-dessous.)

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RÉSUMÉ

Sauvé par son fan-service, Spider-Man : No Way Home souffre de la direction malheureuse de son réalisateur. Si Peter Parker a réussi à s’émanciper de Tony Stark, espérons que Spider-Man parviendra à s’émanciper de Jon Watts pour sa prochaine trilogie.

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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Sauvé par son fan-service, Spider-Man : No Way Home souffre de la direction malheureuse de son réalisateur. Si Peter Parker a réussi à s’émanciper de Tony Stark, espérons que Spider-Man parviendra à s’émanciper de Jon Watts pour sa prochaine trilogie.[CRITIQUE] Spider-Man : No Way Home ou l'émancipation de Peter Parker