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Adopte un Créatif : Interview avec Maxime Ginolin aka MagiCJacK

Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de Maxime Ginolin et de son personnage MagiCJacK.

Tout d’abord, je dois vous avouer que je suis un immense fan de la créativité de Maxime Ginolin. Maxime jongle entre la musique et son personnage MagiCJack. MagiCJacK est un personnage très Burtonnien dans l’esthétisme avec la violence de Stanley Kubrick. C’est aussi un savant mélange du Joker avec Beetlejuice, V pour Vendetta, Ace Ventura ou encore The Mask des personnages iconiques de la Pop Culture. Avec MagiCJack, Maxime fait passer des messages forts, il aborde des thèmes récurrents tels que la politique, l’obscurantisme religieux, le système bancaire, l’industrie de l’agro-alimentaire, la cause animal, l’environnement et la science.

Rencontre avec un véritable artiste.

Bonjour Maxime, merci de participer à notre chronique ‘Adopte un Créatif’. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité, peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours?

Maxime : Je suis réalisateur, acteur, compositeur et chanteur. J’ai commencé par prendre des cours d’art dramatique vers l’âge de 13 ans à Rabat – Maroc, là où j’ai grandi – puis j’ai commencé le chant et à jouer dans un groupe à 17 ans. Après je suis rentré continuer mes études en France, à Lyon où je suis sorti diplômé de l’école de cinéma FACTORY en tant que réalisateur/metteur en scène. Puis j’ai eu la chance de collaborer sur des projets de cinéma en France et aux USA.

En parallèle j’ai un projet musical qui s’appelle MAX RAGE. Je sors mon nouvel album EVOLUTION OR EXTINCTION cette année.

Quelle est ta toute première expérience avec internet ?

Maxime : C’était au collège. Je devais à peine à voir 13 ou 14 ans. C’était en cours on nous apprenais à utiliser Google (rires) puis je me rappelle ma première utilisation de YouTube à ses débuts, je regardais les premières vidéos de FAIL (rires).

Présente-nous ton univers :

Maxime : MagiCJacK est un extraterrestre polymorphe. Il appartient à l’espèce Zetomorphe. Son prénom dans sa langue signifie : ‘coquin aux multiples visages’. Nous sachant en danger il prend la décision de débarquer sur terre pour divertir notre espèce. Il est un miroir grossissant des aspects les plus beaux et les plus sombres de notre humanité. Pour créer l’univers du personnage j’ai beaucoup été influencé par des films comme les deux premiers Batman de Tim Burton, Ace Ventura, The Mask, Orange Mécanique, The Crow, V pour Vendetta, Powder

Max Rage quand à lui est un personnage à deux visages, l’un détruit l’autre encore vivant.

Il représente bien la part qu’il y a en chacun de nous de bonheur et de douleur. Mais aussi la représentation que je me fait de l’état actuel du monde et de notre société. Le nouvel album Evolution or Extinction parle aussi bien de la destruction de l’environnement, l’emprise des religions, la guerre, le massacre de masse que vivent les animaux qu’à l’inverse la beauté de la vie, de l’amour, de la justice et la liberté.

Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?

Maxime : J’ai toujours été fan de Jim Carrey, Tim Burton, Nirvana, Marilyn Manson et de tant d’autres artistes. J’ai été fasciné très petit du pouvoir que l’art peut avoir sur nos congénères. Vers l’âge de 6 ans j’ai vu mon premier clip de Marilyn Manson et j’ai tout de suite su que c’était ce que je voudrais faire de ma vie.

Plus tard à l’adolescence j’ai eu une prof extraordinaire qui a changé ma perception du monde. Elle me citait toujours cette phrase de Sartre : ‘L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi.

Cela guida ma vie et mon art jusqu’à aujourd’hui.

Quelle a été la réaction de tes proches ?

Maxime : Ils ont eu peur pour moi car c’est évidemment un choix de carrière très compliqué et aussi parce que j’ai pris le parti de parler de sujets pas toujours faciles à traiter. Il a fallu un peu de temps mais depuis plusieurs années ils me soutiennent beaucoup et je leur en suis très reconnaissant.

Quelle sont tes sources d’inspiration ?

Maxime : Le cinéma, la musique, la philosophie, l’histoire, les gens autour de moi, mes expériences de vie et les émotions qu’elles génèrent.

Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?

Maxime : C’était pour le tournage d’un clip. Je jouais un jeune homme enfermé dans un hôpital psychiatrique qui voyait plusieurs versions de lui même. C’était une excellente expérience. On m’a d’ailleurs tondu le crâne dans une scène. C’est à l’issue de ce tournage que j’ai décidé de créer le personnage de MagiCJacK, il représentait initialement une hallucination de cet individu enfermé.

Quel a été ton meilleur moment de réalisation ? Le pire ?

Maxime : Pour les meilleures moments, le tournage des derniers épisodes de MagiCJacK l’an dernier ainsi que mon dernier tournage de septembre pour un film qui traite des discriminations faites aux personnes obèses : GROSSE. L’équipe était adorable et ultra efficace. C’est un vrai régal de pouvoir travailler avec des personnes qui sont comme ta famille.

Ma pire expérience était sur le tournage du film ‘Le Jugement’. Nous n’avions que 3 jours pour boucler le tournage, j’étais très fatigué, mes scènes et mon texte étaient compliquées et pour couronner le tout, deux personnes de l’équipe ont failli se battre car elles se détestaient. Enfin bref aujourd’hui j’y repense en rigolant. Mais ça a dû être la cause de certains de mes cheveux blancs (rires).

Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?

Maxime : C’est impossible pour moi de répondre à cela car chacune d’entre elles reflètent un moment de ma vie, qui je suis et ce qui m’anime.

Je recommande Cruello, Mémé, Monsieur Loyal mais aussi Zombie’s World, Si jamais Dieu n’existe pas, ou encore GROSSE, Hariburne, Le Jugement… bien qu’il mériterait une mise à jour et des corrections.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?

Maxime : Posez vous les bonnes questions. Vous voulez être YouTubeur ou faire du cinéma ou faire les deux. Car ce sont deux monde totalement différents qui ne sont pas du tout régis par la même façon de fonctionner. Le cinéma est très indépendant de YouTube et faire comme j’ai fait, c’est à dire tout diffuser sur YouTube et allait très peu en festival peut vous freiner énormément. Donc votre stratégie devra prendre en compte que ça peut être quitte ou double. Si votre but est de créer du contenu pour YouTube, pensez économie de moyens car on peut faire de grandes choses avec peu, tout comme on peut tout foutre en l’air avec plein d’argent.

Aussi soyez le plus possible présent, ne faites pas comme moi (rires) car les algorithmes vous mettront plus en avant.

Et pour finir : Tremblez mais osez ! Voyez grands, vous en êtes capable, votre seule limite est votre imagination.

Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10ans, lequel serait-ce ?

Maxime : Accroches toi. Tu es bourré de défauts mais aussi plein de qualités. Ne sois pas trop dur envers toi même, et même si c’est compliqué, apprends à t’aimer. Ta différence et ton hypersensibilité seront ta force. Ne prends pas tout trop au sérieux, la vie est éphémère. Profites-en.

Je t’aime fort.

Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?

Maxime : Un long-métrage sur les origines du personnage de MagiCJacK où je pourrais intégralement développer l’univers et ses pouvoirs. Produire ma série d’action L’Antidote, un croisement entre Fight Club et Equilibrium. Nous avons tourné le pilote avec des cascadeurs qui ont travaillé avec Luc Besson et qui ont fait un travail exceptionnel. Le pilote n’est pas diffusé pour l’heure car nous essayons de le proposer à des chaînes.

J’ai aussi plusieurs autres projets de séries ou long-métrages que j’ai écrit que je rêverais réaliser aussi bien des drames, des comédies, de l’horreur ou de la S-F.

Nous faisons appel à ton esprit créatif. A toi de nous proposer quelque chose et de commenter.

Maxime : J’ai choisi le logo M de MagiCJacK que j’ai dessiné alors que je n’avais que 17 ans. Je passais mes heures de cours à gribouiller pour essayer de créer le logo de mon premier groupe de Grunge qui s’appelait MagiCJacK puis un jour j’ai commencé à dessiner un M que j’étirais de plus en plus, je lui rajoutais des pointes car j’ai toujours eu un faible pour les piques que portent certains reptiles et aussi des Gremlins, j’ai rajouté des arabesques sur les côtés en référence à Tim Burton mais que j’ai commencé à faire à ma façon (plus arquées) puis pour finir j’ai voulu lui donner la forme la plus aérodynamique possible pour peut être un jour, m’en inspirer pour créer la forme vu-du-dessus de la MagiCMobile.

J’ai choisi le poster de Sauver Willy que j’ai vu très jeune. Ce film a changé ma vie à l’époque. Cette image est une ode à la liberté. Elle immortalise cet un instant précis de communion intense entre un enfant prisonnier de la douleur de son passé et son ami prisonnier lui de la cupidité, du manque d’empathie et de l’ignorance de certains humains. L’enfant a été abandonné par sa mère, son ami lui a été retiré de sa famille. C’est pendant cette fraction de seconde immortalisée sur le poster que tout deux vivent leur libération.

Ça me bouleverse…

Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?

C’est une appellation qui, je pense, a plusieurs sens. Pour moi la culture populaire est celle qui marque les populations quelque soit son univers. Elle transcende le temps et les générations.

Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?

Jurassic Park, Le Monde Perdu, Truman Show, Equilibrium, Powder, La Mouche, L’éveil, Orange Mécanique, Doberman, Mad Max, Les Tortues Ninja, The Mask, Gremlins 2, Predator, Alien, Batman Returns et sa B.O., Man on the Moon, Ace Ventura en Afrique, Ghostbusters 1 et 2, Earthlings, Blood Diamonds, Fight Club, American Psycho, Hook, Fisher King etc…c’est vraiment très compliqué car je suis amoureux de centaines de films. J’ai juste mis ce qui me passait par la tête.

Musique : Danny Elfman avec sa BO de Batman Returns qui m’a profondément influencé et marqué depuis tout petit. Le thème de Scrooged, des Contes de la crypte et bien sûr Beetlejuice dont je suis presque plus fan que du film en lui même. J’ai même sorti une chanson de MagiCJacK qui s’appelle Needlejuice en clin d’œil.

La musique de fin de Blood Diamonds ‘Solomon Vandy’ qui m’a tant fait pleuré quand je l’écoute, la musique d’Hotel Rwanda ‘Millions Voices’ ou encore du film Mighty Joe ‘Imba Wimbo’, qui me rappellent mon enfance en Afrique et ma rencontre avec une jeune gorille au Gabon dont les parents ont été tués par des braconniers. J’écoute beaucoup de musiques africaines et tribales. Cela m’a beaucoup influencé dans la composition de ma chanson ‘Incorporality’.

Le thème de Man of Steel, qui dans les heures les plus sombres de ma vie me redonne de l’espoir…

Marylin Manson pour l’album Antichrist Superstar, Holywood et Mechanical Animals. Nirvana et plus particulièrement Kurt Cobain, peut être l’artiste dont je me sens le plus proche intérieurement. Queen et aussi les albums solos de Freddie Mercury. Mon père en écoutait déjà alors que j’étais dans le ventre de ma mère. Ce groupe m’a profondément marqué avec aussi le groupe Electric Light Orchestra qu’il me faisait écouter.

Je suis fan incontournable de la série TV Red Dwarf très peu connu en France.

Je lis peu de livres, mais deux m’ont profondément marqués La Nuit des Temps de Barjavel et L’Empire des Rats de James Herbert.

Pour conclure je tiens à préciser qu’il m’ait extrêmement difficile de citer toutes les oeuvres qui comptent pour moi car il y en a beaucoup trop.

Et quelles sont tes attentes ?

Maxime : Je rêverais de pouvoir un jour – avec un vrai budget – faire une trilogie de l’univers de Dinotopia qui est un monde qui me touche énormément mais qui n’a pas été vraiment bien exploité par le passé.

J’adorerai un jeu vidéo sur l’univers de Jurassic Park qui ne soit ni un jeu de gestion ni un jeu de lego… mais un jeu ultra réaliste dans le monde des deux premiers films saupoudré d’un suspense à la Dino Crisis. Je trouve que la licence est gachée aussi bien au niveau des nouveaux films que j’apprécie regarder mais qui ne me transcende absolument pas, et des jeux actuelles…

Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?

Maxime : Je travaille à la réalisation de mon premier long-métrage MagiCJacK, qui devrait sortir cet été si tout se passe bien. Je ne peux pas parler du thème du film pour l’instant, je dois garder le secret…

J’ai integré il y a peu une agence de comédiens et je vais aussi très probablement travaillé plus souvent en tant qu’acteur pour d’autres films qui ne sont pas les miens.

Et j’ai bien évidemment la sortie de mon nouvel album Max Rage : Evolution or Extinction.

A quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?

Alors j’avoue que je suis très mauvais en YouTubeur et j’ai tendance à vivre dans ma bulle. Donc d’avance je m’excuse pour toutes celles et ceux que j’oublie car il y en a beaucoup des biens. Pour rester dans le cinéma il y a MrMeeea que j’aime regarder et qui est une mine d’informations sur plein de films que j’adore.

As-tu beaucoup de retour des personnes qui te suivent ?

Maxime : Oui énormément et cela me fait tellement plaisir. Ces personnes sont vraiment très importantes pour moi, elles m’aident à continuer et me donnent espoir.

Tes fans te soufflent des idées parfois ?

Maxime : Je lis beaucoup les commentaires pour essayer au maximum de me rapprocher au plus près de ce qu’ils souhaitent. Et ce qui est intéressant c’est qu’en réalité ils ne m’ont jamais mis la pression, ils me font confiance sur ce que je souhaite faire aussi bien au niveau du format que du sujet. Je les adore vraiment.

Que voudrais-tu dire à tous tes fans et aux prochains ?

Maxime : Merci d’exister, merci de m’avoir soutenu et compris pendant tant d’années. Vous êtes bien plus important pour moi que vous ne l’imaginez et même si il m’ait très compliqué de repondre à tous les messages et tous les commentaires, je les lis et ils font partie de ma vie au quotidien. Encore une fois merci du fond du coeur pour tout, je vous aime.

Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?

Maxime : Qu’est ce qui me rend heureux ?
Et c’est une question très compliquée car elle représente un des buts de ma vie.
Je ne sais pas si je suis une personne heureuse mais j’ai eu des moments de bonheur.

Cela s’est produit en voyant de la gentillesse et de la bienveillance autour moi, échanger avec des gens, lorsqu’un de mes films fait réfléchir quelqu’un, l’a ému ou l’a fait rire. Puis bien sûr il y a mes proches et les gens que j’aime. Tout faire pour ne pas haïr les personnes qui m’énervent prodigieusement est aussi quelque chose qui me procure de la sérénité. Car j’aime aimer, détester quelqu’un me fait mal. Je sais qu’il y a du bon en chacun de nous et qu’il y a toujours un moyen de nous rapprocher les uns des autres. Et pour finir j’ai découvert il y a peu que la mer et surfer ses vagues est une source de bonheur et d’apaisement pour moi.

Voilà.

Encore une fois merci Maxime d’avoir participé à Adopte un Créatif.

Maxime : Le plaisir est pour moi. Merci de m’avoir accordé de ton temps.

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► Le site officiel de Maxime Ginolin

Propos recueillis par Thomas O. pour Eklecty-City.fr, qui remercie Maxime Ginolin, de s’être prêté au jeu d’une interview.

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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