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[CRITIQUE] Terminator Genisys : Hasta la vista Terminator !

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Dans nos salles depuis le 1 juillet 2015, Terminator Genisys réalisé par Alan Taylor est bien la catastrophe annoncée, le robot le plus iconique du cinéma est aujourd’hui digne d’une production Marvel. Notre critique avec spoiler.

En 1984, le film d’épouvante Terminator fait de James Cameron un réalisateur à succès et ouvre toutes les portes à Arnold Schwarzenegger. Sept ans plus tard, James Cameron redéfinit le blockbuster avec Terminator 2 : Le Jugement Dernier qui dispose à l’époque du budget le plus élevé jamais alloué dans l’industrie cinématographique. Suite à des problèmes de droits (notre dossier), James Cameron n’est plus lié à la franchise jusqu’en 2019 (droits qu’il récupère). C’est le début de la fin…

Douze ans après Terminator 3 : Le Soulèvement des Machines, Arnold Schwarzenegger retrouve le rôle qui l’a rendu célèbre, celui du T-800, aux côtés d’une nouvelle distribution qui comprend Emilia Clarke (Sarah Connor), Jason Clarke (John Connor), Jai Courtney (Kyle Reese), JK Simmons (détective O’Brien), Dayo Okeniyi (Danny Dyson) et Courtney B. Vance (Miles Dyson), Matt Smith (T-3000) et Lee Byung-hun (T-1000). Alan Taylor (Game of Thrones, Thor : The Dark World) est choisi pour réaliser ce nouvel opus. Pour quelles raisons ? Rien ne justifie un tel choix, surtout quand il s’agit de mise en scène par exemple. Un point essentiel auquel nous reviendrons plus tard.

Dès le départ, on nous présente ce nouvel épisode comme un film dérivé de l’univers créé par James Cameron, une sorte de suite, prequel, remake et reboot des deux films originaux. Nous étions sceptique face à ce projet, mais comme beaucoup, nous avons voulu lui accorder le bénéfice du doute.

Au mois d’Octobre 2014, nous prenons connaissance des photos promotionnelles des personnages diffusées par Entertainment Weekly. Ces images d’une laideur indéfinissables inquiètent et les fans le font le savoir sur les forums du monde entier. La Paramount communique à la fin du mois le synopsis du film.

Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l’avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage.

Pas de surprises, c’est bel et un bien un naufrage…

Les premières images du film sont diffusées durant les fêtes de fin d’année, nous découvrons un scénario confus et des effets spéciaux qui sont loin d’être terminés. – La campagne promotionnelle patauge avec des affiches photoshopées sur lesquelles nous ne retrouvons pas l’esprit Terminator. L’esprit Marvel n’est pas loin.

Classé PG-13 aux États-Unis afin de toucher un large public, nous apprenions entre temps que le T-800 sera « castré » dans Terminator : Genisys (notre article), afin de permettre un plan frontal de quelques secondes (Première incohérence, le T-800 est sensé se faire passer pour un homme afin de faciliter son infiltration). Censure oblige (quasi aucune goute de sang, la brutalité des premiers Terminator est évincée), le film est encore moins violent que son prédécesseur. Triste époque.

Quelques semaine avant sa sortie, la campagne promotionnelle de Terminator Genisys atteint son paroxysme lorsque la Paramount diffuse la bande-annonce et l’affiche finale.

Le twist majeur nous est balancé en pleine figure, John Connor sera le méchant principal. Rien ne justifie non plus un tel choix marketing aussi pathétique et insignifiant. C’est quasiment un cas d’école. Rappelons que dans le premier script de Terminator Renaissance, John Connor devait disparaitre à la fin du film. Et afin que la résistance ne perd pas espoir l’endosquelette de Marcus était greffé au corps de John Connor.

Le studio grille sa plus belle cartouche et débute une dernière étape promotionnelle avec des spots TV qui évoquent la série Game of Thrones, où joue Emilia Clarke, et des caméras cachées avec Arnold Schwarzenegger.

A quelques jours de la sortie, le studio réalise une vidéo avec James Cameron dans laquelle le réalisateur d’Avatar explique que Terminator Genisys est le vrai « Terminator 3 » et que c’est un nouveau souffle pour la franchise, une renaissance et que la surprise est totale.

Les fans ne savent plus sur quel pied danser, Terminator Genisys est-il un film dénué d’ambition artistique ou la renaissance de la franchise dixit James Cameron ?

Et bien avec ses déclarations, James Cameron s’est bien foutu de nous. Terminator Genisys s’inscrit dans la même logique que sa campagne promotionnelle qui est la pire campagne marketing de l’histoire du cinéma. Nous avons assisté à un triste spectacle, un sketch de deux heures.

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Tout est à jeter, ou presque.

Bon, soyons honnête avec vous, nous avons apprécié les 15 premières minutes (pas étonnant). En effet, les scénaristes se sont basés sur la prise d’assaut finale de Skynet par la résistance en 2029 écrite par James Cameron pour Terminator 2, mais par faute de moyens ses séquences n’ont pas pu être réalisées. Une fois les quinze minutes écoulées, une mauvaise blague se profile.

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Terminator Genisys est une comédie de science-fiction aux allures de téléfilm de luxe et encore. Nous avons été surpris de rire pendant toute la durée du film. Le T-800 est devenu un clown/une bête de foire faisant des sourires à outrance, étant un running gag du film. Sarah Connor appelle le T-800 papy, durant notre séance, les spectateurs riaient aux éclats à la prononciation du mot « papy ». En 2017, Sarah, Kyle et Papy sont arrêtés le tout est accompagné de la musique « Bad Boys » de Inner Circle. Oui oui.

Rien ne va, Alan Taylor sait tenir une caméra, mais ne propose rien en terme de mise en scène, un comble. Même McG avait soigné son Terminator Renaissance par quelques fulgurances de réalisation comme le plan séquence du début et même dans T3, Jonathan Mostow avait réussi quelques moments de bravoure dont la poursuite avec le camion grue en plein Los Angeles.

Le réalisateur reste en pilotage automatique. Cela reste tout de même efficace voire divertissant. Mais encore une fois Alan Taylor ne propose rien. Si Terminator Renaissance avait été critiqué par les fans, le film avait le mérite de proposer des choses comme de nouveaux enregistrements de Sarah Connor (Linda Hamilton), des T-600, des T-700, des anguilles Terminator etc. Quoi qu’on en dise Terminator 3 : Le Soulèvement des Machines et Terminator Renaissance ont laissé une trace. Terminator Genisys, lui, est totalement vide…

Le scénario est un festival d’incohérences et correspond malheureusement à ce que nous avions publié en début d’année (notre article) : pêle-mêle, de nouveau souvenir pour Kyle Reese lorsqu’il voyage en 1984. Alors que l’avenir est modifié dès l’apparition du T-800 lorsque Sarah est une enfant, pourquoi le futur de Kyle Reese est identique à celui que l’on connait ? Les scénaristes jouent la carte de la boucle temporelle (fausse complexité temporelle qui devient un joyeux bordel scénaristique). Et malheureusement tout s’écroule et il ne faut pas être un expert en physique pour s’en rendre compte.

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La mise en scène aux abonnés absents.

Il faut surtout avoir un bon script (monsieur Lussier, si vous nous lisez hein). S’approprier le matériel original est une chose, essentielle. Le fond et surtout la forme doivent être un tout, surtout quand on passe après James Cameron, ou qu’on essaye en vain. Mais Le mal est bien plus profond.

Alan Taylor himself a avoué cette semaine que le film n’a aucun sens, le réalisateur explique à nos confrères de Daily Beast que les gags du film sont là pour que le public ne se pose pas la question de la cohérence du scénario « Nous disons au public : ne t’embêtes pas avec ça, nous allons sauver le monde« . Vous l’avez compris, Alan Taylor est un Yes Man et si vous en doutiez encore le but de Terminator Genisys est uniquement de faire de l’argent et du merchandising. Après les nombreuses incohérences liées à la temporalité, le film contient d’autres erreurs scénaristiques comme des T-800 au volant de camions alors que tout est sensé être automatisé, John Connor « la menace » apparaît où il veut, le T-800 se prend une balle de sniper sur la partie gauche de son endosquelette et « meurt ».

Par ailleurs, les T-800 ne sont plus imposants à l’écran et affichent un sourire colgate. Il y a quelques bonnes idées mais souvent mal exploitées. Les scénaristes passent rapidement à autre chose pour un gag et / ou une séquence qui n’apporte rien à l’histoire, car ils ne savant pas utiliser ces bonnes idées, la frustration est encore plus grande. L’action est anti-spectaculaire, l’image très propre et bien que les versions jeunes d’Arnold Schwarzenegger sont plus convaincantes que le travail réalisé en 2009 sur « Renaissance » les effets spéciaux ne sont même pas soignés.

Comment, sept ans après L’Étrange Histoire de Benjamin Button peut-on se permettre un tel résultat ? La production ne fait même pas l’effort d’effacer proprement le visage des doublures du Gouvernator.

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Côté casting, nous n’allons pas nous attarder dessus. Simplement, c’est toujours un réel plaisir de retrouver Arnold en T-800, mais papy ne réussit pas aussi bien son comeback que Sylvester Stallone. Emilia Clarke n’est pas faite pour le rôle de Sarah Connor, l’actrice n’est pas mauvaise, elle essaye en vain d’exploiter le côté badass de la vraie Sarah Connor, mais échoue toute en fausseté. Son partenaire, Jai Courtney, est une coquille vide. Nous n’avons rien contre le garçon, il a l’air sympathique, mais il n’a aucun charisme. Et pourquoi prendre un acteur musclé alors que Kyle Reese ne connait que l’enfer, le manque d’hygiène, la famine ? Que dire de Jason Clarke ? L’acteur divise à la rédaction, dirigé par un bon metteur en scène, il aurait pu faire un bon John Connor dans un tout autre film. Inutile de parler du reste du casting, les acteurs ne restent que quelques secondes à l’écran, ce qui n’est pas assez pour juger leur prestation.

Nous pouvons terminer avec J.K. Simmons (détective O’Brien), son personnage est plus ou moins calqué sur celui Dr. Peter Silberman (Earl Boen dans les trois premiers films). Concrètement, le détective O’Brien ne sert à rien et il apparait très peu à l’écran.

Un petit mot sur le doublage. C’est tout simplement mauvais, les doubleurs français qui prêtent leur voix aux acteurs américains ne se foulent pas. Et c’est avec tristesse que l’on vous dit que Daniel Beretta, la voix mythique d’Arny, nous déçoit lui aussi. Soit il ne croit pas au film, soit il a été mal dirigé durant les sessions d’enregistrement.

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Une licence déjà bien noyée…

Pour répondre aux questions : Qui a envoyé le T-800 protéger Sarah Connor ? / D’où vient le T-3000 interprété par Matt Smith ? Les réponses sont dans le film, mais à condition de ne pas se laisser distraire par les nombreux gags. Le T-3000 (Matt Smith) appartient à un univers alternatif, du multivers. C’est une entité de Skynet qui n’appartient pas à cette chronologie. Il explique à John être venu de très loin pour l’arrêter. Pour « Papy« , celui-ci provient aussi d’une autre réalité et ne peut pas divulguer l’identité de la personne qui l’a reprogrammé et envoyé dans le passé protéger et éduquer Sarah Connor.

Si nous interprétons cela, nous pouvons imaginer que les deux personnages viennent tout deux du même futur. Rappelons que dans Terminator Genisys, John Connor n’existe pas en 2017, puisque que tous les évènements ont été chamboulés avant et pendant l’année 1984. Il ne serait donc pas étonnant d’apprendre dans les films suivants que l’enfant de Sarah Connor n’est plus un garçon, mais une fille du nom de Jane Connor. Vous jugez notre interprétation surréaliste ? Il y a quelques mois une rumeur voulait que dans les films suivants l’enfant de Sarah soit une fille (Jane) suite aux nombreux changements dans les évènements.

Et bien que le film ne rencontre pas le succès escompté par le studio au box-office mondial, il s’agit bien du premier volet d’une nouvelle trilogie indépendante et dont le second opus débutera son tournage l’année prochaine. Une série télé liée à cette nouvelle trilogie est également en production. Que les fans se rassurent, le massacre se terminera en 2019 quand James Cameron récupérera les droits. Le réalisateur d’Avatar ne devrait pas réaliser un nouveau Terminator, bien que l’idée de réinventer totalement la franchise le titille (notre article).

Pour conclure.

Terminator Genisys est un gloubi-boulga de tous les films précédents y compris de la série Terminator : Les Chroniques de Sarah Connor. Un mot sur cette série qui divise les fans, en étant conscient de la difficulté du format épisodique, loin d’être parfaite « Les Chroniques de Sarah Connor » faisait le job et respectait à son niveau la franchise, ce que ne fait pas Terminator Genisys !

Terminator Genisys est un renoncement total des codes de la franchise (T1 et T2 exclusivement), on nous propose rien de plus qu’une production semblable à un film Marvel (la scène post-générique est là pour nous le rappeler). Ce qui ne colle pas à l’univers créé par James Cameron.

Terminator Genisys est un joli doigt d’honneur envoyé aux fans que nous sommes et au cinéma en général.

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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