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Le test de Bechdel : Quel est cet outil qui évalue la place des femmes au cinéma ?

Comment savoir si un film donne assez de visibilité aux personnages féminins ? Le test de Bechdel existe, mais il a aussi ses limites.

Le cinéma est un art qui reflète la société, mais aussi ses inégalités. Parmi celles-ci, la place des femmes à l’écran est souvent remise en question. Pour évaluer la présence et le rôle des personnages féminins dans les films, un outil a été créé en 1985 par la dessinatrice de BD américaine Alison Bechdel : le test de Bechdel.

Qu’est-ce que le test de Bechdel ?

Le test de Bechdel, ou test de Bechdel-Wallace, est un critère simple qui vise à mettre en évidence la sur-représentation des protagonistes masculins ou la sous-représentation des personnages féminins dans une œuvre de fiction. Il se base sur trois questions :

  • Y a-t-il au moins deux femmes nommées dans l’œuvre ?
  • Ces deux femmes se parlent-elles ?
  • Leur conversation porte-t-elle sur autre chose qu’un homme ?

Si l’œuvre répond positivement à ces trois questions, le test est dit réussi. Sinon, cela peut indiquer que l’œuvre est centrée sur des figures masculines, voire correspond au syndrome de la Schtroumpfette, où il n’y a qu’un seul personnage féminin parmi un groupe d’hommes.

L’origine du test de Bechdel

Le nom du test vient d’un strip de la bande dessinée Lesbiennes à suivre, publié en 1985 par Alison Bechdel. Dans ce strip intitulé La règle, une femme propose à une autre de l’accompagner au cinéma, mais la deuxième répond qu’elle ne regarde que des films qui respectent les trois règles mentionnées plus haut. Après avoir cherché en vain un film qui remplirait ces conditions, les deux femmes décident finalement d’aller manger du pop-corn.

Bechdel a emprunté l’idée du test à son amie Liz Wallace, qui est remerciée dans le strip. L’idée aurait été inspirée à Wallace par l’essai Une chambre à soi de Virginia Woolf, où l’autrice déplore le manque de livres décrivant une amitié féminine, et ne réduisant pas les femmes à leurs affaires domestiques.

Les résultats du test de Bechdel

Selon le site collaboratif bechdeltest.com, qui répertorie les films selon le test de Bechdel, environ 57 % des films passent le test depuis 1877. La proportion des films échouant au test diminue légèrement d’année en année, mais reste encore importante.

Une étude sur les films produits entre 1995 et 2005 montre que 53 % des films échouent au test lorsqu’ils sont écrits par des hommes, 38 % des films échouent lorsqu’il y a une femme parmi les scénaristes, et 0 % échouent lorsqu’il n’y a que des femmes dans les scénaristes. L’étude souligne également la faible représentation des femmes scénaristes à Hollywood.

Les limites du test de Bechdel

Le test de Bechdel n’est pas un outil infaillible pour juger de la qualité ou du féminisme d’un film. Il ne prend pas en compte la complexité ou la diversité des personnages féminins, ni leur rôle dans l’intrigue. Il ne mesure pas non plus les autres formes de discrimination, comme le racisme ou l’homophobie.

Ainsi, un film qui passe le test de Bechdel n’est pas forcément féministe, et inversement, un film qui échoue au test n’est pas forcément sexiste. Par exemple, Gravity, porté par une héroïne astronaute jouée par Sandra Bullock, échoue au test car elle ne parle pas à une autre femme.

Le test de Bechdel est donc un indicateur intéressant, mais pas suffisant, pour analyser la représentation des femmes au cinéma.

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La Rédaction
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