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[CRITIQUE] My Entire High School Sinking Into the Sea : Quand Titanic rencontre le Breakfast Club

Alors que le Festival du film d’Animation d’Annecy vient tout juste de s’achever, voici que les éditeurs sortent de leurs tiroirs quelques petites pépites. Après Psiconautas qui trouve enfin le chemin des bacs à DVD, c’est au tour de My Entire High School Sinking Into the Sea d’arriver chez nous. Inconnus au bataillon en France, ce film d’animation déjanté est l’œuvre de Dash Shaw à qui l’on doit le roman graphique Bottomless Belly Button, une chronique familiale dynamitant les codes du genre.

Avec My Entire High School Sinking Into the Sea, Dash Shaw – qui réalise là son premier long-métrage – a le double objectif de parvenir à conjuguer teen comedy et film catastrophe. Le tout, dans un style d’animation minimaliste. Un pari loin d’être évident mais qui s’accomplit pleinement grâce à un réel talent narratif et à un casting vocal grand luxe – Jason Schwartzman, Lena Dunham et Susan Sarandon.

Prenant place dans un lycée américain typique, l’histoire suit Dash et Assaf, meilleurs amis du monde lors de la rentrée scolaire de leur seconde année de lycée. Une rentrée pleine de promesses pour Dash qui se voit déjà se faire un nom au sein du journal du lycée et ne plus être cantonné au rôle du premier année boutonneux. Hélas ses ambitions vont être perturbées lorsque le lycée – construit sur une faille sismique – bascule dans l’océan suite à un tremblement de terre.

Avec un certains cynisme, Dash Shaw – qui porte donc le même prénom que son héros – ne ménage ni la chèvre ni le choux pour ses protagonistes. Embrassant le codes du film catastrophe, les lycéens seront bel et bien, noyés, brulés vif ou dévorés par des requins. Toutes plus rocambolesques, les péripéties ne manquent pas dans My Entire High School… Cela dit, si le réalisateur embrasse le genre c’est pour mieux l’exploser de l’intérieur. Par exemple : le personnage le plus badass de l’école ne sera autre que la cantinière, qui distribue les bourres-pifs autant qu’elle sert les plateaux repas. Dans le même ordre d’idée, pas question pour Dash – le personnage principale, pas le réal – de séduire la plus jolie fille de l’école mais plutôt d’accepter de se séparer de son meilleur ami – qu’il considérait comme son sidekick.

Car fondamentalement, ce qui intéresse Dash Shaw – le réal cette fois, pas le personnage du film – c’est la part d’héroïsme qui se fantasme derrière les petites choses du quotidien. En cela, My Entire High School Sinking Into the See ressemble au journal intime qu’un adolescent, un peu trop porté sur les romans pulp, aurait pu écrire. Le scénario, volontairement hyperbolique, prend une part métaphorique insoupçonnée alors que se dessine les contours de thématiques liés à l’adolescence.

Appuyé par une conception graphique inédite tirée de l’expérience de Dash Shaw dans la bande dessinée, My Entire High School… décontenancera par son approche. L’animation est assez pauvre, le dessin volontairement crayonné et les arrières plans brutaux. L’ensemble contribue à donner au film cet aspect « néo-punk » prêt à exploser à chaque instant. Le trait – jamais fixe – donne l’impression que chacun des personnages conservent à l’intérieur d’eux même, une vérité qui ne souhaiterait qu’être exposée et c’est, paradoxalement, dans le chaos d’une école sombrant dans l’océan que celle-ci se révélera.

Petit morceau de contre-culture nihiliste, My Entire High School Sinking Into the Sea devrait donc ravir les amateurs d’animation et les fans de la série Daria qui trouveront là un bon moyen d’exorciser leurs années lycées.

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Quentin
Quentin
Vidéaste compulsif et cinéphile pointilleux. Croit fort aux pouvoirs évocateurs des mythes cinématographique. L’étude des monstres, des freaks, des extra-terrestres et des super-slips n'est plus un secret pour lui.

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