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Mémoires d’un Junkie Dl’a Zik #16

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Ziggy Stardust

Il existe un clivage entre pop et rock. Je suis le premier à me battre, pour imposer une certaine limite conceptuel entre les deux (mais qui échangent). Pourtant, ces deux courants peuvent fusionner, pour concevoir un truc flamboyant.
Le meilleur symbole en serait Ziggy Stardust, le premier personnage inventé par David Bowie, et sans doute le plus connu.

Bowie rame, et tarde à exploser dans le Londres du début des années ’70. Il a fait quatre album qui on eu peu de succès, malgré un titre, « Space Oddity« , en 1969. Il comprend que pour exister et devenir célèbre, il ne suffit pas de faire le hit absolu, mais doit le provoquer, faire le buzz. Il commence par dire dans une interview qu’il est gay (alors qu’il est marié); pour finir par annoncer qu’il est en fait bisexuel.
Mais il n’est pas en reste musicalement. Sort l’album The Man Who Sold the World avec l’arrivée du guitariste Mick Ronson en 1971, dont la chanson éponyme est un hit (et oui, celle que certain connaissent de Nirvana est en fait une reprise).

Pour l’album Hunky Dory, toujours en 1971, Ken Scott, ancien ingénieur du son des Beatles, prend la place de Tony Visconti à la production. L’album est plus calme, piano et arrangements de cordes l’emportant, tel « Changes » , « Life on Mars? » , « Queen Bitch » .

C’est alors que sous les yeux du public, Bowie lâche la créature qu’il a peaufiné.
C’est un alien de la musique. Un androgyne maquillé. Une star venue de l’espace, se prenant pour Dieu. C’est Ziggy Stardust, l’ultime rockeur, venu sur Terre pour prédire la fin du monde dans cinq ans, et apprendre aux humains la valeur de l’amour. Mais qui finit par se laisser corrompre, pour finalement se suicider. Décadence et cynisme (voire nihilisme) sont les mots qui décrivent le mieux Ziggy… et la société et l’époque où il atterrit.
The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars devient le symbole et l’inspiration d’une génération.

Five Years
Soul Love
Moonage Daydream
Starman
It Ain’t Easy
Lady Stardust
Star
Hang on to Yourself
Ziggy Stardust
Suffragette City
Rock ‘n’ Roll Suicide

Les chansons s’enchaînement de manière fluide, sans aucun déchet notable, tantôt acoustiques (première face du vinyle essentiellement acoustique, « Moonage Daydream » étant l’exception) tantôt électriques). L’album possède une vraie ambiance très ancrée dans son époque, baignée dans la science-fiction et le glam-rock. « Five Years »: Ziggy chante avec désarroi et émotion la fin du monde dans les 5 années à venir. « Starman » est une chanson devenue un vrai classique du chanteur, la guitare sèche, la voix, tout est lié afin de donner l’envie de monter dans les étoiles. « Ziggy Stardust » sera toujours un tube. « Suffragette City » montre l’influence du proto-punk sur Bowie. Album grandiose, final grandiose: « Rock & Roll Suicide » ferme magistralement la marche… et sera également la dernière chanson que chantera David Bowie à l’ultime concert concert de Ziggy, en juillet 1973.

Avec la vraie fausse mort de Ziggy Stardust, David Bowie entre, lui, dans l’histoire du rock. Il se façonne une image de caméléon s’adaptant à toute période et ouvrant de nouvelles lignes sinueuses. Le punk lui dédiera ses messes révoltées. Le gothique s’inspirera de ses fards énigmatiques, à l’image des dernières glissades folklorico-kitsch de Marilyn Manson. Ziggy Stardust, bien dans sa peau, se prépare à devenir éternel.

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