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Interview exclusive du photographe du prochain film d’Alexandre Aja « Maniac »

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En 1982, Maniac réalisé William Lustig sortait sur nos écrans. Terriblement chocant, dérangeant, le long-métrage à très vite obtenu le statut de film culte avec une interprétation parfaite de Joe Spinell en psychopathe totalement barré. A l’occasion de la sortie en salle le 02 janvier prochain du remake de Maniac, produit par Alexandre Aja, nous nous sommes entretenus cette semaine avec David Law, le photographe dont le travail centré sur les mannequins de vitrine a servi à illustrer le film de Frank Khalfoun. Découvrez notre interview ci-dessous :

Bonjour David, tout d’abord merci d’avoir accepté de te prêter au jeu d’une interview. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton activité, peux-tu te présenter en quelques mots ?

David Law : Bonjour ! Merci de me recevoir parmi vous ! Je suis David Law, photographe et Musicien. Je navigue à vue dans ces deux domaines. Pour la musique j’ai monté plusieurs formations, enregistré des disques en groupe ou en solo, fait de nombreux concerts. Mon nouveau projet pour lequel je veux réunir l’image et le son prend forme sous le nom D.A.L (Des Âmes Libres), nous y travaillons actuellement.

La photographie, comme la vidéo se sont imposées très vite pour répondre à mon envie d’être créatif, par rejet du système sans doute, dans lequel je me sens peu adapté : carriérisme, entreprise, compétition, consommation… il m’a toujours semblé plus pertinent de développer la créativité. J’ai rencontré dans la photo un univers sans limite, dans lequel je suis seul maître à bord, dans lequel personne ne me dicte ses choix, dans lequel je suis libre. Pour la photo, je réalise des images autour de différents thèmes, attiré plus particulièrement par la réflexion du monde dans les matières réfléchissantes comme le verre, l’eau, le plastique, les chromes ou les miroirs. Mon penchant pour la vidéo est plus récent, il s’impose justement au travers du projet D.A.L..

Ta citation favorite est « Voir clair c’est voir Noir…et la lucidité ne va pas sans courage… » explique-nous pourquoi :

David Law : Alors cet entretien pour Maniac va prendre une tournure implacable et friser sur des concepts psychologiques éloignés. Je veux bien entrer dans ce jeu, je tiens simplement à prévenir le lecteur… Tout est dit dans cette citation.

Avoir un regard lucide, donc « clair », sur la vie, impose d’avoir conscience de la polarité de l’être sensible dont nous sommes constitués, de la lumière et de l’obscurité qui nous traversent, des choix qui dictent nos vies, du système dans lequel nous sommes nés, des erreurs possibles, des chemins brulés. Nous naissons dans un système qui nous est imposé, et nous traçons tant bien que mal les contours de notre possible. Nous sommes manipulés, et nous devons, en tout état de cause, résister pour ne pas sombrer dans les pièges tendus, et ne plus parvenir à refaire surface, englués dans nos habitudes ou nos choix faciles.

La lucidité, c’est avoir conscience du vivant, mais aussi de notre mort certaine. La lucidité c’est refuser le monde adulte, c’est en tout cas faire l’effort de conserver son regard d’enfant sur le monde, un regard neuf, qui permet même à un âge avancé, de rester sur un terrain de découverte et de vivre la vie comme un jeu passionnant, passionné. La lucidité c’est accepter de se remettre en question, de changer, de tenter, d’essayer. C’est analyser, refuser la connerie, accepter la sienne et ses erreurs. La lucidité implique un degré de courage, pour accepter la vie telle qu’on nous la propose, s’accepter soi même, tout en gardant le recul nécessaire pour déjouer la manipulation dont nous sommes les victimes. Voir « clair » devient difficile, et prend rapidement des tournures obscures, voir « clair » c’est voir noir et il faut donc du courage pour rester lucide…

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« Love is a Drug » by David Law

Avec « Girls in Town » tu « captes le regard des mannequins de vitrine sur la ville par le jeu des reflets ». D’où te vient cette fascination pour les mannequins de vitrine ?

David Law : Ce thème des « Girls in Town » s’est imposé de lui même. Attiré depuis toujours par ces mannequins de vitrine qui semblaient m’interroger, j’ai décidé de réaliser leurs portraits en les réintégrant par le jeu des reflets à l’univers urbain qui leur fait face, notre réalité.

Je ne saurais te dire exactement d’où me vient cette fascination, c’est quelque chose qui se trouvait là, en moi, et qui ne demandait qu’à exister. J’ai eu ce déclic très jeune, à Londres, lors d’un voyage scolaire, où je les ai découvertes mises en scènes dans les vitrines des grands magasins. Depuis elles ne m’ont plus quittées.

J’en ai fait quelques clichés à l’époque, puis des vidéos un peu plus tard. J’ai senti l’urgence de creuser ce sillon définitivement il y a une quinzaine d’années, en effectuant une démarche systématique en les traquant de jour comme de nuit. J’ai visité des usines, arpenté des nuits entières plusieurs villes, fouillé les brocantes, assisté à leur fabrication etc.… Du premier cliché sans reflet, j’ai pris du recul vis à vis d’elles et de la ville et je me suis trouvé face à des êtres vivants prisonniers de leurs cages de verre.

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« Christmas Girl » by David Law

Au delà du discours axé sur la place de la femme dans notre société et des questions qui ne peuvent que s’imposer, ma première idée relève donc davantage de répondre à la fascination que j’éprouve pour la femme et sa représentation , que de l’approche polémique et la dénonciation du système. La démarche initiale consiste donc à les rendre vivantes, à travers le jeu de trompe l’œil généré par les angles de vue, le reflet du verre et la rue réfléchie. Ces photos ne manquent pas maintenant de dénoncer l’utilisation de l’image formatée de la femme parfaite, telle qu’on nous l’impose, et des frustrations évidentes qu’elles suscitent en tout un chacun.

Les mannequins de vitrine servent et synthétisent à outrance la manipulation dont nous sommes les victimes. Le texte qui les accompagne fait état de cette dualité et appuie la polémique. Voici ce texte :

David Law traque depuis plusieurs années le regard des mannequins (de vitrine) sur nos vies contemporaines. Réalisées sans superposition, ses photos jouent des reflets et des lumières pour intégrer la ville. Il cherche à percer le mystère et l’âme de ces belles esseulées, qui comme un miroir de nos propres vies, nous renvoie l’image de ce que nous sommes…La plastique idéale de ces femmes idylliques symbolise le rêve et le luxe d’un monde illusoire plus que parfait…

Mon travail est visible sur mon site Internet et sur une page Facebook dédiée, pour les photos plus récentes.

Depuis 2011, je m’intéresse aussi à des poupées coréennes de collection, les Pullips, des mannequins articulées modèles réduits (30 cm), qui constituent une suite logique à mon travail orchestré autour de la plastique des femmes en plastique. Au delà de toute polémique, je cherche un rendu esthétique, élégant, pour sublimer ces représentations de la femme, et répondre à la passion que j’éprouve pour elles. Les Pullips sont visibles ici.

Avec cette image formatée de la perfection, est-il juste de dire que notre société est en train de rendre la Femme aussi « inexpressive » que ces mannequins de vitrine ?

David Law : Je sens que tu m’emmènes sur un terrain de plus en plus obscur, mais je me réjouis de ce type de questions… Oui et non pas exactement. La société nous assomme, la technologie nous envahit, la consommation nous manipule, le monde a changé et nous sommes parvenus quelque part en un point de non retour qui ne pourra que se terminer sur un Clash monumental et la prise de conscience que nous avons touché le fond.

Les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres, le clivage d’un monde à deux vitesses et par cette manipulation dont nous sommes victimes, nous courrons aveuglément vers un inconnu qui nous dépasse. L’individualisme, le culte exacerbé du moi-je, le « posséder toujours plus », le « consommer d’avantage », les millions de profils sur les réseaux sociaux, les ordinateurs, les Smartphones, les jeux vidéos…Et cette génération nouvelle qui plonge de plein fouet dans ce monde qui reste nouveau pour nous, quarantenaire, qui n’avons connu que les prémices de cette course à la consommation qui s’accélère de jour en jour.

C’est plutôt drôle que tu m’amènes sur ce sujet. Une parenthèse : j’ai eu un accident de voiture terrible il y a 6 mois et j’ai failli y laisser ma peau. Il en résulte un regard neuf sur le monde, une seconde prise de conscience que je ne veux pas gâcher. De cette prise de conscience est né le concept D.A.LDes Âmes Libres, justement, et nous avons clairement entrepris de dénoncer le système et ses excès.

Notre projet actuel est un titre qui s’intitule « Nothing Means Nothing », Rien de veut rien dire… et je filme actuellement des foules happées par la consommation, des rayons de supermarchés remplis de victuailles, des grands magasins proposant absolument tout et n’importe quoi et des bouches, qui répètent inlassablement cette phrase, sur un tempo quasi hypnotique. Tout ça pour te dire, que nous sommes bien là dans le vif du sujet.

Un autre titre (The End) tourne autour de cette date du 21 décembre, jetée sur le calendrier par nos obscurs descendants. Nous avons pris conscience que la fin de notre système a commencé lorsque le premier homme a entrepris de fonder un commerce pour s’enrichir au dépend des autres et de mettre des barbelés autour de son terrain pour constituer sa propriété privée (Rousseau)…

Pas besoin de date, donc, pour annoncer la fin de ce cycle. C’est à mon sens le sens de cette prédiction. Nous allons droit dans le mur et les consciences vont enfin finir par s’éveiller pour mettre en place un nouveau système. C’est en tout cas ce que nous pouvons espérer de mieux. Pour en revenir à la question qui nous a entrainé sur cette longue parenthèse, nous sommes bien sur une image formatée de la perfection, celle qui nous est imposée.

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« Backstage 16 » by David Law

Alors oui le mannequin de vitrine synthétise quelque part cette dérive excessive et ce monde perdu. Il y a dans le mannequin de vitrine aujourd’hui une femme froide et inexpressive, un corps démesuré, une femme fatale inaccessible, un regard lointain déshumanisé, un sourire inexistant. Ceux et celles qui n’ont pas le recul nécessaire, la « lucidité » dont nous parlions plus haut, sont projetés dans cette image et ne s’en remettront jamais.

Les fashion victimes sont nos enfants, des jeunes filles dans les écoles que j’ai pu voir, adolescentes, aspirées dans cette spirale destructrice, affublées de marques, bardées de technologies. Le paradoxe est que nous sommes dans une ère de communication délirante, et cependant, nous sommes de plus en plus esseulés, individuels, accrochés à nos écrans virtuels. L’alcool coule à flot, les drogues circulent, on fait la fête ? Paradoxe encore, seuls dans nos têtes, nous assommons l’inconnu pour ne pas l’affronter.

Non la FEMME n’est pas inexpressive par nature mais oui l’image reflétée par la société tend à ce qu’elle le devienne. C’est la raison pour laquelle nous devons réagir vite, et le badge que je porte en permanence en dit long, il n’y a qu’un seul mot… Révolution !

Tes travaux nous rappellent l’œuvre d’Allen Jones devenu célèbre par son exposition de sculptures érotiques, dans lesquels des femmes sont assimilés à des objets. Ces meubles anthropomorphiques sont une vision pragmatique et une imitation du monde et de la société de consommation de l’époque. Avec le jeu des reflets tu prêtes vie aux visages figés des mannequins, cherches-tu donc à dénoncer, à l’instar d’Allen Jones, cette course à la consommation / perfection dont nous sommes victimes ?

David Law : J’ai répondu à cette question sous deux aspects. Mon désir de sublimer le mannequin de vitrine en lui prêtant vie par le jeu des reflets, au delà de toute polémique, tient d’une fascination que j’ai pour la femme, toutes les femmes, desquelles je suis amoureux mille fois par jour. Je suis comme toi issu du même monde, et cette manipulation excessive de notre société a fait quelque part en moi son chemin.

J’ai bien entendu un idéal féminin formaté par des publicitaires ou des groupes industriels. Je suis mal à l’aise quand une femme blonde et jolie (même si cela reste subjectif) à forte poitrine s’assied devant moi. Je pense que cette culture de l’obsession ne m’a pas épargné.

Nous, les hommes, sommes des obsédés. Ce qui nous différencie des animaux c’est que nous pouvons avoir des relations sexuelles autrement que pour enfanter. Et avec le culte de la personnalité dont nous sommes victimes, nous cherchons à plaire toujours d’avantage, nous avons ce besoin de nous rassurer et de posséder… toujours plus de femmes, ou à défaut, de regard de femmes.

Et je ne te parle pas de l’explosion de la pornographie, où dans un monde purement de « mâle », la femme est pire qu’un objet de désir, elle y est représentée soumise et dominée… Ici encore la lucidité va de pair pour ne pas devenir fou, comme le maniaque du film dont nous allons parler…

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« Clones » by David Law

Le second aspect est ma prise de conscience depuis longtemps déjà, que mes photos dénoncent ou en tout cas mettent en lumière la course à la consommation dont nous sommes les victimes. Comme tu le cites si bien. L’œuvre d’Allen Jones, dont je ne me suis pas inspiré, va bien entendu dans le même sens, à la différence qu’il a entrepris de plonger directement dans la dénonciation avec des images fortes et sans équivoque.

Je n’ai pas eu ce même parcours, mes premiers pas dans ce thème répondaient d’avantage finalement à mon désir de comprendre, de me comprendre, de cerner mes limites, de nourrir mes propres fantasmes, de posséder probablement toutes les plus belles femmes du monde dans mon objectif. Je ne suis pas allé vers de vraies femmes, je ne me suis pas improvisé photographe de mode, je n’ai pas contacté de modèles. Trop facile.

Des milliers de photographes œuvrent dans ce sens. Et font les belles pages des magazines de mode… dans le cœur du système… Je me suis contenté de shooter la représentation des femmes. La plastique de la femme en plastique… Au final, avec Allen Jones, nous sommes maintenant sur un terrain commun, qui convenons en, peut éveiller les consciences et changer le regard que nous avons sur le monde.

Alexandre Aja partage cette même passion pour les mannequins de vitrine, une fascination que l’on retrouve dans « La Colline à des Yeux ». Pour les besoins du remake de Maniac, Aja t’a contacté pour illustrer le travail de la photographe dans le film. Dis-nous en plus sur cette collaboration (de la prise de contact à ton travail sur le film) :

David Law : Alexandre Aja est passionné par les mannequins de vitrine, déjà omniprésentes dans “la Colline a des Yeux” effectivement, j’ai pu échanger avec lui sur ce sujet. Nous avons tous deux une fascination pour elles qui ne s’explique pas.

En amont de la production en Juillet 2011, à l’origine de Maniac, film dans lequel les mannequins ont un rôle déterminant, il a simplement cherché sur le Net des images de mannequins de vitrine et il a découvert mon site et des centaines de photos. Il m’a adressé un mail et nous nous sommes contactés.

Il m’a parlé de son projet à venir, pour lequel il souhaitait puiser dans mes photos les images pour illustrer le travail de la photographe dans le film, dont la particularité est de réaliser des photos sur ce thème. Concernant mon travail sur ce film, je n’ai fait que lui proposer un maximum de photos pour lui permettre de faire son choix.

Les photos devaient s’accorder avec l’ambiance du film, les souhaits du réalisateur (Franck Khalfoun), les choix de décor et ceux du directeur photo. Dans mes expositions, je rencontre des gens que les photos de mannequins mettent mal à l’aise. Mes images sèment le trouble.

Intégrer le décor de la ville par le jeu des reflets prêtent vie aux visages figés. On ne sait plus très bien si elles sont vraies ou fausses. Je les cadre le plus souvent en portrait serré et leurs regards en disent long. Il en résulte un certain trouble, un décalage, qui justement a plu à Alexandre Aja et Franck Khalfoun.

Ils ont choisi des photos particulières que je n’avais pas sélectionnées pour mes expositions, pour répondre justement à l’univers dense et étouffant du film. J’ambitionnais de les rejoindre en tant que photographe de plateau, je le leur ai suggéré, cela ne s’est pas fait. Bien dommage parce que le visuel du film est magnifique et les mannequins omniprésents. J’aurais sans doute pu réaliser des photos fantastiques dans une telle ambiance !

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« Milkbar » in A Clockwork Orange (1971)

Difficile encore une fois de ne pas faire un lien avec Allen Jones, rappelons que les sculptures du Korova Milkbar dans le film Orange Mécanique, de Stanley Kubrick, sont basées sur son travail. Cette collaboration avec Alexandre Aja et Franck Khalfoun est une grande première pour toi, mais aussi une reconnaissance pour ton travail. Souhaiterais-tu de nouveau te prêter à l’exercice ?

David Law : Orange Mécanique fait partie de mes films cultes et on retrouve effectivement dans le Milkbar des œuvres inspirées d’Allen Jones. Orange Mécanique est le film le plus « Punk » de tous les temps !! Ces enfants là sont déjà les victimes absolues d’un système qui touche à sa fin. La violence est leur seule issue. C’est du moins celle qu’ils ont choisi. Les thèmes que nous développons dans cet entretien ne datent pas d’hier !!

Cette collaboration avec Alexandre Aja et Franck Khalfoun dans l’utilisation de mes photos est effectivement une grande première pour moi, ainsi qu’une reconnaissance pour le travail que j’ai réalisé depuis presque 20 ans. J’ai cependant le sentiment d’être assimilé à un chef déco dans le sens où je ne suis pas convaincu que les publics perçoivent un tant soit peu l’étendue du propos contenu dans mes images. D’ailleurs ce n’est pas non plus le contexte du film, j’en conviens.

En revanche j’aimerais renouveler cette expérience, être à l’origine d’un film, réaliser des images en corrélation avec les souhaits des réalisateurs, m’impliquer dans la conception du film, participer, travailler, réfléchir, innover ! J’aimerais être considéré comme photographe, de concepteur à photographe de plateau, il y a des possibilités. J’ambitionne de travailler pour le cinéma, mais le cinéma voudra t’il de moi ?

Je suis également passionné de musique. J’ai réalisé plusieurs bandes sons de courts métrages, et notamment avec Céline Nieszawer (Heureuse). Il y a quelques années, j’ai même produit à cet effet plusieurs Cd instrumentaux que j’ai adressé à un grand nombre de productions. Vous pouvez d’ailleurs les télécharger sur ce site, c’est autorisé. Je ne suis pas parvenu à entrer plus que ça dans ce milieu somme toute très sélectif et fermé, il y a un grand nombre de musiciens talentueux et les places à prendre sont rares ou déjà prises…Je pense que je jouerais un rôle déterminant dans ce domaine, quand le temps viendra…

Si on t’en donnait l’occasion, avec quel cinéaste aimerais-tu travailler ?

David Law : Wow Beaucoup ! Cameron, Scott, Jackson, Lucas, Snyder, Tarentino, Allen, Eastwood, Boyle, Kubrick (trop tard), Lee, Klapish… impossible de te les énumérer tous. J’aime aussi bon nombre de réalisateurs Français. J’aime en tout cas le beau cinéma, celui qui me capte et me fait voyager, tous genres confondus.

Alexandre Aja confiait récemment à GQ que le New York du film original n’existe plus, aujourd’hui la ville se résume à des endroits aseptisés et des caméras partout. Pour les besoins du remake le tournage s’est déroulé à downton L.A. La lumière, le reflet du vert et la rue réfléchie sont très importantes pour tes compositions, as-tu pensé à te rendre à downton L.A pour capter le regard des mannequins de vitrine ?

David Law : Je veux bien croire que le New York du film Original n’existe plus. Ici comme ailleurs tout a changé. J’avoue que non je n’ai pas pensé à me rendre à Downton L.A. Je ne connais pas les États Unis. Je n’ai pas eu l’occasion d’y aller. Je ne suis pas non plus certain d’être attiré par cette destination. Une grande partie de la culture qui nous inonde ici provient de là bas. Pas souvent la meilleure. Je suis plus intéressé par d’autres parties du monde, comme l’Asie, L’Inde ou l’Amérique du Sud. En revanche j’ai toujours imaginé décliner mes photos à l’étranger pour capter dans les reflets ce qui caractérise la ville, immeubles, constructions, moyens de transport, rues, signalétiques etc. Je ne manque jamais lorsque j’ai l’occasion de voyager de shooter les mannequins sur place.

Pour cette nouvelle version de Maniac, Franck Khalfoun et Alexandre Aja ont choisi l’utilisation de la caméra subjective. Alors que le film original nous faisait ressentir de l’empathie pour le tueur, brillamment incarné par Joe Spinell, qu’apporte de plus l’utilisation de la caméra subjective au remake ?

David Law : Je n’ai pas vu l’Original, j’avoue, je me suis arrêté à la bande annonce. Je ne peux donc objectivement les comparer.

Le cinéma d’horreur ne m’attire pas particulièrement, je n’en ai pas vu beaucoup, qui plus est quand il s’agit de Gore. Il me terrifie et me met mal à l’aise. Je ne parviens pas à prendre assez de recul et je suis perturbé par les images chocs. J’ai cependant vu quelques films : parfois le grand guignolesque est fun comme “Massacre à la Tronçonneuse”, parfois je suis terrorisé quand j’en sors, “The Descent” par exemple. Le film qui m’a le plus marqué négativement n’est pas un film d’horreur: C’est “Irréversible”. J’aurais préféré ne jamais le voir. C’est à mon sens l’horreur absolue. Série Noire de Corneau avec Dewaere n’est pas mal non plus. L’horreur est à mon sens plus violente dans les rapports humains que dans le voyeurisme sanguinaire.

Curieusement j’ai bien reçu ce Maniac, j’ai adoré l’univers cinématographique et la façon de filmer du réalisateur. La caméra subjective qui nous implante dans le cerveau du tueur. C’est un point de vue décalé. Il y a dans ce Maniac une esthétique de l’image hors normes, dans les reflets et les miroirs, mon univers collait pleinement à la tonalité du film.

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Maniac (2012) – Franck Khalfoun & Alexandre Aja

Actuellement tu travailles sur la mise en place d’une exposition autour de l’évènement, peux-tu nous en dire plus ?

David Law : Mon souhait était de participer activement à la promotion du film, dans la mise en place d’exposition pour les Rendez-vous presse et la première du film. Je leur ai fait part de mes idées sur ce sujet, nous nous sommes rencontrés, nous devions collaborer. Rien à ce jour n’a encore été décidé.

Puisque-nous traitons de l’actualité cinéma, dernièrement quel film t’a scotché ? Enfin, quel est LE film et LE réalisateur que tu affectionnes le plus ?

David Law : Aucun ne m’a vraiment scotché. J’ai beaucoup aimé l’univers de « Drive », mais aussi « Savages » « The Artist », « Slumdog Millionnaire » « Gran Torino » … Les films que j’adore : « Blade Runner » de Ridley Scott et « Ascenseur pour l’Echafaud » de Louis Malle.

Maniac débarque sur nos écrans le 02 janvier prochain, dans le cas où il aurait des lecteurs réticents à l’idée de voir le film de Franck Khalfoun et d’Alexandre Aja, explique-leur pourquoi faut-il absolument le découvrir en salle :

David Law : S’il n’y avait pas les scènes d’horreur, ce film constituerait un formidable thriller intense et psychologique ! Je pense qu’il séduira à la fois les amateurs de “Beau” cinéma, et les passionnés de films d’horreur. Elijah Wood est fantastique et il y a des photos magnifiques ..eh eh..

Pour conclure, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?

David Law : Tu as posé les bonnes, celles qui m’ont permis d’aller plus loin dans les explications liées à mon travail et ma vision du monde. Je pense que nous avons fait un bon entretien. Merci.

Propos recueillis par Thomas.O “C-T” pour Eklecty-City.fr qui remercie David Law pour s’être prêté au jeu de l’interview.

Liens web

DavidLaw.frGirls In Town”, photos de 2002 à 2009
TheGirlsInTownGirls In Town”, photos de 2009 à ce jour
PullipsAndCoPretty Dolls
TempleDalDes Âmes Libres”, Musique

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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