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[CRITIQUE] Inferno : Les frères Pang flambent leurs pets

Les jumeaux terribles du cinéma Hong-Kongais sont de retour. Plus de 10 ans après The Eye, et une tripotée de films à leur actifs, Inferno est le film de la maturité – un peu trop d’ailleurs, puisque le résultat à carrément fermenté.

Les frères Pang, où la leçon de non cinéma.

Leçon 1 : prendre un sujet et une thématique galvaudés

Les pompiers qui vont sauver un immeuble en flamme, c’est bien ça comme idée non ? Non seulement c’est du jamais vu, mais en plus ça va permettre de transformer de banals pompiers en véritable héros (sic).

L’idée de base, encore plus repassée qu’un col de chemise, est agrémenté d’une intrigue reposant sur le conflit entre deux frangins (l’un pompier, l’autre l’était) qui hésitent entre héroïsme et vie de famille. Avec en sus des intrigues secondaires dispensables, il n’y a pas de quoi se polir la lance.

Leçon 2 : en faire des caisses

Au poste de scénariste apparaissent 5 noms. Peut-être est-ce là le premier problème d’Inferno : l’histoire ressemble à un patchwork raté de mauvaises idées. Toutes les idées auxquelles le cinéma américain a renoncé dans les années 90 sont là. Or, si elles n’ont pas survécu, c’est bien parce que plus personne n’y croyait. Résultat, dans le même immeuble (celui qui va cramer) se trouvent : la femme enceinte du pompier venu voir son gynécologue, le frère du même pompier et sa femme qui ont fondé une société de sécurité incendie, des joailliers plus ou moins honnêtes, un couple de commerçants et leur petite fille et j’en passe. Évidemment, en dépit de toute logique, ces différents personnages, ne vont cesser de se croiser et de multiplier les mésaventures peu crédibles. Résultat, au lieu de s’intensifier, le scénario va nous jeter au visage une improbable péripétie avec la régularité d’un coït de lapin.

Parmi toutes les idées invraisemblables, mention spéciale à l’affrontement entre le feu et l’eau, tout droit sorti d’un épisode de Dragon Ball (ou du Seigneur des Snneaux) : alors qu’une vilaine boule de feu se précipite vers les pompiers, ceux-ci la contrent avec leur grosse lance qui projette de la gentille eau. Les deux éléments s’affrontent au milieu de l’écran.

Leçon 3 : reléguer tout effet visuel à la post-production

Un film de pompiers sans flammes, c’est inimaginable. Alors pour être sûr d’en avoir assez, les Pang ont mis la dose. Ça pète, ça crame, ça fume, ça s’écroule, ça fissure, ça craque… Mais les effets générés numériquement sont souvent très laids. Pire, le comportement du feu est si peu naturel, qu’il n’en est plus du tout menaçant. Forcément, ça perd en piquant.

Leçon 4 : reléguer le son au second plan

Tout l’argent du film étant parti en fumé dans les effets visuels, il ne reste plus grand chose pour le son. Résultat, la voix des personnages est souvent étouffée (comme enregistré dans une cabine de toilettes avec un bâillon sur le bec) et le feu est incarné par un grondement sourd qui sature odieusement. Et comme il y a beaucoup de feu dans Inferno, c’est pour le moins désagréable. (Mais peut-être le problème est-il dû à la compression du DVD?)

En parlant de désagrément, quel pyromane en carton a cru bon de coller des grognement et des gémissement diabolique sur les flammes ? Est-ce que c’était pour donner un côté menaçant au flammes ? Non parce que si c’était le cas, mon papy pétomane avec sa poche à caca et son briquet ont l’air plus dangereux.

Leçon 5 : envoyer les violons

La musique est à l’image du reste : une collection de fausses notes. Les scènes d’émotions sont ensuquées dans des notes de pianos larmoyantes et les scènes d’action rythmées par une partition complètement quelconque.

Leçon 6 : faire un film / bande annonce

Une fois la pénible exposition des personnages achevée, les 80 minutes restantes ressemblent à une bande annonce étirée à l’infini. Le spectateur subit donc d’innombrables ralentis, du découpage épileptique à toutes les sauce, une scène entièrement montée avec des fondus au noir (cf. la bande annonce de Transformers) des flashbacks en sépia, etc. C’est une véritable bande démo de monteur de bande annonce.

Conclusion : vous l’aurez compris, les frères Pang font feu de tout bois et se sont encore surpassés. Le visionnage du film a été une expérience solitaire et fort désagréable. En ce qui me concerne, Inferno est la preuve navrante que ce n’est pas en pissant dans les flammes qu’on éteint le feu. Autrement dit, sans la vision d’un réalisateur, un film n’est autre qu’une collection d’images qui bougent avec de la musique par dessus.

Mais peut-être qu’ivre mort avec une bande d’amis pompiers ou imbibés, le film prendrait-il une autre saveur.

Un building de 50 étages. Une simple négligence. Des milliers de personnes prises au piège par l’incendie le plus dévastateur de la décennie. Seul rempart contre les flammes, une escouade de soldats du feu surentrainée et prête à tout pour intervenir.

Inferno est disponible depuis le 10 mars en DVD et Blu-Ray 2D / 3D.

SPÉCIFICITÉS TECHNIQUES

DVD-9 – Zone 2 – PAL – Format 2.35 (16/9 compatible 4/3) – Couleur – Langue : VF et VO Dolby Digital 5.1 – Sous-titres : français – Durée film : 1h43

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Colin
Colin
Chroniqueur graphique névrosé, passionné de cinéma de bourrinage vidéo-ludique et de Russ Meyer.

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