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Scream 7 et la théorie du « re-doquel » : une suite qui efface les précédents films ?

Scream 7 pourrait réécrire la saga Stab, la série fictive inspirée des meurtres de Woodsboro, pour proposer une suite alternative.

Le retour d’une équipe culte… et de personnages morts

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Attendu pour une sortie en salle le 27 février 2026, Scream 7 voit Kevin Williamson, créateur et scénariste du film original de 1996, passer pour la première fois à la réalisation, avec un script signé par Guy Busick, déjà impliqué dans Scream (2022) et Scream VI (2023).

Depuis plusieurs mois, Scream 7 se dévoile par petites touches. Ce septième épisode réunira un grand nombre de visages familiers : Neve Campbell (Sidney Prescott), Courteney Cox (Gale Weathers), Hayden Panettiere (Kirby Reed), Matthew Lillard (Stu Macher), David Arquette (Dewey Riley), ainsi que Scott Foley (Roman Bridger). D’autres acteurs reviennent également : Mason Gooding et Jasmin Savoy Brown, dans les rôles de Chad et Mindy Meeks-Martin, présents dans les deux derniers volets.

La présence de plusieurs figures mortes dans la chronologie officielle interroge sur la direction prise par ce nouvel opus. Les informations connues à ce jour indiquent que le film pourrait utiliser soit des flashbacks, soit – plus vraisemblablement – des technologies comme le deepfake. Ces éléments pourraient jouer un rôle majeur dans l’histoire afin d’expliquer ou de justifier certaines résurrections apparentes. Cependant, rien n’a été officiellement confirmé sur le plan narratif.

Ce que la saga a construit avec Scream 5 et 6

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Pour comprendre les attentes autour de ce nouvel opus, il faut revenir sur les deux films précédents. Scream (2022), cinquième épisode de la saga, introduisait les sœurs Carpenter – interprétées par Jenna Ortega et Melissa Barrera – tout en rendant hommage au film original. Ce volet marquait également la mort de Dewey Riley (David Arquette), événement perçu par beaucoup comme une trahison envers l’héritage de Wes Craven.

Scream VI, sorti un an plus tard, déplaçait l’action à New York. Il poursuivait le développement des nouveaux personnages mais s’éloignait des racines de la saga. Malgré leur succès commercial, ces deux films ont divisé une partie des spectateurs et des fans.

Des legacy sequels aux suites réécrites

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Ces dernières années, le cinéma américain a largement misé sur une forme de suite particulière : la legacy sequel. Ce terme désigne une œuvre qui reprend les personnages et l’univers d’un film culte, tout en introduisant une nouvelle génération. Elle prolonge la chronologie sans l’interrompre.

Des films comme Halloween (2018) ou Creed (2015) entrent dans cette catégorie. Ils cherchent à relier passé et présent, souvent dans un esprit de transmission. Avec un retour à Woodsboro et une nouvelle génération de victimes et de survivants aux côtés des vétérans, Scream (2022) et Scream VI (2023) s’inscrivent dans cette logique.

Réécrire Stab : la théorie du tueur scénariste

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Une théorie émerge actuellement autour de l’intrigue du prochain opus. Et si le tueur de Scream 7 ne cherchait plus seulement à imiter Ghostface, mais à réécrire la saga Stab ?

Pour rappel, Stab est la série de films fictifs dans l’univers de Scream, inspirée des meurtres de Woodsboro. Elle commence à apparaître dès Scream 2 (1997) et devient progressivement un miroir parodique de la saga elle-même. Chaque Stab rejoue les événements des volets précédents, parfois avec des libertés absurdes ou exagérées. Cette mise en abyme renforce l’aspect méta de Scream et souligne la manière dont les drames réels deviennent des spectacles commerciaux.

Dans cette optique, le tueur pourrait vouloir créer une suite directe au premier Stab, en ignorant les épisodes intermédiaires de la saga réelle. Il chercherait à imposer une vision alternative des événements, comme si seuls les premiers meurtres avaient compté.

Cette idée s’inscrirait dans une tendance récente du cinéma de genre, où certaines suites effacent volontairement les films précédents. Halloween en 2018 ou encore Terminator: Dark Fate (2019) ont suivi cette logique, en se positionnant comme les seules suites légitimes de leur œuvre fondatrice. Ces projets tentent de repartir depuis l’origine, pour reconstruire une continuité considérée comme plus cohérente.

Dans le cas de Scream, un tueur pourrait vouloir fabriquer sa propre version de Stab 2, le film dans le film. Il utiliserait des outils technologiques comme l’intelligence artificielle, le trucage numérique ou encore la manipulation d’archives pour ramener certains personnages disparus. Il créerait une illusion de suite légitime, en fabriquant une ‘réalité parallèle’. Ce tueur ne chercherait plus uniquement à tuer, mais à corriger ce qu’il percevrait comme des erreurs de scénario. Il éliminerait les survivants des épisodes récents, tout en reconstituant une version fantasmée de la suite directe à l’original.

Dans cette version, Stu Macher aurait survécu, Dewey n’aurait jamais été tué, et Roman Bridger pourrait apparaître comme une figure oubliée mais réhabilitée.

Vers une nouvelle catégorie : la re-doquel

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Dans Scream 2 (1997), Tori Spelling interprète Sidney Prescott dans « Stab », le personnage joué par Neve Campbell dans la franchise de Wes Craven.

Face à cette logique, un nouveau mot pourrait émerger pour décrire ce type d’approche. Contrairement à une legacy sequel, qui prolonge l’histoire existante, cette nouvelle catégorie de suite chercherait à repartir d’une base jugée ‘pure’. Le terme proposé ici serait celui de ‘re-doquel‘.

Ce mot combine trois parties : ‘re’, un préfixe indiquant un retour ou une répétition, ‘do’ pour l’action de faire, et ‘quel’, suffixe rappelant les suites cinématographiques comme sequel ou prequel. Ensemble, ils désignent une suite refaite, qui refuse de suivre la continuité précédente et préfère recréer une nouvelle ligne narrative à partir d’un point choisi, souvent l’œuvre originale.

Une re-doquel ne se contente pas de prolonger l’histoire, elle en rejette volontairement une partie, ramène certains personnages disparus, et impose une nouvelle chronologie qu’elle considère comme idéale. Ce type de suite adopte une posture méta en jouant avec la mémoire de la saga, remettant en question la légitimité des récits précédents. Elle se distingue ainsi de la legacy sequel, qui respecte et étend la continuité officielle, et de la requel, qui combine reboot et suite sans nier totalement l’histoire passée. Contrairement à ces approches, la re-doquel agit comme une correction narrative consciente : elle choisit, modifie et remplace certains éléments pour reconstruire la saga selon une vision refondatrice.

Si Scream 7 adoptait ce modèle, il ne s’agirait pas seulement d’une suite, mais d’une réécriture partielle, d’une nouvelle version de la légende originale, pensée pour répondre à une certaine vision nostalgique et critique des épisodes récents. Le tout du point de vue du tueur bien évidemment.

Le tueur comme maître de la narration

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Dans le cas de Scream 7, si cette approche se confirmait, elle ouvrirait une réflexion sur la mémoire des sagas, sur la légitimité des récits, et sur la tentation de manipuler l’histoire pour mieux la contrôler.

Le tueur, dans cette hypothèse, ne serait plus seulement une figure de terreur. Il incarnerait une volonté de reprendre le pouvoir sur la narration elle-même. Créer un nouveau chapitre ne suffirait plus. Il faudrait désormais réécrire ceux qui ne conviennent plus.

Scream 7, s’il adoptait cette logique, pourrait donc devenir le premier re-doquel conscient d’une franchise d’horreur. Un film qui ne proposerait pas simplement une suite, mais une refonte interne de sa propre légende.

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture. Ancien administrateur et rédacteur des sites et forums francophones dédiés à l'univers de Metal Gear.

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