Le retour inattendu de la saga parodique avec Liam Neeson et Pamela Anderson, une comédie rafraîchissante et pleine d’humour absurde.
‘Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?’ au cinéma dès le 13 aout 2025.
Cela fait plusieurs années que Paramount cherche à relancer au cinéma la franchise ‘Y a-t-il un flic…‘ et le personnage inoubliable de Frank Drebin, immortalisé à l’écran par Leslie Nielsen. Le personnage est apparu pour la première fois en 1982 dans la série télévisée Police Squad! (seulement six épisodes), avant de donner naissance à la trilogie culte The Naked Gun, réalisée par le trio comique David Zucker, Jerry Zucker et Jim Abrahams.
En France, la saga ‘Naked Gun‘ a été rebaptisée ‘Y a-t-il un flic…‘, avec trois films aux titres volontairement absurdes : Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? (1988), Y a-t-il un flic pour sauver le président ? (1991) et Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? (1994). Ce titre français est inspiré de la comédie ‘Y a-t-il quelqu’un pour tuer ma femme ?‘ (Ruthless People, 1986), elle aussi signée Zucker, Abrahams et Zucker (ZAZ). À noter que ‘Y a-t-il un flic pour sauver l’humanité ?‘ (2001: A Space Travesty) sorti en 2000), avec Leslie Nielsen et Ophélie Winter, ne fait pas partie de la saga ‘Naked Gun‘. Il s’agit d’un film indépendant dont le distributeur français a simplement voulu capitaliser sur le succès de la trilogie, tout comme ‘Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde ?‘ (Repossessed) avant lui. À savoir qu’en 1982, une suite du film original, intitulé ‘Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ?‘, a été réalisée par Ken Finkelman, sans le collectif ZAZ ni Leslie Nielsen, il n’appartient donc pas à la franchise Naked Gun. C’est toute une histoire…
Lorsque David Zucker choisit Leslie Nielsen pour incarner Frank Drebin, c’était pour son passé d’acteur dramatique, un choix audacieux qui renforçait l’effet comique par contraste. Dans un esprit tout aussi inattendu, Liam Neeson a été annoncé en 2022 comme nouvelle incarnation de Drebin dans un tout nouveau film. Connu depuis 2008 pour ses rôles à la Taken-like, l’acteur troque ici son habituel sérieux contre un registre plus absurde dans Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?, réalisé par Akiva Schaffer et produit par Seth MacFarlane (Ted).
Alors que le genre de la parodie semble tombé en désuétude aux États-Unis depuis plusieurs années, ce nouvel opus pourrait bien relancer la machine – tout comme le prochain Scary Movie 6 des frères Wayans, prévu pour l’année prochaine.
Un Drebin peut en cacher un autre
Comme l’ont suggéré ses bandes-annonces, ‘Y a-t-il un flic pour sauver le monde‘ cherche à conserver la continuité de ses prédécesseurs tout en y ajoutant une touche contemporaine. Frank Drebin n’est plus, mais c’est son fils qui reprend le flambeau : Frank Drebin Jr. Forcément, il suit les traces de son père au sein de la Police Squad. Junior est un policier irrévérencieux, confiant et sûr de lui, comme en témoigne la résolution du braquage au début du film.
Ce fameux braquage permet à Sig Gustafson (Kevin Durand) de récupérer l’appareil nommé ‘P.L.O.T.’, qui, comme son nom l’indique, constitue le cœur de l’intrigue. Drebin doit enquêter à la fois sur ce vol et sur le meurtre du frère de Beth. Beth, l’intérêt amoureux incarné par Pamela Anderson, vient donc épauler Frank dans son enquête pour… sauver le monde. Même si le synopsis est traité sur un ton parodique, il faut reconnaître qu’il parvient à nous tenir en haleine, notamment grâce aux situations comiques proposées tout au long du film.
Les vannes fonctionnent très bien. C’est simple : il y en a une toutes les 30 secondes. Elles sont bien rythmées, tantôt subtiles, tantôt grivoises, toujours efficaces, et au final, on ne voit pas du tout le temps passer. Le choix de Liam Neeson dans un registre humoristique s’impose comme l’une des révélations du film. Il est drôle, irrévérencieux, et parvient à adopter un ton à la fois sérieux et niais, ce qui rend son personnage particulièrement attachant. D’ailleurs, le film joue habilement avec les codes du film d’action, un genre qui est devenu la spécialité du comédien ces dernières années. Il en vient à utiliser avec humour les codes de la saga Mission Impossible.
Un retour réussi à la Police Squad
Avec ‘Y a-t-il un flic pour sauver le monde‘, Akiva Schaffer dépoussière un genre tombé dans l’oubli, n’hésitant pas à se parodier lui-même par moments. On peut craindre, au départ, la tournure du scénario, mais une fois tous les éléments réunis, l’ensemble se révèle cohérent. L’enquête autour de l’appareil ‘P.L.O.T.’ conçu pour semer le chaos dans le monde afin d’en rebâtir un meilleur donne au film une touche jamesbondienne, avec un manichéisme bien assumé.
Le scénario joue habilement avec les clichés des méchants typiques des années 80-90, tout en les réinterprétant avec efficacité. Le film ne manque pas de clins d’œil à ses origines. Ainsi, chaque personnage rend hommage à son père, un ancien membre de la Police Squad, sauf… le fils de Nordberg, incarné autrefois par O. J. Simpson.
Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? joue constamment avec son propre genre, brise le quatrième mur pour s’adresser directement au spectateur et l’entraîne dans des situations totalement incongrues, comme cette scène avec le bonhomme de neige… sur laquelle on ne vous en dira pas plus.
La surprise de l’été
Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? est la surprise de l’été que l’on n’attendait pas. Akiva Schaffer remplit son contrat et lance un retour en force du genre parodique aux États-Unis. Le duo formé par Liam Neeson et Pamela Anderson fait des étincelles, avec Pamela en parfaite acolyte de Drebin, une complicité qui s’étend aussi bien à l’écran qu’en dehors. Certes, cet humour basé sur la répétition ne plaira pas à tout le monde, mais il se révèle plus subtil par moments, et récompense ceux qui apprécient l’univers de la saga Y a-t-il un flic…
