L’un des acteurs de l’industrie vidéo ludique les plus importants à savoir Keiji Inafune a quitté définitivement Capcom ! Un grand choc quand on connait l’importance de ce personnage au sein de l’entreprise !
C’est un coup très dur pour Capcom qui perd un membre important de son entreprise aussi bien créateur de Mega Man et producteur de la série Onimusha, de certain Resident Evil de Lost Planet et de Dead Rising dont le second opus vient à peine de sortir.
« Je déteste ce job ! Je veux prendre une retraite anticipée et me la couler douce ! « disait Inafune il y a quelques temps, des paroles qu’on pouvait croire lancés en l’air vis-à-vis d’un ras le bol ou d’un simple coup de gueule car il rajoutait que « Beaucoup de créateurs le font. Mais je ne suis pas comme ça. Si on s’attaque aux choses sachant qu’elles sont difficiles, c’est à ce moment que l’on est à la fois un créateur et un leader. »
C’est dit, le créateur a quitté ses fonctions de chef et laisse les places vacantes de Head of R&D Management Group, Consumer Games R&D Division and Contents Management Division au sein de Capcom.
«J’ai atteint le plus haut niveau en termes de développement chez Capcom et je n’ai plus de marches à gravir. J’aurais également pu siéger à ce poste et devenir une figure importante de l’industrie. Cependant, je ne peux faire ça car cela signifierait la mort pour le créateur que je suis. Capcom est une bonne compagnie, je l’aime probablement plus que quiconque au monde. Cependant, sachant que tous mes rêves ont été réalisés, que puis-je attendre d’elle ? Je ne travaillerai probablement plus avec Capcom dans le futur. La société doit marcher sans moi à ses côtés et je ne peux plus dépendre d’elle.»
L’ex producteur de Capcom justifie aussi un autre argument pour son départ qui laisse perplexe :
La raison pour laquelle je m’en vais c’est essentiellement parce que je pense que l’industrie du jeu lui-même doit changer la façon dont elle s’y prend pour faire des jeux. Vous pouvez penser que je suis un hypocrite mais le vrai gros mur auquel l’industrie vidéo ludique japonaise se confronte est le changement de ses créateurs en homme d’affaire. Il y a beaucoup de gens qui prennent leur engagement dans l’entreprise pour acquis et ne travaillent pas aussi durement qu’ils le devraient. J’étais dans la position d’être un défaitiste, et pourtant, j’étais assuré d’avoir mon salaire pour le mois prochain. Peu importe combien viendront en retard ou n’iront pas au boulot, ou même qu’importe si le jeu est fait de façon déplorable, le chèque du mois prochain sera toujours assuré. Le fait de travailler le plus dur conduit à votre perte. Le fait de ne pas travailler dur devient plus avantageux. Mais n’est ce pas un obstacle pour créer des jeux ? Vous ne pouvez pas faire de bons jeux en se la coulant douce.
Keiji Inafune révèle ainsi un état d’esprit gangréné par un système typique du Japon et ne s’arrête pas là dans son constat :
Il y a 20 ans dans l’industrie du jeu vidéo, peu importait quel jeu vous faisiez, vous pouviez en ventre 200 ou 300 copies. Si vous aviez même fait un jeu correct il se vendait à 500 000 ou un million d’exemplaire. Mais cette ère est terminée. En dehors du Japon il y a plus de développeurs indépendants. Pour eux, l’objectif est de faire un succès, de développer sa compagnie, de vendre le produit ou faire une OPA, et gagner beaucoup d’argent. C’est le rêve américain. Au japon si vous réussissez, vous n’obtenez pas de crédit, et si vous échouez, c’est votre faute. Rien ne peut faire revenir sur cette décision. L’industrie du jeu n’est pas au niveau où elle peut élever à leur juste valeur des créateurs. C’est la même chose chez Capcom.
On ne sait pas les prochains plans de reconversion de ce grand nom du jeu vidéo, en tout cas, le coup reste dur pour Capcom et marquera un changement conséquent dans le paysage vidéo ludique.
C’est désormais Jun Takeuchi qui remplace Inafune, il a été récemment le producteur de Lost Planet 2 et de Resident Evil 5.
