Après avoir rejeté l’offre de Paramount Skydance jugée trop faible, Warner Bros. Discovery examine désormais plusieurs propositions de rachat.
Précédemment, Warner Bros. Discovery avait refusé la proposition de rachat déposée par Paramount Skydance à hauteur de 20 dollars par action, considérant cette valorisation comme insuffisante. L’offre visait l’ensemble du groupe, valorisé autour de 42,3 milliards de dollars, et n’indiquait pas clairement si Paramount Skydance prendrait en charge la dette de 35,6 milliards de dollars de WBD. David Ellison, dirigeant de Skydance, avait déclaré lors de la conférence Bloomberg Screentime que l’industrie du divertissement restait ouverte à de nouvelles opérations de consolidation, sans confirmer toutefois l’existence d’une offre formelle. Malgré ce refus, l’action WBD avait progressé de plus de 36 % après la révélation de l’intérêt de Skydance, tandis que le groupe poursuivait ses préparatifs pour une scission prévue au printemps prochain.
Aujourd’hui, Variety rapporte que Warner Bros. Discovery a confirmé avoir reçu plusieurs propositions de rachat. L’entreprise indique qu’elle procède à une revue stratégique destinée à évaluer ‘des alternatives stratégiques‘ après avoir reçu ‘des intérêts non sollicités de plusieurs parties pour l’ensemble de l’entreprise ainsi que pour l’entité autonome Warner Bros. dédiée au streaming et aux studios‘.
Plutôt que de se limiter à la scission déjà annoncée entre Warner Bros. et Discovery Global, le conseil d’administration examine désormais d’autres options. Celles-ci incluent la cession totale du groupe, la vente séparée de certaines divisions, ou encore une structure combinant fusion et spin-off. WBD mentionne notamment la possibilité ‘d’une fusion de Warner Bros. avec un acquéreur tiers, accompagnée d’une scission de Discovery Global au bénéfice des actionnaires‘.
Le PDG David Zaslav a souligné dans un communiqué : ‘Nous continuons à réaliser des progrès importants pour positionner notre entreprise en vue de réussir dans le paysage médiatique actuel, en avançant sur nos initiatives stratégiques, en ramenant nos studios à une position de leader et en développant HBO Max à l’échelle mondiale.‘ Il ajoute : ‘Ce n’est pas une surprise si la valeur significative de notre portefeuille suscite davantage d’intérêt sur le marché. Après avoir reçu des marques d’intérêt de plusieurs parties, nous avons lancé un examen complet des alternatives stratégiques afin d’identifier la meilleure voie pour libérer toute la valeur de nos actifs.‘
De son côté, Samuel A. Di Piazza Jr., président du conseil d’administration, explique que cette démarche élargit le champ de réflexion du groupe : ‘Notre décision d’engager cette révision illustre notre volonté d’examiner toutes les opportunités afin de déterminer la meilleure valeur pour nos actionnaires. Nous restons convaincus que la séparation prévue, destinée à créer deux entreprises médiatiques distinctes et leaders, générera une valeur attrayante. Cela dit, nous avons jugé nécessaire d’élargir notre champ d’action dans l’intérêt des actionnaires.‘
À la Bourse, le titre WBD a réagi positivement à cette annonce, progressant de plus de 8 % pour se rapprocher des 20 dollars. La société précise toutefois qu’aucune échéance n’a été fixée pour ce processus et qu’elle ‘n’entend pas faire d’autres annonces concernant cette révision, sauf si le conseil approuve une transaction spécifique ou estime qu’une communication supplémentaire s’impose‘.
Pour DC Studios, dirigé par James Gunn et Peter Safran, cette phase d’examen stratégique pourrait avoir plusieurs conséquences. Si Warner Bros. venait à être cédé ou fusionné avec un autre groupe, la structure de gouvernance et les priorités budgétaires de DC Studios pourraient être réévaluées. Un nouveau propriétaire pourrait redéfinir la stratégie de production ou le calendrier du DC Universe, notamment en matière d’investissements dans le cinéma et le streaming. Dans un scénario extrême, cette réorganisation pourrait même remettre en question la continuité du DCU, tout juste amorcé, selon les orientations retenues par un éventuel repreneur. Pour l’heure, aucune décision n’impacte les projets en cours supervisés par Gunn et Safran.