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Critique : Scream en Blu-Ray

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Après le film dans le film, le genre dans le genre. Wes Craven revisite l’univers crétin du psycho-killer via un tueur cinéphile qui s’amuse avec ses victimes. Inutile de dire que le papa de Freddy en profite pour s’amuser avec le public, dans un mélange d’horreur et de comédie grinçante. Premier opus de la série, ce film est désormais disponible en version Blu-Ray, les torrents d’hémoglobine vous y attendent.

C’est vraiment étrange, le genre horreur. Paradoxal. Le psycho-killer à la Vendredi 13, à la Halloween, on le pensait à l’époque bien enterré. Impossible de broder à l’infini sur le schème immuable du tueur masqué qui extermine des teen-agers avec une régularité si mécanique qu’elle fini par plonger dans une impénétrable torpeur les meilleures volontés. Mais voilà que Wes Craven, en manque d’inspiration depuis quelques années, s’intéresse au scénario d’un certain Kevin Williamson sevré sur les rives d’un Crystal Lake, sifflotant la musique tci tchi ah ah ah de Harry Manfredini comme d’autres marmonnent l’hymne national dans leur barbe. De la matière grise de Kevin Williamson sort un scénario astucieux entre Agatha Christie, L’Assassin Habite au 21, Terreur sur la ligne et le psycho-killer primitif, le gros rouge sang en somme. Un scénario qui carbure aux références et à la connaissance des codes du genre par le public. A la culture de Kevin Williamson, Wes Craven apporte son savoir faire, son efficacité éprouvée d’horror director.

Massacre !

Incroyable, lors de sa sortie dans les salles, Scream avait cartonné, il avait même franchit les 100 millions de dollars de recettes. Historique : jamais un film d’horreur n’avait atteint ne serait-ce que la moitié de cette somme. Très rentable pour une production peuplée sur le moment d’inconnus ou presque, à budget moyen (au-dessous de 20 millions), sans d’autres effets spéciaux que quelques plans gore qui datent… Et d’autre script qu’une accumulation de meurtres par un maniaque du grand coteau et du téléphone portable. Il office dans une ville universitaire de Californie et porte toute son attention sur Sidney dont la mère a été violée, puis assassinée un an plus tôt. Le scénario aligne les suspects. Le petit ami un brin ténébreux, la journaliste TV prête à créer l’événement pour un scoop, le copain déconneur, le proviseur accro des ciseaux, le cinéphile de vidéoclub, le père de Sidney, qui disparaît dans la nature… Pourquoi pas le flic balourd ou la bonne copine dont le sous-tif menace en permanence d’exploser ? Bref, les coupables en puissance pullulent sur le campus et ses dépendances. Malgré le danger qui rôde, les étudiants organisent une nouba dans une grande maison en rase campagne. Un cadre idéal pour un tueur qui nargue ostensiblement la journaliste, le flic et des adolescents ricaneurs, pressés d’admirer leur proviseur éventré avant que l’on ne le décroche des buts où il pend un jambonneau.

Un bon yes, pour Wes Craven !

Scream est un film roublard. Adroit, mais diablement roublard. Pas d’idées neuves sur la copie ? Tant pis, Kevin Williamson et Wes Craven misent tout sur cette carence. Ils misent donc sur les poncifs, les situations rabâchés sur une décade de Vendredi 13, les personnages stéréotypées jusqu’à la caricature, les clins d’œil appuyé… Aucune pudeur. Les compères citent même leurs références dans la mise en abîme du genre. Complaisamment, conscients de caresser le spectateur dans le sens du poil, de flatter sa connaissance relative du cinéma fantastique. Du vrai Monsieur Cinéma qui ne peut que plaire à Quentin Tarentino.

Tout ceci tournerait à la contemplation crispante du nombril d’un genre si Wes Craven, cinglant, ne poursuivait la peinture au vitriol de l’Amérique bien pensante, cossue et bouffé de la dinde du Thanksgiving, amorcée il y a déjà longtemps avec la Dernière Maison sur la Gauche et la Colline a des Yeux. Depuis, il a certainement mis de l’eau dans son vin. Il reste cependant fidèle au vin rouge bien liquoreux. Quant à savoir si Wes Craven se joue du jeu ou s’il joue le jeu, c’est un imbroglio que la plus profonde des analyses ne parviendra pas à démêler. Probablement les deux fois à la fois, inconscient aussi, comme s’il en était à ses premiers sévices.

La note : 7/10

Le contenu de Blu-Ray :

* Un bêtisier

* Un petit making-of

* Un documentaire sur la saga (dommage, que cela n’implique pas le 4ème opus)

* Des bandes annonces

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Anastasia
Anastasia
Rêveuse éternelle, la tête dans les nuages qui revient sur terre par l'invocation de films, séries, musiques, spectacles et actualités. Je suis une passeuse d'information option couteau suisse.

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