AccueilChroniquesParlons #Crowdfunding : y’a une couille dans la soupe

Parlons #Crowdfunding : y’a une couille dans la soupe

Imaginez le jeu des milles euros présenté par Bruce Campbell. Imaginez que les questions d’histoire, de géographie et autre culture gé’ (au sens académique du terme) aient été remplacés par des questions « culture-geek » (« quel est le matériau dont est fait le squelette de Wolverine ? »).

Enfin, au lieu de se déplacer à Bures-sur-Yvette et Pouziou la Jarrie, l’itinérance du quizz aurait été limitée aux conventions de fanboys américains. Ouvrez les yeux : ce n’était pas un fragment de votre imagination. Ça existe et ça s’appelle The Last Fan Standing.

« GROOVY… »

Après une saison 1 de dix épisodes, bricolés et fauchés, The Last Fan Standing aurait aimé transformer l’essai et monter en gamme. Pour ce faire, quoi de mieux que de profiter de l’illusion de proximité entre une star un poil has been et ses fans pour les faire passer à la caisse ? Lesdits fans sont prêts à débourser de l’argent pour aller à une convention où s’entassent stands de produits dérivés et vedettes qui survivent de leurs royalties et de la vente d’autographe. Alors pourquoi ne mettraient-ils pas un peu plus la main au porte-monnaie. Pourtant, à quelques jours de la clôture du financement, le porteur de projet annule tout et range ses billes. Dans pareil cas, les backers (ou donateurs) ne sont pas prélevés – cela dépend de la plateforme ; ici il s’agit de Kickstarter qui ne prélève l’argent que si le projet a atteint son but de financement. Alors tout le monde se serre la pince et on se sépare bons amis ?

Or not « GROOVY »…

Pas exactement. En effet, plus de 12 heures après l’annulation, toujours aucune explication sur la page kickstarter du projet. Les donateurs éconduits s’en émeuvent, même si l’amertume n’est pas de mise.
Finalement le porteur finit par se fendre d’un petit communiqué sympathique mais plutôt laconique :

« Nous avons donc pris une décision difficile aujourd’hui, en dépit de tous nos effort pour faire passer le mot et générer un buzz exponentiel sur la campagne, il semble que cela n’était pas le bon moment pour lancer un projet comme Last Fan Standing.
Certains projets ne sont tout simplement pas fait pour Kickstarter, et bien que nous ayons eu une tonne de super donateurs, et plein de monde qui s’est manifesté pour soutenir cette campagne. (sic) Nous avons le sentiment qu’il vaut mieux retirer nos billes et faire le point à cette étape. » [Traduction du chroniqueur]

That is the question

Que conclure de cette annulation prématurée, sans préavis et avec un communiqué tardif et avare en informations ? A quelques jours de l’expiration de son crowdfunding, The Last Fan Standing n’était même pas parvenu à ramasser 10% de la somme demandée. Il était donc peu probable que l’objectif de financement serait atteint. Pour autant, cela n’aurait rien coûté de mener la campagne à son terme vu le suivi porté au projet : trois actus en 20 jours dont une pour dire « on arrête », c’est très peu. Le Bruce serait-il vexé du pétard mouillé ? Probable car si Bruce Campbell est une icône culte du cinéma de genre des années 80-90, son retentissement dans les années 2000 est plus que limité (exception faite de Bubba Ho-Tep en 2002). Alors tenter de financer un projet de quizz itinérant en ne comptant que sur l’obsession nostalgique de geeks prêts à payer 25.000$ pour une partie de bowling avec Le Bruce, c’était un peu prendre sa vessie pour une lanterne.

« Klaatu Verata… »

Certes Bruce est un sacré showman et le rôle d’animateur lui aurait été comme un gant. Mais l’ « émission » n’était vouée qu’à visiter quelques conventions américaines… et c’est tout. A la problématique géographique s’ajoute l’aspect non récurent du quizz qui aurait permis de créer un engouement à mesure des épisodes. Enfin, dernier clou sur le cercueil, aucune diffusion des épisodes tournés ne semblait prévue, achevant de cloisonner The Last Fan Standing aux seules conventions qu’il visiterait.
Bien que The Last Fan Standing soit décrit comme un jeu qui place les « fans » au centre, c’est en réalité la figure de Bruce Campbell qui habite chaque millimètre du concept. Le poids de l’égo de l’acteur d’Evil Dead n’a certainement pas aidé à l’aboutissement de cette campagne de financement participatif.

« Swallow this ! »

A moins que Le Bruce ait pensé que 2015 était l’heure de son grand retour : entre la série Ash vs Evil Dead, un long métrage (the Escort) et une web série (Stay Filthy, Cali) et le rôle de Ronald Reagan dans la série Fargo, pourquoi est-ce qu’il n’aurait pas son propre show ?

Comme quoi, une star de films cultes des années 80-90 ne suffit à rendre un projet de financement participatif, viable.

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Colin
Colin
Chroniqueur graphique névrosé, passionné de cinéma de bourrinage vidéo-ludique et de Russ Meyer.

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