PlatinumGames ressuscite ‘Guy Savage’ dans Metal Gear Solid Delta : Snake Eater, une expérience inédite qui réinvente l’étrange séquence de MGS3.
Né d’une curiosité vidéoludique signée Shuyo Murata, ‘Guy Savage’ s’impose en 2004 comme une parenthèse inattendue au sein de Metal Gear Solid 3 : Snake Eater sur PlayStation 2. Shuyo Murata, collaborateur proche de Hideo Kojima, conçoit ce cauchemar interactif après avoir travaillé sur plusieurs productions majeures de Konami. Dans ce segment singulier, le joueur délaisse Naked Snake pour incarner une silhouette armée de deux sabres crochus, enfermée dans un vaste entrepôt où pullulent des ennemis ressemblant à des zombies en uniforme.
Une séquence cachée derrière une manipulation
L’accès à ‘Guy Savage’ ne se fait pas automatiquement. Après la torture infligée par Volgin, Snake se retrouve enfermé dans une cellule de Groznyj Grad. Pour déclencher le cauchemar, le joueur doit sauvegarder sa partie à ce moment précis puis recharger ce fichier. Ce simple geste transporte Snake dans son rêve, introduit par une conversation avec Para-Medic sur le thème des vampires. En cas d’oubli de cette manipulation, le joueur ne verra jamais le cauchemar et poursuivra normalement l’aventure. Après le réveil, Snake accuse Para-Medic d’être responsable de cette vision macabre.
L’expérience prend la forme d’un beat them up brutal où chaque coup porté, chaque saut ou chaque charge répond à une combinaison précise de touches. Le joueur doit sans cesse enchaîner les attaques pour survivre, sachant que la horde ne cesse de revenir. Plus il terrasse d’ennemis, plus son avatar se métamorphose, changeant de couleur de cheveux jusqu’à adopter une forme monstrueuse et déchaînée. Cette transformation accroît sa puissance et permet d’exécuter des attaques plus destructrices. Le cauchemar dure environ cinq minutes, sans objectif clair, si ce n’est frapper et continuer jusqu’au réveil de Snake.
Le mystère autour de l’origine de Guy Savage
Hideo Kojima a toujours cultivé le mystère autour de cette inclusion. A l’époque, lorsqu’on l’interroge sur ‘Guy Savage’, il se contente d’un sourire ou d’une pirouette verbale. Plus tard, il admet que la séquence devait initialement mettre en scène Gradius avant d’opter pour une création inédite. Certains témoignages révèlent même que Guy Savage provenait d’un prototype abandonné de Zone of the Enders 3, projet jamais concrétisé.
À l’époque, des indices dissimulés dans le code renforçaient cette hypothèse. Le projet d’un jeu complet basé sur ‘Guy Savage’ existait, mais Konami l’annula. La séquence n’a d’ailleurs jamais refait surface dans les versions ultérieures de Metal Gear Solid 3, que ce soit l’édition HD, la version 3DS ou encore la Master Collection Vol. 1.
Guy Savage dans Metal Gear Solid Delta
Près de vingt ans plus tard, Metal Gear Solid Delta : Snake Eater relance la curiosité. ‘Guy Savage’ fait son grand retour, cette fois sous une forme repensée par PlatinumGames, le studio derrière le spin-off Metal Gear Rising: Revengeance. L’approche conserve l’esprit de l’original mais adopte une esthétique moderne et des mécaniques affinées, dans la lignée du savoir-faire de PlatinumGames pour le jeu d’action nerveux.
Là encore, l’accès au cauchemar ne se déclenche pas de manière automatique. Comme dans la version PlayStation 2, le joueur doit effectuer une sauvegarde puis recharger cette partie pour basculer dans le rêve. De plus, Konami indique que terminer l’histoire principale débloque ‘Guy Savage’ en tant que mode indépendant, permettant de profiter de l’expérience sans contrainte.
Avec l’intégration de ‘Guy Savage’ dans Delta, Konami ravive un souvenir longtemps resté figé dans la mémoire des fans.