L’ex-actrice de Smallville brise le silence dans le podcast Allison After NXIVM, où elle évoque la manipulation, la prison et sa reconstruction.
Allison Mack, l’interprète de Chloé dans Smallville, s’exprime pour la première fois depuis sa libération dans le podcast documentaire Allison After NXIVM, produit par CBC et Campside Media. À 43 ans, elle revient sur son parcours au sein de NXIVM, le groupe dirigé par Keith Raniere, condamné en 2019 pour crimes sexuels et racket.
Dans le premier épisode, l’actrice décrit sa chute progressive après sa rencontre avec le mouvement en 2006. Elle explique que c’est Kristin Kreuk, sa partenaire à l’écran, qui l’a invitée à une première réunion. « Je me suis laissée séduire par leurs promesses de développement personnel », confie-t-elle. Très vite, Allison Mack devient une proche de Raniere et s’installe près du siège de NXIVM à Albany, New York.
Le podcast, animé par Natalie Robehmed, interroge la frontière entre victime et coupable. Allison Mack y reconnaît sa responsabilité : « Je ne me vois pas comme innocente », dit-elle avec émotion. Elle décrit un moment marquant de son procès, en juin 2021, où elle a vu sa famille affronter la gravité de ses actes. « Mon pauvre frère, ma pauvre mère… Je suis tellement désolée. »
Sous l’emprise de Raniere, Allison Mack a contribué à structurer la sous-organisation secrète DOS, où les femmes subissaient un contrôle total. Elle admet avoir imposé à ses « initiées » des régimes alimentaires stricts et des règles humiliantes, suivant les ordres de son supérieur. Ce système visait, selon la justice, à soumettre les participantes à des abus sexuels.
Condamnée à trois ans de prison fédérale, Allison Mack a purgé près de deux ans avant sa libération en juillet 2023. C’est pendant la procédure judiciaire qu’elle dit avoir pris conscience de l’ampleur du contrôle exercé sur elle. « J’ai commencé à comprendre ce que j’avais fait, ce que j’étais devenue », confie-t-elle dans l’émission.
La série audio s’attache également à donner la parole à d’autres ex-membres, dont Lauren Salzman, fille de Nancy Salzman, cofondatrice du groupe. Celle-ci avait accepté de témoigner contre Raniere lors de son procès et a écopé d’une peine avec sursis.
Critiqué pour offrir une tribune à Allison Mack, le projet se défend par sa rigueur journalistique. Robehmed précise dans le premier épisode : « Allison a reçu de nombreuses propositions, mais elle a toujours refusé. Elle a choisi ce format parce qu’elle aime la radio et qu’elle n’est plus à l’aise devant une caméra. »
Aujourd’hui mariée et inscrite en master de travail social, Allison Mack tente de reconstruire sa vie. Le podcast, en sept volets, explore sa dérive, son enfermement psychologique et sa lente prise de conscience. L’initiative ne cherche pas à l’absoudre, mais à comprendre le processus qui a conduit une actrice prometteuse à devenir l’un des piliers d’un réseau d’abus systématiques.





