Décryptage complet du trailer et des indices cachés de Resident Evil 9 Requiem, entre héritage, horreur psychologique et renouveau.
Un lancement déguisé en célébration
Capcom choisit le Summer Game Fest pour dévoiler Resident Evil 9 Requiem, prévu pour le 27 février 2026. L’annonce se construit à travers deux vidéos préliminaires et une bande-annonce dense, qui relient l’héritage de la saga à une promesse d’horreur inédite. L’événement marque l’entrée dans une phase nouvelle, entre retour aux sources, transformation profonde et rupture formelle.
Maggie Robertson, interprète de Lady Dimitrescu dans Resident Evil Village, introduit les deux vidéos. À première vue, elles annoncent simplement une réduction des jeux précédents. Pourtant, plusieurs éléments symboliques surgissent : un verre de vin rouge, une fourche, un échiquier, des plantes vertes évoquant les herbes de soin et des fleurs rouges proches de la ‘Stairway of the Sun’, Progenitor Flower. On remarque aussi la présence d’une bouteille de Sanguis Virginis, produit par Dimitrescu depuis le XVe siècle.
Capcom évoque directement RE 7, RE 8 et le remake de RE4 comme trois titres à examiner avec attention. Le teaser insiste visuellement sur ces jeux, tout en les plaçant dans une mise en scène énigmatique. Maggie adresse même un ‘Wait long ?‘ au public, comme une provocation face à l’attente interminable de nouvelles. L’apparente simplicité de la scène masque une densité de signes. Chaque détail contribue à une lecture croisée des titres récents, préparant l’atterrissage de RE9.
La deuxième vidéo pousse plus loin cette tension. L’atmosphère s’assombrit dès l’allumage d’une bougie et l’apparition d’une respiration étrange. Le gâteau posé sur la table rappelle celui de Lucas dans Resident Evil 7, armé d’une bombe. Une carte de Raccoon City, un rapport de la R.P.D. daté du 25 septembre, et des images de Leon dans RE2, ainsi que du premier zombie de RE1, participent à une esthétique du retour. Maggie lève son verre face à un gâteau marqué ’30-Year Anniversary’, puis laisse place à Jun Takeuchi, figure emblématique de la saga. Dans son bureau, les marionnettes des Village Lords, un pistolet, un zombie miniature et une veste RE Engine encadrent la célébration. Tout cela semble indiquer que RE9 avance sur les traces de ses origines pour mieux les déformer.
Une expérience axée sur la peur, la mémoire et l’enfermement
Le trailer de Resident Evil Requiem s’ouvre sur le logo du FBI. Une figure masculine traverse un couloir, saluée par les employés. Il s’agit de Nathan Dempsy, directeur du bureau. Il passe devant un tableau d’affichage des dix fugitifs les plus recherchés. Ce détail, à peine lisible, ancre le récit dans une réalité contemporaine. Le ton se durcit dès que la caméra bascule vers Grace Ashcroft, analyste technique, concentrée sur son écran. Fille d’Alyssa Ashcroft, journaliste de Resident Evil Outbreak, Grace compile un rapport sur une série de morts inexpliquées dues à une maladie inconnue. Dans le reflet de ses lunettes, des mots comme ‘spreading’ ou ‘extreme circumstance’ apparaissent brièvement.
Nathan l’interrompt, puis lui confie un dossier : ‘The Wrenwood Hotel Case‘. Il évoque un nouveau corps, marqué par les mêmes symptômes que les précédents, retrouvé dans l’ancien hôtel, là même où sa mère est morte huit ans plus tôt. Alyssa enquête à l’époque sur un dossier classé sans suite, avant de périr dans des circonstances violentes. Le trailer suggère que certaines séquences mettront le joueur dans la peau d’un vidéaste ou d’un témoin, dans un format proche des cassettes de RE7. On aperçoit même Alyssa dans le moteur RE Engine, marchant dans les couloirs de l’hôtel avec prudence.
Grace paraît maladroite mais compétente. Elle interagit avec son environnement en détail : jambes croisées sur son siège, concentration intense, objets renversés, documents oubliés. Nathan, calme mais grave, évoque le passé. Il l’encourage à ‘faire face’, ce qui déclenche une série de scènes aux teintes cauchemardesques. Des flashs surgissent, des souvenirs distordus, des visages dans l’ombre. Grace se réveille ligotée à une table d’hôpital, avec un bandage maculé de sang sous le thorax. Elle crie, se débat, demande où elle se trouve.
Une créature humaine se tient debout dans la pénombre. Vêtu d’un long manteau noir, il parle avec un accent marqué. Il observe Grace et lui affirme qu’elle est ‘l’élue’. L’homme évoque une quête, un appel, une recherche. Il ne ressemble ni à Albert Wesker, ni à Ozwell E. Spencer, mais son style visuel combine des éléments des deux. Son visage rappelle celui de Spencer vu dans Resistance, mais son attitude semble plus fanatique. Il pourrait s’agir d’un nouveau personnage, nourri des ambitions déchues d’Umbrella, et décidé à les prolonger à travers Grace.
Des visages familiers sous de nouveaux masques
Les voix entendues dans la bande-annonce confirment la réutilisation de plusieurs acteurs phares de la saga. Nicole Tompkins se reconnaît immédiatement dans plusieurs répliques, notamment ‘Stay close‘ et ‘They’re coming‘. Elle interprète Jill Valentine dans Resident Evil 3 Remake, Elena dans Village et l’une des filles de Lady Dimitrescu. Dans Resident Evil 9, elle incarne probablement Grace, Alyssa ou une autre figure centrale encore tenue secrète.
Un autre personnage, dont la voix crie ‘Have you seen the same shit I’ve seen‘, correspond à Jeff Schine. Il joue Carlos Oliveira dans Resident Evil 3 Remake et Chris Redfield dans Village. Capcom aime attribuer plusieurs rôles à ses comédiens. Il se pourrait donc qu’il incarne ici un nouveau personnage ou un Carlos vieilli. Une scène du trailer montre trois hommes au-dessus d’un corps dans un éclairage chirurgical. L’un porte une cravate, un autre une veste sombre, le troisième une combinaison. Leurs vêtements, semblables à ceux du FBI, suggèrent une participation directe aux expérimentations menées sur Grace ou d’autres victimes.
Maggie Robertson, quant à elle, apparaît dans les vidéos d’introduction mais son rôle réel dans RE9 reste dissimulé. Son retour probable semble inévitable. Le vin rouge, la fête sanglante, l’élégance étrange qu’elle incarne rappellent trop fortement Lady Dimitrescu pour que sa présence se limite à un simple clin d’œil marketing. Capcom la place délibérément là où l’intrigue se déchire.
Un décor imprégné de symboles
Le Wrenwood Hotel occupe une place centrale dans le jeu. L’environnement multiplie les références visuelles aux classiques de la série. On y voit des couloirs étroits, des statues animales comme un cheval dressé, des portes fermées qui s’ouvrent lentement à la manière de Resident Evil 1, des posters de personnes disparues collés sur les murs extérieurs, et des créatures difformes tapies dans l’ombre.
L’un des monstres les plus marquants du trailer se présente comme une femme massive, aux poignets enchaînés, qui rampe depuis le plafond. Elle approche un vase brisé, semble s’y intéresser avec une lenteur dérangeante. Son comportement suggère une cécité partielle et une réaction au son. La scène joue sur la curiosité plus que sur l’agressivité immédiate.
Le trailer montre aussi un homme couché au sol, criant ‘Stay away from me‘. Il rampe dans un couloir, blessé, puis se fait étrangler avec un sac plastique par l’homme au manteau noir. Son apparence laisse penser qu’il s’agit d’un agent du FBI, peut-être l’un de ceux aperçus dans la scène chirurgicale. D’autres personnages présentent des symptômes d’infection. L’un d’eux, visiblement transformé, sort péniblement d’un fauteuil, les yeux révulsés.
Le trailer introduit également une salle d’hôpital sinistre, traversée par une silhouette féminine. Dans une autre séquence, le joueur entend des chaînes, puis aperçoit une bête monstrueuse bondir vers la caméra. Sa mâchoire ouverte, ses crocs sales, sa posture évoquent les premiers zombies de RE1, mais dans une version encore plus déformée. Ce monstre partage des caractéristiques avec la femme enchaînée. Les chaînes, la taille, la présence dans les couloirs suggèrent une possible évolution d’un même être.
Une scène en ville montre l’hôtel de l’extérieur, situé dans un quartier ordinaire, avec une pluie fine et un éclairage blafard. L’effet sonore ‘boom’ puis le zoom avec filtre rouge sur les disparus, accentue l’idée que cette horreur s’inscrit dans un quotidien ignoré. Le joueur perçoit une horreur à ciel ouvert, invisible pour les habitants.
Une charnière entre passé et avenir pour la saga
AestheticGamer (une source fiable sur la saga) affirme que Leon S. Kennedy joue un rôle majeur dans l’intrigue. Bien que Grace apparaisse comme la protagoniste principale du début, les rumeurs indiquent que Leon forme le cœur du jeu. Capcom semble structurer le récit en deux segments : Grace en première personne (FPS), Leon en troisième (TPS). Cette alternance pourrait permettre deux styles narratifs complémentaires, l’un plus sensoriel et psychologique, l’autre plus tactique et frontal.
Si l’on en croit les indices, Leon vit une période troublée. Douze ans après Resident Evil 6, il apparaît comme affaibli, peut-être contaminé. Le trailer évoque des hallucinations, des pertes de mémoire, des ruptures de perception. La folie prend racine. Grace subit une transformation corporelle, visible à travers un changement de couleur de l’œil. Cette altération rappelle certaines images promotionnelles de Revelations 2. Si Leon est lui aussi infecté, alors le jeu met en place une double descente dans l’abîme.
La bande-annonce montre les ruines de Raccoon City. Le joueur y retrouve l’entrée du commissariat, la jeep de Leon abandonnée, et une lumière d’aube filtrée par les nuages. Bien que la ville ait subi une frappe thermobarique, comme le rappelle la chronologie officielle, Capcom affirme depuis Umbrella Corps que les structures restent en partie accessibles. Ce retour ne se limite pas à l’exploration. Il s’agit d’un pèlerinage traumatique, d’un passage obligé par les cendres pour comprendre la fin d’un cycle.
Un personnage, probablement incarné par Jeff Schine, prononce une phrase clef : ‘Have you seen the same shit I’ve seen ?‘. Le ton et l’intensité évoquent Carlos plutôt que Chris, bien que les deux options restent ouvertes. Une autre voix féminine ajoute : ‘Please know that you’re my hope‘. Ces répliques suggèrent que Grace ne porte pas uniquement l’héritage de sa mère, mais un espoir plus vaste.
Capcom laisse entendre qu’un personnage parmi les proches de Grace trahit sa confiance. Le montage rapide de la scène chirurgicale, les vêtements des personnes présentes et leur posture renforcent cette hypothèse. Le jeu introduit ainsi une nouvelle forme de trahison interne, où les alliés deviennent complices d’expériences inavouables. Nathan, en tant que figure d’autorité, soulève le doute. Son attitude posée, son rôle dans la mission, sa connaissance du passé, tout converge vers une ambiguïté centrale.
Une synthèse de l’héritage Resident Evil
Resident Evil 9 Requiem ne se contente pas de revisiter l’histoire de la franchise, il en reformule les fondements. Le jeu s’inscrit dans une lignée directe avec Resident Evil 1, 2, 7 et Village, mais détourne leurs codes pour créer quelque chose de profondément nouveau. Chaque élément évoque un souvenir : les portes qui grincent, les zombies dissimulés dans les ombres, les environnements fermés et labyrinthiques. Pourtant, rien ne reproduit mécaniquement l’ncien. Tout se transforme.
Capcom semble vouloir marquer la fin d’un cycle. Les figures issues d’Umbrella, les ambitions scientifiques démentes, les virus comme symboles de contrôle et de pouvoir, tout cela converge vers un dernier affrontement idéologique. Le jeu montre une obsession pour les lignées, pour l’élu, pour le sang, pour la transmission. Cette tension trouve une forme dans Grace, mais aussi probablement dans Leon, qui revient non comme héros accompli, mais comme homme ébranlé, fracturé, hanté.
Les plans du trailer révèlent une architecture du cauchemar. Le joueur passe d’un hôtel labyrinthique à une ville en ruine, d’une fête d’anniversaire déformée à une opération chirurgicale clandestine, d’une enquête rationnelle à un délire mental. L’ensemble semble guidé par une mécanique invisible, une volonté perverse à l’œuvre dans les ombres. Capcom parle d’un jeu qui crée ‘une nouvelle ère pour le survival-horror‘, et chaque image du trailer confirme cette ambition. L’’horreur ne repose plus uniquement sur des créatures, mais sur le doute, la mémoire, le passé qui refuse de mourir.
Certains évoquent déjà des changements profonds de status quo. Des éléments comme les hallucinations, les trahisons internes, les perceptions altérées ou encore l’idée d’une infection qui déforme la réalité, laissent penser que RE9 pourrait amener la série vers une dimension plus introspective, presque hallucinatoire. La structure même du jeu semble conçue pour tromper les attentes. Ce que le joueur voit au départ ne reflète probablement pas l’ensemble. Le Wrenwood Hotel et les ruines de Raccoon City n’en représentent qu’une partie.
Des rumeurs parlent même d’un twist majeur, où la ville elle-même se transforme, ou réagit à la présence de Grace et de Leon. La narration jouerait sur la perte de repères. Le joueur explorerait alors non plus une ville, mais un esprit fracturé, une mémoire recomposée, un labyrinthe organique. Le jeu utiliserait ces espaces comme des métaphores, pour exprimer les conflits internes des personnages.
Prévu pour le 27 février 2026 sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series, Resident Evil Requiem sera jouable en aout prochain à la Gamescom, ce qui permettra enfin de tester le système de jeu, les mécaniques d’horreur, la précision du gameplay et les interactions entre personnages. À huit mois de la sortie officielle, RE 9 Requiem s’annonce d’ores et déjà comme l’épisode le plus ambitieux de la série.
Liste chronologique des jeux Resident Evil
- Resident Evil 0 (2002) : événements le 23 juillet 1998
- Resident Evil Remake (2002) : événements le 24 juillet 1998
- Resident Evil Outbreak (2003) : événements du 23 au 26 septembre 1998
- Resident Evil Outbreak File #2 (2004) : événements du 24 au 27 septembre 1998
- Resident Evil 3 Remake (Première moitié) (2020) : événements le 28 septembre 1998
- Resident Evil 2 Remake (2019) : événements du 29 au 30 septembre 1998
- Resident Evil 3 Remake (Deuxième moitié) (2020) : événements du 1er au 2 octobre 1998
- Resident Evil: Code Veronica (2000) : événements du 27 décembre 1998 au 28 janvier 1999
- Resident Evil 4 (2005) : événements à l’automne 2004
- Resident Evil : Revelations (2012) : événements le 20 août 2005
- Resident Evil 5 (2009) : événements du 5 au 12 mars 2009
- Resident Evil : Revelations 2 (2015) : événements entre 2011 et 2013
- Umbrella Corps (2016) : événements en décembre 2012
- Resident Evil 6 (2012) : événements du 24 décembre 2012 au 1er juillet 2013
- Resident Evil 7 (2017) : événements les 19 et 20 juillet 2017
- Resident Evil Village (2021) : événements les 9 et 10 février 2021
- Resident Evil Village – Shadows of Rose (2022) : événements en 2037