Après Red Sparrow, découvrez ce que devient Dominika Egorova à travers les romans Palace of Treason et The Kremlin’s Candidate.
Publié en 2013, Red Sparrow est le premier roman de Jason Matthews, ancien officier de la CIA. L’histoire nous emmène au cœur du renseignement russe à travers le personnage de Dominika Egorova, une ballerine contrainte par son oncle, le colonel Egorov, d’intégrer la redoutée école des ‘Sparrows’. Cette institution forme des agents spécialisés dans la manipulation et la séduction de leurs cibles.
Le roman explore les rouages du renseignement et les méthodes de contre-espionnage avec un réalisme salué par les critiques. Jason Matthews y introduit un élément singulier : Dominika perçoit les émotions sous forme de couleurs, grâce à une forme de synesthésie. Cette capacité lui confère un avantage dans l’interprétation des intentions humaines. Parmi les personnages clés figurent Nate Nash, un officier de la CIA, et Marble, un agent double russe.
Jennifer Lawrence incarne Dominika Egorova
En 2018, Red Sparrow fait l’objet d’une adaptation cinématographique par le réalisateur Francis Lawrence (Hunger Games). Le scénario, écrit par Justin Haythe, transpose l’intrigue du roman dans une production internationale portée par Jennifer Lawrence dans le rôle principal. Elle incarne Dominika Egorova, une ancienne danseuse du Bolchoï contrainte d’intégrer les services secrets russes après un accident qui met fin à sa carrière.
Aux côtés de Jennifer Lawrence, le film réunit Joel Edgerton, Matthias Schoenaerts, Charlotte Rampling, Mary-Louise Parker, Jeremy Irons et Ciarán Hinds. Jason Matthews, fort de son expérience au sein de la CIA, a participé en tant que conseiller technique afin de garantir la crédibilité des scènes liées à l’espionnage.
Francis Lawrence voulait réaliser ‘Red Sparrow 2’
Peu après la sortie de Red Sparrow, le réalisateur Francis Lawrence a confirmé son intérêt pour une suite directe. Dans une interview accordée au média Metro, il a indiqué qu’il serait « absolument prêt à réaliser un autre film ». Le cinéaste s’est dit séduit par la richesse de l’univers créé par Jason Matthews et par le potentiel des deux romans suivants, Palace of Treason et The Kremlin’s Candidate, pour prolonger l’histoire de Dominika Egorova.
Il a expliqué qu’il s’était senti privilégié d’avoir pu mener à bien une œuvre aussi sombre et risquée au sein d’un grand studio. Selon lui, 20th Century Fox avait accepté de produire un film « classé R » centré sur la complexité du personnage principal plutôt que sur une succession d’explosions et de scènes d’action.
Interrogé sur la possibilité concrète d’une suite, il a précisé : « Oh oui, j’en ferais un autre, absolument. Parce qu’il y a trois livres. » Le réalisateur a également évoqué la fin ouverte du premier film, estimant qu’elle plaçait Dominika dans une position idéale pour d’autres récits. Il a déclaré avoir « aimé l’idée de construire un univers ».
Il a également évoqué la transformation du personnage principal, insistant sur le fait que l’intrigue de Red Sparrow n’était pas fondée sur la séduction mais sur l’intelligence et la stratégie : « Ce que j’aime à la fin du film, c’est que beaucoup croient qu’il s’agit d’un film sur le rouge à lèvres et les talons hauts. En réalité, elle utilise son esprit, pas son corps. ».
De quoi parle ‘Palace of Treason’ de Jason Matthews ?
Publié en 2015, Palace of Treason est le second volet de la trilogie de Jason Matthews. Il poursuit le parcours de Dominika Egorova, désormais capitaine du Service de renseignement extérieur russe (SVR). Revenue à Moscou après une mission à l’Ouest, elle mène une double vie : espionne pour la Russie, mais également source secrète de la CIA. Elle reste l’agent le plus infiltré de Washington au cœur du Kremlin.
Dominika nourrit un profond mépris pour les hommes qu’elle sert, qu’elle perçoit comme les instruments corrompus du régime de Vladimir Poutine. Personne, au sein du SVR, ne soupçonne sa véritable allégeance. L’intrigue s’articule autour de plusieurs missions où elle doit déjouer les pièges tendus par ses supérieurs et survivre à la paranoïa du renseignement russe. Elle affronte notamment Alexeï Zyuganov, chef de la contre-ingérence du SVR, figure sadique et jalouse de son ascension.
L’histoire débute sur la tentative de recrutement d’un physicien iranien, Parvis Jamshidi, au cœur du programme nucléaire de Téhéran. La CIA et le SVR s’affrontent pour l’exploiter, et Dominika manœuvre pour saboter les plans russes et protéger la mission américaine. Ce fil rouge s’entremêle à une autre menace : un haut fonctionnaire américain, Sébastien Angevine, frustré d’avoir été écarté d’une promotion, décide de trahir son pays. Il devient un informateur du SVR sous le nom de code Triton et met en péril la couverture de Dominika.
Au fil des chapitres, la tension s’intensifie. Zyuganov, obsédé par Dominika, cherche à prouver sa trahison. Son bras droit, Yevgeny Pletnev, finit par céder à la séduction de l’héroïne et devient son allié, avant d’être battu à mort lorsqu’il est découvert. Dominika doit composer avec la violence de son environnement : plusieurs de ses contacts meurent dans des conditions brutales, notamment Udranka, une ancienne Sparrow qu’elle considérait comme une sœur d’armes.
Sur le plan personnel, la relation entre Dominika et Nate Nash évolue sous le signe du danger. Toujours liée à lui par une attirance réciproque, elle lutte pour concilier leur amour avec les impératifs du renseignement. Nate, resté son officier traitant, tente de maintenir leur coopération tout en formant une nouvelle agente, Hannah Archer, chargée d’assurer la liaison avec Dominika sur le terrain. Hannah, jeune recrue brillante et impulsive, devient un élément central du réseau, mais son implication finit tragiquement : pour détourner les forces du FSB lors d’un rendez-vous compromis, elle se sacrifie et meurt percutée par un véhicule lors de la fuite.
L’enquête menée par le SVR pour identifier les taupes internes conduit Zyuganov à découvrir le nom de Dominika sur une liste restreinte de sources américaines. Sa couverture est sur le point d’être révélée. Dans les derniers chapitres, Dominika parvient à retourner la situation : elle tend un piège à Zyuganov et l’élimine en utilisant une arme dissimulée — un pistolet-lèvres, clin d’œil au premier roman. L’assassinat du colonel clôt cette partie de son parcours et lui permet de consolider son rôle d’agent double encore plus haut placé.
Le roman s’achève sur une atmosphère tendue. Dominika demeure sous surveillance constante, mais sa loyauté envers la CIA reste intacte. Sa relation avec Nate, marquée par la perte et la peur, la pousse à poursuivre la lutte.
De quoi parle ‘The Kremlin’s Candidate’ de Jason Matthews ?
Paru en 2018, The Kremlin’s Candidate conclut la trilogie de Jason Matthews. Ce dernier volet débute sur une menace d’envergure mondiale : Vladimir Poutine orchestre l’assassinat d’un haut responsable américain afin de placer un agent russe infiltré au sommet de la CIA. L’objectif est de contrôler le renseignement américain de l’intérieur et d’exposer les espions travaillant pour les États-Unis, au premier rang desquels figure Dominika Egorova.
Devenue colonel et cheffe du contre-espionnage au sein du SVR, Dominika a atteint les plus hautes sphères du pouvoir russe tout en continuant à fournir des informations à la CIA. Elle reste en contact avec son officier traitant et amant, Nate Nash. Ensemble, ils doivent déjouer un complot visant à installer une taupe – connue sous le nom de code Magnit – au sein de la direction de l’agence américaine. Ce scénario marque le point culminant de la double vie de Dominika, partagée entre fidélité, devoir et instinct de survie.
L’action se déploie sur plusieurs continents : Moscou, New York, Hong Kong, la mer Noire ou encore le Soudan. Matthews y mêle les intrigues politiques, la guerre de l’information et la rivalité entre puissances. Dominika affronte à la fois les ennemis extérieurs et les rivalités internes au Kremlin. Sa relation avec Poutine, déjà ambiguë dans le roman précédent, prend une dimension plus politique : il se montre à la fois protecteur et manipulateur, conscient du potentiel de son agente mais soupçonneux de son influence croissante.
Dans la première partie du roman, Jason Matthews met en scène une série d’opérations croisées : la capture d’un scientifique nord-coréen détenteur de secrets nucléaires, la surveillance d’un général chinois corrompu à Macao, et une mission d’infiltration visant un réseau turc lié à la Russie. Ces missions renforcent la tension alors que la CIA tente d’identifier le futur « candidat du Kremlin » destiné à prendre la tête de son propre service.
La situation bascule lorsqu’une haute responsable de la marine américaine, Audrey Rowland, se révèle être une espionne russe infiltrée depuis des années. Elle est au cœur du plan de Moscou pour remplacer le directeur assassiné de la CIA par un agent sous influence. Tandis que Washington enquête sur la fuite, Dominika et Nate s’efforcent d’empêcher cette nomination sans compromettre la couverture de l’espionne russe. Leur enquête les conduit jusqu’au palais présidentiel du Kremlin, sur la côte de la mer Noire, où un huis clos final réunit Poutine et ses plus proches collaborateurs.
Dans ce dernier acte, les menaces convergent. Nate Nash est envoyé en mission en Europe de l’Est, où il découvre que le réseau russe a déjà pénétré les cercles du renseignement américain. Le piège se referme sur le couple d’agents. Dominika, toujours en première ligne, doit choisir entre sa survie et la neutralisation du plan russe. Le récit atteint son point culminant lors d’un affrontement meurtrier : le complot est déjoué, mais le prix est lourd.
Le dénouement, brutal et inattendu, rompt avec la logique héroïque du genre. Nate Nash est tué lors d’une opération destinée à protéger Dominika, alors qu’elle parvient à conserver sa position à Moscou. La CIA perd son principal agent sur le terrain, mais son infiltration au cœur du Kremlin demeure intacte. Dominika, promue directrice du SVR, reste une source américaine de premier plan, au prix d’un isolement absolu.





