AccueilInterviewsEklecty-City Interview Philippe Dubois, Président de l’Association MO5 #2

Eklecty-City Interview Philippe Dubois, Président de l’Association MO5 #2

Voici la seconde et dernière partie de notre interview de Philippe Dubois fondateur et président de l’Association MO5 dédiée à la préservation et la diffusion au public du patrimoine numérique.

Suivez le lien pour la Première partie de l’interview avec Philippe Dubois, Président de l’Association MO5.

Le fait que les medias vont vers des supports dématérialisés, que penses-tu de cette évolution ?

Du mal essentiellement. Si je me mets dans la peau du consommateur lambda, ce que je suis à différentes occasions et lorsque j’en ai le temps, je trouve cette dématérialisation sympathique voir presque bienvenue, mais uniquement lorsqu’elle est accompagnée d’une franche baisse de prix (plus de boitier, plus de support, plus de transport, plus de rangement, etc ce qui doit promouvoir de manière très conséquente une réelle baisse de prix). Hors, en me connectant à Steam et confrères, les prix ne sont majoritairement et hors promos que de 20 euros inférieurs en moyenne pour les nouveautés au prix d’achat en magasin (et donc en boîte) du même jeu. Franchement, bof.
Tout cela pour avoir un jeu qui finalement n’est téléchargeable qu’en étant connecté avec un login/password (d’où une forme d’engagement peut-être inutile dans un autre cadre) et un accès internet performant. J’entends même une petite voix derrière moi qui me dit que certaines interfaces ne permettent de télécharger le jeu acheté qu’une seule fois par utilisateur, une honte !

A coté de cela, nous avons par contre accès à pleins de petits jeux, parfois corrects, sur nos plateformes mobiles (Apple, Android etc) pour seulement et maximum quelques euros à peine. Ce qui me semblait être un modèle économique sympa pour les petits développeurs avec un mode de diffusion très communautaire et facilité, un peu à la mode Shareware du temps du sacro-saint Doom (démo téléchargeable, le jeu vous plait ? achetez le complet pour quelques dollars !), m’est finalement apparu et après discussion avec quelques gérants de petits studios de développement Français comme économiquement inadapté.
En effet, le seuil de rentabilité, même pour un petit jeu qui n’aurait nécessité que quelques mois de travail pour une toute petite équipe, ne pourrait être atteint qu’au delà de 30.000 exemplaires vendus (téléchargés). Hors, au milieu des 10, 20 ou 50.000 autres petits jeux ou logiciels dont certains sont pourtant exécrables, comment faire en sorte sans dépenser plus d’argent encore pour la com pour que votre jeu puisse se vendre suffisamment ? C’est quasiment impossible, à moins d’accepter de perdre encore plus d’argent.

Finalement, il n’y a peut-être que les très grands éditeurs qui vendent plusieurs centaines de milliers d’exemplaires d’un jeu qui doivent rentrer dans leurs frais. Ces peut-être mêmes puissants éditeurs qui nous vendent leurs daubes neuves en magasin à 70 Euros, ou à peine moins chères en téléchargement (voir plus haut), et qui n’hésitent pas à engouffrer plusieurs centaines de milliers voir millions d’euros pour qu’à coté de nos barils de lessive, il y ait un poster avec « mangez ce jeu de foot, il est bon pour vous et vos enfants ! ».

Et merde, alors où est l’équilibre ?

Un autre problème également lié à la dématérialisation (qui est un concept qui n’existe pas vraiment, hein, votre jeu existe bel et bien sous la forme d’un code informatique qui a besoin d’un support pour exister et être exécuté : mémoire de votre console ou disque dur, carte mémoire, etc) : que va t-il se passer dans quelques années ? sans attendre même de se positionner dans un avenir lointain, imaginez simplement ce qui se passera quand vous allez évoluer de plateforme actuelle (votre console de jeu, votre téléphone mobile, votre OS d’ordinateur pourquoi pas) par rapport à tous les jeux « dématérialisés » que vous venez d’acheter ?
Vous ne les retrouverez certainement jamais, du moins dans leur forme originelle. Éventuellement un émulateur permettra de les faire tourner sur la nouvelle plateforme, souvent en version modifiée (sans compter la manette de jeu qui sera sûrement différente, voir peut-être inexistante).
Et cela encore, sans compter que de toutes façons il ne sera plus disponible sur le serveur de téléchargement de l’éditeur ou du constructeur, qui aura évolué dans une nouvelle version compatible avec la nouvelle plateforme, voir le nouveau média de transport d’information.

Et bien évidemment, dans 10 ans, comment montrerons nous ces mêmes jeux téléchargés sur nos expositions et au sein de notre futur musée national ?
Déjà que les plateformes actuelles n’ont jamais été aussi fragiles (durée de vie d’une Xbox 360 entre 3 semaines et 2 ans ?) et que nous aurons du mal à les faire fonctionner dans quelques années, comment ferons nous pour montrer ces jeux vidéo qui ont besoin d’être téléchargés sur une plateforme particulière pour des raisons d’identification, voir même qui ont besoin de se connecter à un serveur distant pour valider leur installation voir leur utilisation ?
C’est un très grave problème auquel les éditeurs actuels ne font pas du tout attention.
L’aire du jeu vidéo rentre de plein pied dans le consommable et le jetable par la même occasion.
Quel dommage !

A terme pensez-vous numériser les données des jeux vidéo afin de pouvoir les diffuser/jouer/stocker ?

Bien évidemment ! Nous travaillons d’ailleurs déjà sur ce projet, à défaut d’avoir nous-mêmes le temps de numériser tous les logiciels que nous possédons pour l’instant, pour des raisons essentielles de budget, et donc de temps disponible.
Un des buts avoués du musée national est justement d’aider à la numérisation, à la pérennisation de toutes les données numériques que nous avons à portée de main, afin que celles-ci puissent être consultables soit sur les supports d’origine (ce qui nécessitera des compétences extrêmes en termes de restauration et de régénération de supports), soit sur des émulateurs software (bof) ou hardware (mieux) dans des bornes de consultation appropriées au sein d’un espace public d’accès à l’information : une médiathèque en quelques sortes, toujours au sein du futur musée.

Mais il faut rendre à César ce qui est à César : l’immense majorité des logiciels connus sur des machines communes, comme l’Atari ST et l’Amiga 500 par exemple, sont déjà en très grande partie numérisée par les communautés fans de ces machines, et nous pouvons tous les remercier pour leur courage et leur ténacité.

Comment voyez vous le futur du jeu vidéo, et la place qu’il occupera au sein de la société ?

Je ne lui vois pas forcément une place différente d’aujourd’hui, juste un peu plus développée, puisque pour moi le jeu vidéo est déjà majoritairement très bien implanté dans notre culture contemporaine. Nous allons donc continuer de jouer aux jeux vidéo, peut-être de plus en plus « naturellement », soit au travers de nos interfaces multimédias communes (télévision, numérique mobile, etc), soit au travers d’interfaces homme-machine qui sont enclin à faire disparaitre justement les dites interfaces physiques, pour une intégration avec l’homme au niveau physiologique.

J’entends par là la disparition de la manette de jeu à plus ou moins long terme, pour promouvoir le fait que notre cerveau puisse commander directement le jeu vidéo, au travers d’interfaces qui ne seront sûrement plus externes à notre corps. L’avenir nous dira assez rapidement si je suis dans le vrai, mais des casques qui permettent de jouer sans les mains et sans bouger, simplement en « pensant », existent déjà. Ce n’est déjà plus de la science-fiction.
Et finalement, lorsque nous y serons arrivés, à bas prix pour que tout le monde soit dans le même bain, le tout associé à des technologies d’affichage tellement puissantes que le résultat sera totalement photo-réaliste, là, nous aurons de très gros problèmes ;)

Que penses-tu du Musée du Jeu Vidéo ?

C’est une initiative privée et commerciale, aux antipodes finalement de notre projet et de ce qu’il me semble juste de devoir créer en France par rapport au patrimoine numérique.
Les organisateurs, qui furent nos anciens partenaires et ce sont certainement bien alimentés du travail accompli en commun pour créer leur propre exposition, n’ont pourtant démontré n’être intéressés que pour créer une sorte de showroom dans lequel la collection de leur PDG est bien mise en valeur, afin de vendre des prestations à d’autres structures et des DVDs.
Où est la valorisation du patrimoine culturel et mémoriel de nos usages numériques individuels passés dans cette démarche ?

Mais nous sommes en France, chacun est libre de faire ce qu’il veux, et toute initiative portée vers la reconnaissance de l’histoire du jeu vidéo, au moins cela, devrait être saluée.

Le seul problème provient de cet usage pour le moins inopportun au goût de beaucoup de « Musée ». Un vrai « Musée » dans le sens commun du terme en France est un établissement majoritairement public dans lequel 10% des collections sont montrées de manière temporaire ou permanente, les autres 90% restants servant pour l’étude, la recherche et la restauration des œuvres présentées.
Un vrai « Musée du jeu vidéo » tel que nous le concevons devrait avoir un véritable espace dédiée à la consultation des œuvres, une médiathèque, une bibliothèque, des ateliers, des salles spécialisées dans la restauration des machines et des logiciels, etc.

Et qu’en est-il de l’interactivité ?

Vous savez que nous avons créé avec un vrai musée national cette fois-ci, le Musée des Arts et Métiers, une exposition nommée MuseoGames, qui a ouvert en juin dernier et continuera certainement jusqu’à début 2011.
Dans cette exposition, ce qui tranche radicalement avec l’initiative dont nous parlons plus haut, c’est que justement l’accent est mis sur.. le jeu vidéo ! pour comprendre le jeu vidéo, vous devez jouer au jeu vidéo !

Il y a 30 dispositifs jouables avec des projections sur écrans géants, ainsi que des bornes d’arcade historiques, le tout en accès libre, et agrémentés de cartels d’exposition et de textes écrits par des spécialités qui expliquent les tenants et les aboutissants de l’histoire du jeu vidéo telle qu’elle est étudiée en école du jeu vidéo.

Justement, l’ENJMIN participe également à cette exposition afin de montrer au public les métiers liés au jeu vidéo, une activité créatrice de pointe qui marche bien en France, malgré certaines difficultés énoncées plus haut. Cette démarche, même s’il s’agit bien ici d’une exposition, peut être entre-aperçue comme une amorce du futur musée national des jeux vidéo, projet sur lequel nous travaillons avec l’appui du Ministère de la Culture, suite notamment à l’annonce de monsieur le Ministre de la Culture et de la Communication du 26 avril 2010 (Voir) ainsi que d’autres institutions nationales qui travaillent déjà depuis quelques années pour certaines d’entre elles à la sauvegarde ou la mise en valeur du patrimoine numérique (citons la BNF, la Cité des Sciences et de l’Industrie, le SNJV, le CNCIA, le Musée des Arts et Métiers, etc.).

L’avenir est bien là, dans un musée national porté par l’État et aux collections sauvegardées dans les règles de l’art, et non pas dans une initiative privée et commerciale qui peux fermer boutique du jour au lendemain sans crier gare, sur la seule volonté d’un seul homme.

Quels sont les supports/console qui sont les plus faciles à restaurer et qui dure dans le temps ?

Les cartouches de jeu sont l’idéal : elles ne s’altèrent pas facilement, les mémoires mortes qu’elles contiennent étant à l’abri de la lumière directe, et celles-ci peuvent certainement perdurer plusieurs dizaines d’années, je pense 40 ans voir plus.
La dégradation interne de ces composants anciens, si on prend par exemple le cas de figure des consoles 8 ou 16 bits, est très lente du fait notable que la finesse de « gravure » des transistors utilisés dans ces mémoires mortes était si faible que la matière réalisant les transistors est très épaisse, et donc ne se dégrade électriquement parlant que très lentement dans le temps.

De plus, ces mémoires mortes sont gravées en usine, et non pas « flashée » électriquement : leur résistance est donc largement accrue. Si ce qui tient plus d’une théorie que d’un fait scientifique est exact, les cartouches des consoles 8 bits devraient peut-être finalement terminer leur vie en même temps que celles des consoles 16,32 ou 64 bits, ce qui devrait être assez intéressant à observer.
Ce qui est certain, c’est qu’aux contraintes d’oxydation des contacts des cartouches près, vous pouvez toujours jouer aux premières cartouches des consoles Atari VCS 2600 ou Fairchild ChannelF, et cela devrait durer encore pas mal de temps.

Les cassettes audio elles sont quasiment déjà toutes mortes, sauf les bandes de très bonne qualité, certaines Métal par exemple. Les ferrites classiques ont tendance à devenir craquantes (la bande « lache »), voir les particules de ferrite, qui contiennent la précieuse information, se libèrent et rendent impossible la lecture des données.
S’il y-a une véritable urgence liée à la sauvegarde des données numériques, elle est bien là : la numérisation des cassettes audio contenant des données, sans quoi, dans 10 ans, il n’existera plus rien de viable sur ce support. Voila, c’est dit !

Les disquettes commencent elles aussi à subir les mêmes désagréments, puisqu’elle sont composées elles aussi d’une piste magnétique et grosso modo des mêmes matériaux.
La qualité de fabrication et surtout la qualité de la matière qui renferme les particules de ferrite est particulièrement importante et créée toute la différence entre deux marques de disquettes.
Par contre, la moitié d’entre elles sont déjà démagnétisées : c’est un tout autre phénomène, qui n’est pas lié à la matière elle même, mais bien évidemment aux champs magnétiques ambiants.

Face à ce drame des temps modernes et cet état de fait forcément dramatique (pour le coté dramaturge, ça fait toujours plus vendre), il faut tout de même relativiser et prendre en compte l’élément suivant : la majorité des logiciels, pour ne pas dire des jeux, des consoles ou ordinateurs les plus répandus (Sega, Commodore, Atari, etc.) ont déjà été numérisés par les communautés de fans qui s’affairent à l’inventaire et à la numérisation de ces œuvres depuis plus de 10 ans. Seuls certains très vieux ou très méconnus systèmes, aussi bien informatiques que vidéoludiques, risquent eux de disparaitre à jamais si des collectionneurs et connaisseurs ne s’intéressent pas très vite à leur cas. Néanmoins, grâce au formidable travail déjà réalisé par les communautés Atari ou Commodore par exemple, nous aurons toujours la possibilité de jouer à n’importe quel jeu de ces plateformes à l’avenir, du moins en utilisant un émulateur. Mais la régénération d’un support d’origine (cassette, disquette, cartouche, cd, etc) est toujours possible, du moins, tant que nous posséderons des supports dans un état physique suffisant pour pouvoir être ré-enregistré évidemment !

Finalement, je me permettrais de conclure sur cette question en donnant pour référence un excellent *article du professeur Franck Laloë de Paris VI, ami de l’association, qui en dit long sur le problème que nous rencontrons depuis plusieurs dizaines d’années quant à la conservation des informations. Sa lecture devrait faire prendre conscience à vos lecteurs de l’importance et de l’urgence de la sauvegarde des données numériques sur des supports pérennes.

(*Consulter l’article du professeur Franck Laloë ici. ndlr)

Quels sont tes jeux retro préférés ?

Ils sont foison et de genres très différents. Je suis un fan de la série des Panzer Dragoon, des jeux de Treasure dans leur grande majorité, je reste admiratif devant la créativité de l’Arche du Capitaine Blood ou de l’ambiance suffocante de Dungeon Master, je salue le génie des gens de Q Entertainment qui ont mis au monde des jeux fantastiques tels que Jet Set Radio, REZ ou Space Channel 5, j’écoute en boucle les musiques de Zuntata de Darius Gaiden ou Final Fantasy 6, je continue de jouer même 13 ans plus tard à Bomberman à plusieurs sur notamment la version la plus évoluée sur Saturn, etc. Et il y a encore tant d’autres si je fouille un peu dans mes méninges pleines à rabord d’anecdotes, de situations, de tableaux, de « hints », de moments ou situations absolument incroyables, rencontrés ou inventés au sein d’un jeu vidéo particulier.
Je pourrais parler de toutes ces expériences pendant des heures. Certains passages même de jeux vidéo, cette richesse mémorielle alimente régulièrement nos débats et rencontres au sein de l’association ou auprès de personnes de la communauté des « gamers », ou simplement, bons joueurs de jeux vidéo et membres de l’association.

Voici ce que j’ai pondu un jour comme texte pour signifier mon attachement sentimental et émotionnel à un des plus grands jeux vidéo de tous les temps, Final Fantasy 6 :

Nous avons tous en tête, joueurs et joueuses, un moment fort d’un jeu particulier qui nous a marqué à jamais. Je pourrais citer pour ma part et par exemple parmi tant d’autres un moment dans l’histoire de Final Fantasy 6 où tout semble perdu, et Céles se suicide du haut d’un ravin, pensant comme le joueur que tous ses amis sont morts, et accompagnée dans sa chute d’une musique tellement triste ! Ais-je fait alors le bon choix en affrontant Kefka ? Est-ce ma faute si le monde a péri ? Avais-je seulement le choix ?

Et puis la musique, magnifique, véritable métronome de l’histoire, reprend, doucement, s’énergise, s’accélère comme les battements du cœur de ce monde que l’on croyait éteint.
Des clichés, quelques éléments et personnages annexes nous font petit à petit penser qu’il y a encore de l’espoir, que tout n’est pas perdu, et que nous, joueurs, avons encore un rôle à jouer dans ce drame auquel nous avons assistés, impuissants.
Chaque infime particule d’espoir qui nait dans les petits cœurs électroniques de ces personnages qui s’animent devant nous se concentrent alors dans notre manette, comme si celle-ci devenait l’instrument de justice d’un Dieu appelé pour venir sauver une humanité en perdition. Pour le joueur jusqu’à présent désarmé et atterré, l’injustice d’avoir assisté et partagé tant de souffrances se transforme alors en une haine tenace contre celui par lequel tous ces malheurs sont arrivés, tant de monde a été trompé.
Cette haine qui ne nous quittera plus jusqu’à la fin du jeu. Cette haine d’une injustice profonde qui nous fera tenir les longues et difficiles minutes que dure l’affrontement final. Kefka, salop !
Pourquoi avoir détruit ce si beau monde ?
Pourquoi avoir fais souffrir tant de monde pour assouvir ta seule soif de pouvoir ?

Et puis l’un des plus beaux génériques de fin de toute l’histoire du jeu vidéo se dévoile alors à nos yeux. Chaque personnage, fin maillage de l’histoire et toujours accompagné de sa musique personnalisée au rythme marquant ses différents rôles dans le scénario, nous salue.
Ils nous remercient de les avoir fait vivre, sur l’écran et dans nos cœurs, le temps de cette aventure partagée.
Finalement, s’il existait des bonus dans notre vie, bien réelle celle-ci, nul doute que nous aurions tous gagnés chacun +10 en bonté et +10 en humanité à avoir fini ce jeu vidéo.

(Plus d’infos sur FFVI à cette adresse. ndlr)

Quelle est ta console préférée au niveau des jeux/ de la restauration ?

Mmh question un peu particulière, car celles qui ont le plus de besoin en termes de restauration sont bien souvent celles les plus obscures, et qui utilisent des médias entrain de péricliter.
Et elles ne sont pas légion ! Même une Fairchild ChannelF de 1976 fonctionne encore parfaitement, aussi bien la machine que les cartouches de jeu, à quelques changements de composants près si besoin. Ma console favorite et qui n’a pas besoin au contraire d’entretien particulier, pas encore à ma connaissance du moins, se situe entre la Sega Saturn et la Sega Dreamcast – mon cœur oscille généreusement entre les deux !

Un bémol tout de même concernant la Dreamcast et sa fiabilité : la pâte thermique qui entoure le CPU et le GPU a la fâcheuse tendance à ce se barrer, ce qui fait que ces deux composants chauffent trop et font planter la machine.
De même, le lecteur de GDROM est un vrai problème, car a part remplacer les moteurs d’entrainement de la tête par exemple, on ne peux pas faire grand chose d’autre. Dommage !

La rédaction est fan de la célèbre saga d’Hideo Kojima, Metal Gear naît en 1987 sur MSX, que penses-tu de cette saga qui a marqué plusieurs générations de gamers ?

Je ne suis pas un grand fan, car malgré les origines nobles de la série, et le véritable tour de force technologique que représente Metal Gear 2 sur ordinateur MSX2 (c’est une tuerie que je recommande à 100%), je suis plutôt un Segafan qu’un Sonyfan. Comprenez par là que lorsque Metal Gear est ressorti dans son premier opus 3D sur Sony Playstation, j’ai quand même fait un peu la gueule et je n’ai pas pris le temps du coup de découvrir l’œuvre dans son ensemble à l’époque.

De même, le premier volet sur PS2, cette même machine qui tua la Dreamcast, ne l’emporta pas dans mon cœur, malgré une réalisation absolument prodigieuse, je le reconnais sans peine. Bref, tout ça pour dire que malgré le problème du support que je ne cautionne pas, dans le passé en tout cas, on ne peux que souligner la ténacité et le génie de M.Kojima, qui ne cessa d’améliorer son jeu en rapport avec l’évolution des plateformes, mais surtout ne cessa de faire évoluer le scénario et l’écriture même de ce jeu vidéo devenu mythique, à tel point que l’on peux parler sans peine et sur un même pied d’égalité de la saga Metal Gear par rapport à ce que l’on connait dans le cinéma avec des séries de fantastique connues.
Il me semble même qu’à l’instar de bien d’autres créateurs de jeux vidéo célèbres (Chris Roberts par exemple), M.Kojima a avoué à une journaliste il y a une paire d’années qu’il aurait bien aimé faire du cinéma. J’en suis persuadé ;)

Quelles sont les OST qui ton marqué ?

Elles sont là aussi très, très nombreuses. Je puis vous garantir qu’il se passe rarement une journée sans laquelle je ne sifflote pas ou je ne chantonne pas un air tiré de la BO d’un jeu vidéo. Je rêve souvent de musiques de Tomb Raider, je me lève en pensant à tous les challenges que je vais affronter pendant la journée avec la musique de fin d’un combat victorieux dans Final Fantasy 7, je prends le métro en me remémorant la musique du stage 3 de Star Parodia, la même musique qui fut utilisée pendant un temps pendant la météo d’une radio célèbre, etc.

J’ai sur mon ordinateur personnel et mon lecteur MP3 des centaines de musiques tirés de jeux vidéo (ne vous inquiétez pas, j’ai beaucoup de CDs originaux), telles que Turrican, des jeux C64, Unreal, FF6, etc etc. Le premier qui me sort qu’il n’y a pas de création musicale de qualité dans les jeux vidéo est un homme mort ! Rien qu’a cet énoncé, j’ai la musique de fin de Panzer Dragoon Saga dans la tête, qui est d’une telle beauté et d’une telle énergie, en rapport complet avec ce jeu d’aventure/action grandiose, que j’en ai les larmes aux yeux !

Eklecty-City couvre également l’actualité ciné, quels sont tes films cultes ?

Ah, ils sont nombreux ! je ne suis pas cinéphile, car j’ai finalement décidé de passer la majorité de mon temps libre sur les jeux vidéo, mais j’ai une assez bonne culture geek coté cinéma, essentiellement portée SF et Fantastique, voir même un peu de Hong-Kong. Bien évidemment, on peux trouver des dénominateurs communs et liés aux deux mondes : Tron bien entendu, pour lequel j’attends la séquelle, les premiers Star Wars, The Last Starfighter, Alien et Aliens Vs Predators (le premier, hein), Resident Evil et Silent Hill que j’aime bien, et E.T… non je plaisante pour ce dernier ! Qui a cité Super Mario, que je devienne violent ?

Quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?

« … Pourquoi ? »
« 42. »

Pour conclure, un message à faire passer à nos lecteurs ?

Tous simplement, que s’ils apprécient les jeux vidéo et leur histoire, l’informatique même, et dans son ensemble l’usage de tout ce qui est par essence numérique et devient par nature du patrimoine, et qu’ils souhaitent tout comme moi et beaucoup d’autres personnes en France et dans le monde qu’un jour, un véritable musée national soit dédié à ce patrimoine, je les invitent à prendre une part active de ce merveilleux projet en devenant membre de l’association MO5.COM, puisque celle-ci est l’entité la plus à même de participer voir porter ce projet en France. C’est certainement la plus simple et la plus efficace manière de faire avancer la reconnaissance de notre propre culture liée au numérique, et finalement sauvegarder notre mémoire commune (et au passage, empêcher quelles soient commercialisées par quelques personnes malhonnêtes).

Pour ce faire, rien de plus simple, suivez le lapin blanc pixelisé Follow-White-Rabbit-Matrix-Fan-Logo

Encore merci Philippe pour cette interview, à bientôt !

Merci à toute l’équipe, j’avais beaucoup de choses à dire d’important pour la sauvegarde de notre patrimoine numérique, et encore, je pense qu’il reste tellement à dire et à partager !

Propos recueillis par Thomas.O « C-T », Anastasia-Cassandra V. pour Eklecty-City.fr, qui remercie Philippe Dubois pour s’être prêté au jeu.

Votre soutien est important pour Eklecty-City, retrouvez toutes les actualités pop culture sur les réseaux sociaux : Facebook, Threads, Instagram, Twitter.

Vous avez aimé ? Partagez :

Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

Sur le même sujet

2 Commentaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez saisir votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.