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Iron Fist, le poing de la discorde

Iron Fist, le dernier défenseur des rues de New York et d’une cité mystérieuse a frappé le monde de Netflix, retour sur une série de bonne facture possédant des défauts, certes, mais mal aimée pour les mauvaises raisons.

Après avoir disparu quelques années, Danny Rand revient à New York pour combattre les criminels qui en ont fait une ville corrompue, grâce à ses connaissances en kung-fu et la puissance destructrice de son poing.

On l’attendait avec impatience, nous avions eu peur des premiers retours américains et de la note catastrophique sur Rotten Tomatoes, la série est mauvaise….

Vraiment ?

Acteurs je vous aime

Nous avons apprécié de rencontrer de nouveau Finn Jones après son rôle de Loras Tyrell dans Game of Thrones en tant que Danny Rand. Trop injustement critiqué nous avons trouvé sa performance correct, il est une belle incarnation du personnage. Ce Danny Rand est bien écrit et en comparaison du comics son caractère est respecté, l’écriture apporte une nouvelle dimension (le héros possède une spiritualité bouddhiste révélée, il est plus mise à mal à son retour par son entourage) plus sensible, plus perdu aussi dans un monde hostile.

Concernant David Wenham qui joue Howard Meachum. Il livre une performance forte intéressante d’un méchant complexe pervers et manipulateur à souhait. C’est un véritable régal de voir ce personnage évoluer jusqu’à sa conclusion finale… Il nous a fait peur, il nous a inquiété et nous retenons des moments savoureux avec lui.

Et enfin notre chouchou, Ward Mitchum interprété par Tom Pelphrey. Certainement la plus grosse surprise de cette série, un personnage qui est lui aussi à multiples facettes, passant par plusieurs situations au cours de la série. C’est pour nous le personnage le plus abouti de la série d’une certaine façon le plus touchant qui nous a vraiment beaucoup marqué. Un rôle complexe à jouer pour lui et extrêmement jouissif à regarder pour nous spectateurs.

Avec cette famille, Iron Fist possède une galerie d’antagoniste intéressante, crédible, et différente comparée aux autres séries Netflix-Marvel. Nous n’avons pas une sensation de déjà-vu, nous nous régalons de voir les interactions existantes entre les différents personnages. Une véritable réussite.

Actrice vous êtes divines mais….

Quel beau casting nous a offert Iron Fist du point de vue de ces personnages féminins. Des personnages qui sont extrêmement fort de caractère et d’influence. Nous avons déjà Jessica Henwick qui joue le rôle de Colleen Wing dans la série. C’est une professeur d’arts martiaux qui tente de joindre les deux bouts pour faire vivre son dojo.
Ce personnage est des plus attachants et des plus troubles. Son traitement et son histoire avec Daniel Rand se développe à un niveau auquel on ne soupçonnait pas.

Nous sommes admiratifs devant le travail accompli par l’actrice dans le maniement de l’épée.
Si nous devions faire une seule critique, ce serait sur la relation avec son maître et son retournement de situation abrupte…

Autre débat, Claire Temple (Rosario Dawson) et ses compétences nouvelles en combat. Les fans pourront adhérer à ces nouvelles aptitudes qui s’ajoutent au « pouvoir » de soin de la demoiselle. D’autres trouveront que ce développement est excessif. Ces scènes d’actions avec Claire ne crédibilisent pas le danger et rabaisse même les compétences de Colleen et de Danny. Pourquoi ne pas avoir fait intervenir Misty Knight qui aura été plus cohérente et crédible respectant ainsi le trio déjà vu dans le comics ?

Nous avons ensuite Joy Meachum un personnage solaire positif peut-être la plus humaine de tous. Jessica Stoup livre un personnage touchant relativement bien écrit. Son rôle principal est de faire avancer les intrigues entre Danny et sa famille. On regrette en revanche les choix du développement de ce personnage notamment en seconde partie de série avec un rejet de ses valeurs en fin de série qui nous a paru trop facile.

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Combats et ennemis secondaires

Aie aie…. C’est clairement le point faible de la série. Ce qui est un comble pour une série d’art martiaux.
Parlons déjà des combats. Le montage manque de rapidité, la réalisation ne met pas en valeur les coups (l’écran séparé c’était une idée à tenter mais au final ce n’est pas plus spectaculaire) et la direction artistique ne sublime pas les chorégraphies. On pourrait avoir des scènes impressionnantes mais malheureusement elles semblent anecdotiques par ces choix malheureux.

Peut-être qu’un meilleur développement des pouvoirs de Danny aurait été judicieux pour définir les limites du personnage et expliquer comment son « Iron Fist » peut fonctionner en combat et le danger dans lequel se met son « porteur ». Les limites permettent de ne pas avoir des impressions de Deus Ex Machina répétés. Le pouvoir mêlant le kung fu et l’énergie « magique » a ses lois physiques qui mettent en danger Daniel Rand, nous avons certes plusieurs situations qui prouvent que le pouvoir peut être altéré mais sans bonne définition de son pouvoir à son maximum, on perd quelque chose, à savoir plus de moments de fragilité venant de Danny (même si on ressent cette cassure dans l’épisode 2, tiens… comme dans Daredevil Saison 1). On les perçoit donc ces fragilités, mais avec des explications fournies…

Nous sommes alors devant un véritable déséquilibre, il est tout à fait normal de présenter un personnage qui essaye d’être dans la maîtrise de ses émotions. Mais le public qui n’a aucune référence avec le comics a beaucoup de mal à comprendre ce que peut faire le personnage et pourquoi il ne peut pas utiliser à souhait son poing d’acier. Cela donne un épisode finale qui frôle le ridicule mais qui arrive à s’en sortir grâce à la pression psychologique et affective que vit le héros face à sa Némésis.

Il est à signaler qu’à l’époque, le public ne connaissant pas le héros Daredevil des comics ne comprenait absolument pas comment fonctionnait le pouvoir du personnage. Pire, des spectateurs n’avaient pas saisi le concept suivant : le héros est aveugle, et non pas Matt Murdock fait semblant de ne pas voir pour qu’il n’y ait aucun soupçon sur ces actions « superhéroïques ». Netflix faites donc attention à bien définir le pouvoir de vos personnages.

Outre la famille Meachum, d’autres menaces entourent Danny Rand. Au total il y a 3 personnages secondaires qui ont une influence certaine sur héros. L’un d’entre eux est clairement en trop même s’il a le mérite de mettre en avant le personnage de Collen.
Les autres ennemis de base ont des mentions honorables cependant nous sommes attristés de voir une réadaptation d’un certain personnage féminin. Extraite de son contexte, son apparence et son combat manquent de saveur et de spectaculaire, clairement l’une de nos plus grosses déceptions d’adaptation à l’écran. L’écriture des femmes globalement doit être encore un peu amélioré.

Du coup ?

Au final nous vous conseillons de jeter un œil sur la série. Les personnages sont attachants et valent la peine d’être vu, la série est divertissante et n’est pas aussi grotesque on veut le croire malgré des défauts certains. Les différentes situations que rencontre le personnage permet aussi une approche beaucoup plus calme et réfléchie, soit Iron Fist est pacifique et tente de dialoguer (et il le fera le plus souvent possible) soit ses ennemis le mettent face au mur de telle façon qu’il ne puisse pas utiliser la force brute, c’est bien trouvé, et c’est pertinent car Iron Fist est sans doute au point de vu force le plus puissant des « Défenseurs ».

Ce n’est pas le chef d’œuvre qu’est Jessica Jones, la série n’a pas la maestria des Daredevil mais elle est plus honorable que Luke Cage.
Voyons comment le bébé dragon s’en sortira avec les trois justiciers dans le prochain The Defenders.

Dernier mot

Dès la production de la série Iron Fist une partie du public a bashé la série avec l’argument suivant : Daniel Rand n’était pas asiatique. Outre une méconnaissance totale du matériau de base, personne n’a souligné le changement d’ethnie de Colleen une caucasienne devenu asiatique. Toute cette « haine » ne permet pas de faire naître de la vraie pertinence pour critiquer la série. Chers lecteurs ne vous arrêtez donc pas à cette chasse aux sorcières qui a causé du tort à son acteur principal qui ne méritait pas ces attaques déraisonnables et blessantes qui ne font pas avancer plus la représentation et l’écriture des rôles des « minorités visibles » à l’écran.

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Anastasia
Anastasia
Rêveuse éternelle, la tête dans les nuages qui revient sur terre par l'invocation de films, séries, musiques, spectacles et actualités. Je suis une passeuse d'information option couteau suisse.

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