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[CRITIQUE] Hedi, un vent de liberté qui donne joie et tristesse à la fois

Pour découvrir ce que peut signifier un vent de liberté à travers l’histoire d’un Tunisien égaré dans le chemin de sa vie sous la caméra du réalisateur Mohamed Ben Attia.

Très loin du style de film que nous regardons habituellement nous avons été pris de curiosité pour Hedi, un vent de liberté. Le film nous raconte la préparation d’un mariage et bascule vers une histoire d’amour passionnelle.

Le contexte

Avant de commencer vous devez savoir le contexte du film nous sommes en Tunisie peu après le printemps arabe, nous voyons une société partager entre les valeurs familiales étouffant l’individu et sa liberté de décider et de prendre son destin en main, contre les décisions simples et pourtant difficiles qui sont de s’éloigner de sa famille ou de son pays afin de se développer. L’histoire a pour thème la séparation et l’évolution. La société a été déchirée ce qui a conduit a un bienfait : la vie sociale des jeunes hommes et femmes sont remplis de la promesse d’un avenir audacieux et différent de la société conservatrice du pays. Or le film montre le paradoxe que rencontre le jeune protagoniste de l’histoire déchiré entre la tradition et la passion sentimentale (ou artistique).

L’histoire

Ici vous ne trouverez pas de l’action ni une intrigue complexe mais de la passion et des drames de la vie quotidienne. Le film est une tranche de vie, un témoignage de la société tunisienne qui peut être déstabilisante pour ceux qui ne connaissent pas la complexité de ce pays et une partie de sa culture. Dès les premiers instants, nous sommes plongés dans la modernité avec le monde de l’entreprise, rien n’est différent de la France ou de tout autre pays européens avec le fameux concept « métro-boulot-dodo » et cette sensation (ressenti par le personnage) de ne pas s’épanouir complètement dans le travail. Concernant le volet social, on s’amuse à penser que nous voyons des scènes datant d’une ancienne époque où le mariage était arrangé et sans amour. Plusieurs fois nous nous sommes dis que nous étions plongés dans des scènes qu’aurait pu écrire l’écrivaine britannique Jane Austen. La vie familiale est représentée dans ce film de manière étouffante, dirigiste, sans épanouissement pour la personne.

Une vision multiple des femmes tunisiennes

Dans un pays paternaliste dirigé par des hommes où la femme est voilée, le caractère de la mère de Hedi est marquant. Bien qu’imparfaite dans la façon de traiter son fils bien que cela soit avec amour, c’est une femme forte. Surpris par l’omniprésence – et la « certaine » menace pour le protagoniste ressentis avec la présence de la mère de famille – une femme autoritaire mais, aimante, au point de vouloir le meilleur pour ses enfants sans penser que ces choix et ses actions les conduisent à les faire souffrir. À son opposé, on trouve Rim la danseuse : une jeune femme non mariée, sans enfants, qui goûte les plaisirs que lui offre la vie qu’elle a choisi bien qu’elle ait des inconvénients avec. Rim et une femme coupée de ses racines, coupée de sa famille mais qui a la Liberté de rencontrer plein de gens à travers le monde.

Sa rencontre avec Hedi fera de lui un homme heureux qui veut prendre en main sa vie et se donner la liberté de vivre sa passion du dessin. Un troisième personnage féminin et aussi présent. La Fiancée de Hedi, une belle et douce jeune femme qui rêve de mariage sans penser à son développement personnel et à la vie qu’elle voudrait mener en dehors de ce lien sacré. Elle est pleine de contradictions dans sa façon d’aimer, déclarant par le biais de sms un amour éternel qui disparaît une fois qu’elle se retrouve en tête à tête avec son futur fiancé. Elle est enfermée dans un carcan de vertu de fille bien sage qui ne donne aucune expression d’amour et de passion physique. C’est une fille à la pensée programmée, en état d’attente sur un événement programmé pour une vie programmée. Une carapace vide qui semble coupée du monde moderne et de la situation politique et sociale en pleine mutation du pays.

Ce film est un témoignage d’une société nouvelle mais extrêmement fragile avec un dénouement qui laisse perplexe.

En effet ce film est un drame où la Liberté qui nous est montrée est passagère, fragile, serait ce pour ça que le film a pour titre « un vent de liberté » ? Le vent étant un passager qui ne reste pas sur place ? Nous y sentons du pessimisme d’un côté quant au sort de ceux qui décident de continuer de vivre dans le pays et de l’espoir d’une vie meilleur en dehors de la Tunisie.

Bien qu’une chose importante soit née du Printemps arabe, une chose qui donne un espoir en une meilleure société : la naissance de l’amour entre les citoyens. C’est l’une des phrases prononcée par le personnage principal, c’est le vent nouveau qu’il a senti dans sa vie quotidienne cela ne semble pas grand-chose mais avec l’amour naît la passion.

Un film social, beau, surprenant, loin de l’image carte postale que l’on peut avoir de la Tunisie et de ses stéréotypes.

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Anastasia
Anastasia
Rêveuse éternelle, la tête dans les nuages qui revient sur terre par l'invocation de films, séries, musiques, spectacles et actualités. Je suis une passeuse d'information option couteau suisse.

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