AccueilChroniquesParlons #Crowdfunding : Patreon ou le mécénat en ligne

Parlons #Crowdfunding : Patreon ou le mécénat en ligne

Parlons Crowdfunding aborde aujourd’hui le cas d’une plateforme quasi inconnue en Europe : Patreon. Pour l’heure la plateforme ne semble disponible qu’en langue anglaise. Cependant, comme elle accepte les principaux modes de paiements, les donations comme les créations peuvent provenir du monde entier.

Mécénat participatif

Cette plateforme reprend le concept originel du mécénat : vous rémunérez les artistes ou créateurs que vous aimez. La principale différence avec le financement participatif classique ? Il s’agit non plus de permettre a un projet unique de voir le jour mais surtout de permettre à un créateur/artiste de vivre de sa création.

Ainsi, les promesses de dons sont faites, non plus par projet, mais par mois. Vous vous engagez donc a reverser mensuellement une somme d’argent à l’artiste de votre choix (sous la réserve évidente que ledit artiste soit présent sur patreon). Ce versement peut-être déclenchée arbitrairement (10$ sont prélevés de votre compte quelque soit la situation) ou à chaque publication (vous proposez 2$ à chaque vidéo mise en ligne, l’artiste en met 2 en ligne au cours du mois, vous êtes prélevé de 4$ à la fin du mois). Une bien belle façon de soutenir des artistes et créateurs qui autrement auraient bien du mal à créer ou à subsister.
En effet, je me permet de rappeler a la génération « culture gratuite » que l’art et la création demandent du temps (et très souvent des moyens financiers). Or, le temps passé a créer, est du temps qui n’est pas rémunéré (sauf le cas unique de l’intermittence, qui est régulièrement mis a mal). De ce fait, il est normal que la création ait un coût : ca s’appelle soutenir l’art.

Fonctionnement

Patreon fonctionne sur le même modèle que les autres plateformes de financement participatif à quelques exceptions près.

Objectif de financement

Patreon se distingue des autres plateformes de financement participatifs du fait de ses modalité de financement. En effet, non seulement les sommes promises par les mécènes sont mensuelles, mais en sus, le créateur n’est pas tenu de fixer un objectif de financement.

Prenons l’exemple du duo de Hillywood. Les deux jeunes femmes ont fixé leur objectif a 25 000$ mensuel. Cette somme leur permettra de créer des parodies sur une base régulière, « plus besoin d’attendre 5-6 mois entre chaque production ! Cela permettrait de relancer complètement The Hillywood Show ® avec des séquences en coulisses, des bêtisiers et du contenu additionnel pour chaque parodie« .

Prenons un autre exemple voulez-vous ? Celui de Classic Video Game Room, chaîne Youtube ® de critiques de jeux vidéo et de podcast. Sa page Patreon affiche elle aussi un objectif mensuel à atteindre dans un petit module en haut à droite. Mais pour plus de transparence, la corps du texte affiche plusieurs objectifs où le créateur détaille ses prévisions: à 5 000$ mensuel il ne pourra travailler sur Classic Video Game Room qu’à temps partiel. À partir de 10 000$ rien ne change, il reste à temps plein sur le projet. Puis, à partir de 15 000$ le contenu augmente, et ainsi de suite.

Mais que se passe-t-il si le créateur n’atteint pas son objectif?

« Arrête ça tout de suite, lui répond le FAQ. Tu n’as pas atteint ton objectif POUR LE MOMENT.
Il n’y a pas de date butoire par ici. Tu travailles en direction de ton objectif jusqu’à ce que tu l’atteignes !
« 

Le créateur (ou le collectif) n’est même pas tenu de déterminer un palier de financement (mais le site recommande fortement d’en fixer), et s’il le fait, ne pas l’atteindre ne le privera pas des donations de ses mécènes. Le site ne ment donc pas, il s’agit bien d’une formule de mécénat 2.0.

Contreparties

Mécénat ou pas, il faut tout de même bien une carotte pour attirer le mécène. C’est là que Patreon rejoint le modèle global du crowdfunding : chaque créateur fixe des contreparties en fonction de différents paliers. Ou pas. Là encore le site encourage fortement les créateurs à fixer différentes récompenses en fonction de la promesse de don du mécène. Mais cela reste facultatif.

Uberisation du mécènat ?

Rien n’étant gratuit en ce bas monde, la plateforme Patreon fait donc payer l’utilisation de sa plateforme en collectant 5% des dons. A cela s’ajoute les frais de paiement facturés aux mécènes (entre 4 et 6%), puis les frais (fixes) de virement des sommes collectées vers le compte du créateur. Une addition plutôt salée pour des créateurs qui n’avait pas vraiment besoin de ça. Alors Uberisation ? Pas vraiment, car si les frais peuvent s’avérer assez élevés, il y derrière Patreon un véritable travail de curation. En effet, chaque projet soumis est analysé puis validé ou rejeté par un humain, et c’est aussi un être de chair et de sang qui va décider des projets méritant d’être mis en avant. Encore une fois, la plateforme se démarque des Kickstarter et autres Ulule par une modération a priori.

Une bien belle intention donc. Et même s’ils avouent que, pour l’heure, le plus grand obstacle à franchir pour la Patreon est son manque de visibilité, gageons que cela n’est que temporaire. Notons à ce titre qu’un pas vers l’Europe s’apprête a être franchit puisque le recrutement d’un découvreur de talents en Allemagne est en cours.

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Colin
Colin
Chroniqueur graphique névrosé, passionné de cinéma de bourrinage vidéo-ludique et de Russ Meyer.

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