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Parlons #Crowdfunding GoFundMe : Le financement communautaire

Parlons #Crowdfunding ce n’est pas qu’une rubrique où l’on découvre le monde merveilleux du financement de projets fous, irréalistes ou plus simplement voués à l’échec. C’est aussi une rubrique pleine de tendresse, d’amour et de solidarité.

Preuve en est, aujourd’hui, parlons de la plate-forme qui se vante d’être le premier site de financement participatif personnel. Si d’autres (Indiegogo, KissKissBankBank…) proposent des rubriques ouvertes aux projets personnels, elles ne s’y limitent pas et semblent restreindre le champs des possibles en ciblant clairement les intitulés (solidarité, communauté, éducation…).

Go Fund Yourself !

Le site duquel nous allons parler aujourd’hui s’appelle Go Fund Me et vous pourrez le retrouver à l’adresse https://www.gofundme.com/.

La particularité de Go Fund Me est de permettre le financement de projets majoritairement personnels. Cela va de la création d’une affaire locale (un café, un refuge pour animaux boiteux…) à l’opération médicale en passant par la lune de miel, voire même le voyage. Bref, c’est un immense magma de demandes d’argent de poche qui ressemblent pour la plupart plus à un Skyblog qu’à une demande de financement pour un projet viable.

Autre particularité, le financement par Go Fund Me ne nécessite ni date de clôture du projet, ni financement minimum. Il suffit de dire pourquoi l’on récolte l’argent, mettre une somme à atteindre hypothétiquement, et ne reste plus qu’à moissonner.
De ce fait, les projets se multiplient, noyés dans une marée de « aidez moi à… » et autre « collecte pour… » sans aucun signe distinctif. Impossible donc de chercher un projet intéressant – tentative particulièrement peu encouragée par l’interface simpliste du site (les icônes sont assez laids mais intuitifs) et le module de recherche qui propose par défaut une recherche par nom ou code postal… Le but est clairement de permettre au premier venu de mettre en ligne sa page de récolte en cinq minutes chrono. Résultat, l’expérience utilisateur est nulle et le site, qui affiche en grande quantité d’insipides photos prises par ses utilisateurs, n’inspire pas la confiance ou le professionnalisme.

Évidemment, l’interface ne prévoit pas non plus de contrepartie en échange d’une participation financière.

Alors quoi ?

Aboule le fric mamie !

Alors Go Fund Yourself est une plate-forme communautaire, dans le sens où les récoltes ne trouveront financement qu’au sein des communautés desquels ils émanent. Peut-être quelques accidents de parcours permettront-ils à des fonds totalement étrangers de rejoindre le pot commun. Mais cela reste toutefois peu probable du fait du nombre écrasant de « projets » ne s’adressant qu’aux cercles rapprochés du demandeurs, qu’il s’agisse des proches (ex : le fonds pour la lune de miel de Brittany, les obsèques de Butters et Ribbons) des coreligionnaires (envoyer des missionnaires en Ouganda) ou des communautés géographiques (aider à reloger un voisin, payer des bottes aux pompiers volontaires).

Des projets tous pétris de bonnes intentions* mais qui ne trouveront une résonance qu’au sein de leur communauté d’origine. La présentation des projets permet difficilement d’autre ambition, puisqu’elle se résume à deux ou trois photographies accompagnées de pavés de textes plus ou moins longs. Toutefois, c’est là clairement la cible de la plate-forme : la récolte à petite échelle.

C’est donc un excellent moyen de taper de l’argent autour de vous sans même avoir à décrocher le téléphone ; une espèce de démarchage 2.0. Avant on tapait de la thune à mémé en allant manger de la purée-jambon en banlieue le dimanche. Aujourd’hui on publie un lien hypertexte sur les réseaux sociaux.

De l’humanitaire et des bimbos

Au delà de la pléthore de récoltes communautaires voire communautaristes, on trouvera quelques projets s’adressant à des communautés plus larges – mais pour l’heure majoritairement américaines. Dans la rubrique « national news » vous trouverez donc des récoltes pour les victime des inondations en Caroline ou dans le Colorado, pour la reconstruction des commerces de Ferguson détruits pendant les émeutes, etc.
Mais puisqu’avoir un cœur dans un corps laid ne serait d’aucune utilité, le site propose une rubrique « competitions » largement dominé par les demandes de financement de participantes à des concours de Miss. Avec l’argent récolté elles pourront acheter leur tenue de compétitrice, des nouveaux souliers ou encore payer le droit d’entrée. Rien n’est gratuit en ce bas monde…
Au passage j’aurai appris qu’il existe un concours de « Miss fauteuil-roulant » au pays de l’oncle Sam.

Cynique ta race

Tout le génie de GoFundMe est de se faire du pognon sur des DONS pour des projets personnels, humanitaires et qui en majorité font appel au bénévolat ou à la solidarité. Imaginez que quelqu’un prélève une commission sur votre argent de poche ou les petits-billets-de-mémé… Évidemment, le site se garde bien de l’afficher en gros et gras. GoFundMe se targue donc de proposer un service qui permet « de garder l’intégralité des donations effectuées ».
Il faut pour aller dans le FAQ (vous savez, cette putain de foire aux questions que personne n’a envie de lire) pour en savoir plus. Là, plus discrètement, il vous sera expliqué qu’il faut se méfier des sites qui annoncent être 100% gratuit et qui facturent en fait le donneur. Dans le cas de GoFundMe, vous pourrez garder « l’intégralité des donations effectuées » une fois que le site aura récupéré 5% et la plate-forme de paiement 2,9 % + 0,30$ par donation.

Ponctionner des dons pour des projets humanitaires, pour remplacer le rein du petit cousin atteint d’une maladie dégueulasse ou pour participer au financement d’un mariage, cynique ? Quelle idée !

Ah ! et surveillez bien ce site internet, bientôt il remplacera votre carte vitale.

* N.B. : après plusieurs heures passées à explorer le site je n’ai pas trouver de projets type : « nouvelles capuches pointues pour nos barbecues du dimanche » ou autre « financez nos brassards pour que chacun puisse savoir que nous sommes fiers d’être de race blanche ».

Colin-GoFundMe

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Colin
Colin
Chroniqueur graphique névrosé, passionné de cinéma de bourrinage vidéo-ludique et de Russ Meyer.

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